Publié le 29 avril 2015

Questembert. Droits de réponses

Nous recevons ce soir une demande de droit de réponse de l’association Questembert Créative et solidaire que nous publions bien volontiers. Nous publions même l’intégralité du mail qui nous a été envoyé. Par contre dans la mesure où ce texte comporte une évidente volonté de créer un amalgame de nature à déformer l’esprit de mon éditorial, je vous invite à lire le commentaire qu’il suscite de ma part, publié ci-dessous.

« Bonjour Mr Guyon,

Il est vraiment dommage que vous n’ayez pas pu assister à notre rendez-vous du 17 avril car suite à l’envoi de notre communiqué de presse, notre association Questembert Créative et Solidaire a été directement mise en cause dans votre éditorial paru sur votre site le 20 avril, nous demandons donc la publication sans délai d’un droit de réponse.

« Monsieur Guyon,

Dans votre éditorial du 20 avril, titré «Dangereuse confusion», vous vous insurgez contre notre volonté, inscrite dans nos statuts et réitérée lors de notre Assemblée générale du 8 avril dernier, de diffuser de l’information concernant la vie municipale, au motif que nous ne serions pas journalistes ! Et vous soutenez que «la mission d’informer est réservée aux seuls journalistes professionnels, titulaires d’une carte de presse».

En effet, M. Guyon, nous ne sommes pas des journalistes, nous sommes des citoyens qui avons le droit de nous exprimer. Nous sommes des femmes et des hommes de la société civile, soucieux de la bonne gestion de notre commune, concernés par le respect de l’environnement, la vie culturelle, la solidarité intergénérationnelle, la démocratie et la transparence.

Cela, M. Guyon, s’appelle la liberté d’expression.

La liberté d’expression n’est ni dangereuse, ni source de confusion, comme vous le prétendez. Elle est l’essence même de la démocratie.

Vous y avez consacré deux éditoriaux après l’attaque contre Charlie Hebdo, dont celui du 7 janvier, qui se termine par cette phrase citée de John Kerry: «Le pouvoir de la liberté d’expression vaincra contre l’obscurantisme.»

On ne saurait mieux dire.

Boris Lemaire
Au nom de l’association Questembert Créative et Solidaires »

Merci d’avance donc de cette publication.

Afin d’éventuellement disserter sur le métier d’informer et le droit d’informer ou tout autre sujet de la vie questembertoise, nous restons bien évidemment disponibles pour échanger. »

Ma réponse :

« A vous lire, je me pose une question : à quel moment dans mon éditorial ai-je évoqué la « liberté d’expresssion »? Je ne met nullement en cause la liberté de tout individu à exprimer son opinion. Au contraire. Mais à condition qu’il n’y ait pas de « confusion dangereuse ». Que vous -ou n’importe qui d’autre- exprimiez votre opinion dans une lettre, aucun problème. Par contre le problème existe quand vous laissez entendre que vous pourriez vous substituer à la presse. Ainsi vous pouvez laisser penser aux internautes que votre lettre est un média qui diffuse une information « qui doit être la plus claire, la plus objective possible : il ne s’agit de dénigrer, et encore moins de saboter, l’action municipale, mais d’exposer notre point de vue avec sérieux, de défendre nos valeurs avec fermeté », pour reprendre les termes de votre communiqué que je publie ci-dessous, dans son intégralité. Or, la lecture de votre lettre montre qu’elle se résume à une critique systématique et ne donne pas la parole aux personnes mises en cause. Il s’agit bien de liberté d’expression mais pas « d’information ». Par ailleurs vous faites référence à votre volonté de « publier des comptes-rendus plus détaillés que la presse ». Il y a donc bien tentative de « confusion dangereuse ». Je respecte et je vous encourage à faire valoir votre position d’opposants à la majorité municipale, mais pas à insinuer qu’il pourrait s’agir d’information « objective ». Pour ça, laissez faire les journalistes…

Votre droit de réponse m’inquiète car il entretient lui aussi une confusion qui me choque, en faisant le rapprochement avec le drame de « Charlie Hebdo ». Pour être franc, je sent derrière cette allusion une volonté de nuire et de déformer ma pensée, mes écrits. On sent bien le même esprit derrière tout ça. C’est le cas de cette phrase « la liberté d’expression n’est ni dangereuse, ni source de confusion, comme vous le prétendez ». Je n’ai jamais écrit ni prétendu cela. Il s’agit là d’un stratagème propre aux politiques d’instaurer une « confusion ». Je demande au minimum le respect intégral de mes propos que vous pouvez relire en cliquant ici.

