Publié le 20 avril 2015
EDITORIAL. Questembert. Dangereuse confusion
L’association « Questembert créative et solidaire », qui est une émanation de l’opposition municipale dirigée par l’ancien maire Paul Paboeuf, vient de tenir son assemblée générale. Dans le communiqué de presse qu’elle diffuse après cette réunion, elle expose ses projets et notamment celui de diffuser un bulletin d’information et d’enrichir le site de l’association « d’articles plus longs et plus variés ». Et les rédacteurs du communiqué de préciser que « ainsi, les lecteurs y trouvent des comptes-rendus plus étoffés que ceux de la presse pour les conseils municipaux ou communautaires ». Rien que ça. A lire ce texte, il faudrait comprendre que la presse locale ne fait pas son travail d’information et que l’association « Questembert créative et solidaire » s’arroge le droit d’être un vecteur d’information. Petite précision : le rôle d’un journaliste est de faire des choix, autrement dit de hiérarchiser l’information en fonction de son intérêt rapporté à la ligne éditoriale du média pour lequel il collabore.
« Au cours de l’assemblée, plusieurs intervenants ont noté la nécessité d’informer plus en détail nos concitoyens sur la vie municipale : en effet, beaucoup ne savent pas grand chose du fonctionnement de la mairie, du déroulement des conseils, etc… », peut-on lire. Et, sans rire, les auteurs du communiqué se permettent d’affirmer que « Cette information doit être la plus claire, la plus objective possible : il ne s’agit de dénigrer, et encore moins de saboter, l’action municipale, mais d’exposer notre point de vue avec sérieux, de défendre nos valeurs avec fermeté ».
Quand on jette un coup d’oeil à la lettre d’information en question, on pourrait croire à un poisson d’avril. Voici quelques uns des titres des articles prétendus être « objectifs et informatifs » : « cimetière : quel gachis! », « Salon du livre et Festi’Mômes : monuments culturels en péril », etc… Sauf erreur de ma part, il n’y a nul part l’avis de représentants de la municipalité ou de la communauté de communes, pourtant mis en cause sur ces sujets. Vous pouvez constater par vous-même en cliquant sur ce lien l’objectivité de ce bulletin.
Alors, moi je dis : attention danger! Ce bulletin d’information peut revendiquer le titre de « bulletin », mais pas « d’information ». Le terme « d’opinion » semble mieux adapté. Et ce qui est très dangereux pour la démocratie, c’est d’essayer de faire croire à la population que des hommes et des femmes politiques peuvent se substituer à des journalistes.
Je rappelle que la mission d’informer est réservée aux seuls journalistes professionnels, titulaires d’une carte de presse qui leur donne le devoir de respecter un code de déontologie et ça c’est une garantie pour tous ceux qui nous suivent.
Jacky Guyon
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2 commentaires "EDITORIAL. Questembert. Dangereuse confusion"
Bonjour M. Guyon,
Je suis choqué par vos propos « Je rappelle que la mission d’informer est réservée aux seuls journalistes professionnels, titulaires d’une carte de presse qui leur donne le devoir de respecter un code de déontologie et ça c’est une garantie pour tous ceux qui nous suivent. »
Je comprends votre réserve par rapport aux amis de M. Pabeauf. Néanmoins, je suis sur et certain qu’il y a un problème de ligne éditoriale avec de nombreux journalistes. Je n’ai pas forcément de griefs contre vous, bien au contraire, vous avez repris de nombreux communiqués. Mais il est vraiment très difficile de trouver une oreille auprès des journalistes pour faire entendre une parole différente du pouvoir en place.
Le documentaire « les nouveaux chiens de garde » a montré la limite de la liberté de la presse. J’ai été confronté à de nombreuses occasions à un boycott pur et simple de certains médias locaux, comme Radio france bleu ou autres quotidiens, hebdomadaires ou mensuels locaux.
La diffusion de l’informations ne peut pas être organisé uniquement par des organes politiques même au niveau local, mais beaucoup de vos collègues journalistes se comportent comme s’ils étaient à la tête un organe d’opinion.
Plutôt que rejeter en bloc l’idée des militants socialistes de Questembert ( Qui ne sont pas vraiment mes amis), il devrait une réflexion sur comment offrir une information de qualité au citoyen. Je pense que les citoyens devrait être bien plus impliqué dans la constitution des lignes éditoriales.
Je ne suis pas d’accord avec vous, je ne pense pas que ce soit uniquement du ressort des journalistes que d’informer la population. Les journalistes ont montré a de trop nombreuses occasions leur parti pris.
Cordialement,
David CABAS
Président du parti politique Entrez en Résistance
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Bonjour Monsieur Cabas,
Loin de moi l’idée de refuser à toute personne, à tout organisme le droit de s’exprimer. Mais il faut que les choses soient claires et que tout le monde sache qui il a en face de lui. Que tel ou tel parti publie une lettre exprimant son « opinion », rien de plus normal. Les lecteurs la consulteront ou pas, mais ils sauront quelle est la nature du message qui leur est adressé. Nous sommes dans le domaine de la communication…
Dans le cas qui nous concerne, le reproche c’est bien que tant sur la forme que sur le fond, l’initiative de Questembert Créative et Solidaire entretient une confusion que je désapprouve.
En ce qui concerne le travail des journalistes, je sais qu’il est de bon ton de le mettre régulièrement en cause. C’est souvent pratique. Moi, je me contente de dire qu’elle est ma conception de ce métier, difficile quand on veut le pratiquer avec rigueur. Je m’applique à la respecter et à défendre notre profession qui doit se faire un point d’honneur à être à la hauteur de cette petite carte plastifiée barrée du bleu, blanc, rouge.
Certes, rien n’est parfait, mais je pense que la diversité médiatique est un élément d’équilibre qui doit permettre aux citoyens de se forger LEUR opinion. C’est un peu le sens de l’existence des Infos du pays Gallo.
Jacky Guyon