Je dis et je redis la même chose : tout le monde peut s’exprimer mais qu’il le fasse à visage découvert. Vous êtes des politiques, nous sommes des journalistes. Et je le redis, haut et fort « Je suis Charlie » et j’espère que vous ne salirez pas la mémoire de ces victimes de l’obscurantisme.

Enfin, j’ajouterai, à l’adresse de ceux qui nous lisent, que j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs membres de votre mouvement depuis la publication de mon éditorial et qu’à aucun moment l’un ou l’autre n’a évoqué ce sujet. Alors quand je lis la dernière phrase de votre mail, je m’interroge… »

Voici, ci-dessous le texte que nous avait fait parvenir l’association après son assemblée générale :

« Créatifs et solidaires, ils le sont tous !

Notre association Questembert, Créative et Solidaire, a tenu son assemblée générale mercredi 8 avril. Un bon moment d’échanges autour du bilan de l’an passé et des projets à développer.
Retour sur l’année passée
Aux côtés de nos élus, les membres de l’association ont préparé les réunions du conseil et participé au débriefing d’après réunion. La conférence de J.-P. Fourré sur Jean Jaurès a été un vrai succès, comme le rendez-vous convivial du mois de septembre.
Le point le plus important a été la réalisation et la diffusion du premier numéro de notre bulletin d’information locale qui a été distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune. Pour ceux qui l’auraient manqué, ils le trouveront ci-joint au format pdf.
Notre premier bulletin d’information locale
Beaucoup de Questembertois ont apprécié de recevoir ce bulletin dont la qualité et surtout le ton ont été reconnus. « Autre chose que le 56230 ! », c’est la remarque la plus fréquente. L’association ambitionne d’en réaliser deux par an.
A côté de ce bulletin forcément de taille réduite, l’association publie des articles plus longs et plus variés sur le site Questembert créative solidaire , un site qui connaît une belle fréquentation. Ainsi, les lecteurs y trouvent des comptes-rendus plus étoffés que ceux de la presse pour les conseils municipaux ou communautaires.
Pour ses membres et ses soutiens, l’association diffuse par mail une infolettre, plus courte, plus incisive aussi : normal, c’est un courrier plus personnalisé, et non pas un document grand public. Chacun peut choisir de s’abonner…. ou de se désabonner.
La nécessité d’informer les Questembertois
Au cours de l’assemblée, plusieurs intervenants ont noté la nécessité d’informer plus en détail nos concitoyens sur la vie municipale :en effet, beaucoup ne savent pas grand chose du fonctionnement de la mairie, du déroulement des conseils, etc. D’où la demande de publier régulièrement le bulletin pour le grand public, d’alimenter le site internet et de fidéliser les lecteurs par l’infolettre.
Cette information doit être la plus claire, la plus objective possible : il ne s’agit de dénigrer, et encore moins de saboter, l’action municipale, mais d’exposer notre point de vue avec sérieux, de défendre nos valeurs avec fermeté.
Des groupes de réflexion
L’intérêt porté à la conférence sur Jean Jaurès nous incite à préparer d’autres rendez-vous du même genre, soit sur des thèmes très généraux, soit en partant des préoccupations des habitants de notre territoire. Plusieurs groupes de réflexion se sont constitués pour préparer ces rencontres et aussi envisager des actions concrètes.
Mais on n’oubliera pas non plus d’organiser des moments de convivialité, comme le rendez-vous de rentrée avec un repas partagé à l’Asphodèle.
Le nouveau bureau
L’Assemblée générale a pris acte de la volonté de Jacqueline Le Léap de prendre un peu de recul. Boris Lemaire a été élu président, il est remplacé dans ses fonctions de secrétaire par Valérie Jéhanno. Maxime Picard reste le trésorier de l’association : il attend vos cotisations, dont le montant annuel a été maintenu à 15€. »