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Publié le 20 décembre 2014

Questembert. Conseil municipal : le ton monte autour du fumier du Herlo


C’est une polémique des temps modernes, un peu effrayante par la radicalisation qu’elle prend mais qui illustre un phénomène de société : le problème de la cohabitation entre « gens des villes et gens des campagnes ». L’objet de la discorde a pour cadre le village du Herlo à Questembert. Les riverains de ce village n’ont pas du tout apprécié de voir revenir les camions et les tas de fumier se reconstituer. Ils dénoncent le revirement de l’administration et se mobilisent pour lutter contre ce stockage. Ils ont mis en place un collectif (*). Seulement voila, l’exploitant de ce terrain a cette fois, obtenu le feu vert de la Préfecture pour procéder à ce stockage et c’est la profession agricole qui se mobilise pour dénoncer l’attitude des riverains et soutenir leur collègue. Des agriculteurs qui, au-delà de l’affaire du Herlo, pointent du doigt l’acharnement des « riverains », au sens large du terme c’est à dire des gens qui arrivent en zones rurales et refusent d’accepter ce qui pour certains n’est que l’expression de la vie normale dans ces secteurs, mais que d’autres appellent des nuisances…

Le ton de la confrontation entre représentants des deux camps est monté d’un cran, vendredi soir au conseil municipal. Entre les deux, Marie-Annick Martin, le maire veut jouer l’apaisement, tente de calmer les esprits. La tache sera difficile.

Dans un communiqué, les riverains du Herlo avaient résumé leur colère et leur détermination. « Au printemps 2013 on a vu arriver des camions de fumier de volaille sur un terrain situé sur les hauteurs du Herlo à Questembert. Devant l’ampleur que prenait le chantier, des riverains se sont mobilisés pour faire art de leur opposition au projet. Alertée, la municipalité questembertoise de l’époque a pris ses responsabilités conduisant la préfecture à prendre un arrêté (juillet 2013) demandant au propriétaire de stopper son activité faite sans déclaration préalable et lui imposant une remise en état du terrain sous peine d’astreinte en cas de non respect. Le terrain avait effectivement été remis en état dans la foulée ce qui a donné l’espoir aux riverains que ce projet était définitivement abandonné. Le répit a été court puisqu’en novembre dernier les dépôts ont repris et cette fois-ci avec une déclaration préalable faite auprès de la préfecture. », écrivent notamment les riverains regroupés dans ce collectif.

Des arguments repris par Jacqueline Le Leap, élue de l’opposition au conseil municipal, laquelle explique que les riverains sont « éxcédés ». De l’autre côté de la table, cette fois, c’est Erwan Le Borgne élu de la majorité et agriculteur qui explose : « nous aussi au niveau agricole on est excédés… », lance-t-il dénonçant les approximations des opposants et leur ignorance de certains termes professionnels (différence entre fumiers secs et humides, par exemple…). Jacqueline Le Leap revient à la charge dénonçant les risques de pollution d’un ruisseau liés au ruissellement des « jus de fumier ». « La préfecture a effectué un contrôle cette semaine qui n’a rien trouvé d’anormal. Le seul conseil qui a été donné à l’exploitant, c’est de grillager son site », rétorque Marie-Thérèse Kerdudo, conseillère municipale, également agricultrice.

« Tous les agriculteurs stockent le fumier de cette façon », fait valoir Erwan Le Borgne qui explose : « Est-ce que vous voulez la mort de l’agriculture? Si ça continue comme ça, on ne pourra plus rien faire et les exploitations vont disparaître ».

Dans un souci d’apaisement, Marie-Annick Martin a demandé à une élue « neutre » de faire le point sur le dossier. « L’exploitant a l’autorisation de la préfecture. Dans certains départements, les préfectures prennent des arrêtés complémentaires pour préciser les conditions de stockage, ce n’est pas le cas dans le Morbihan… », explique-t-elle en substance insistant sur le fait que « la mairie n’y est pour rien, c’est la préfecture qui décide ».

Cet apaisement, cette tolérance auxquels appelle de tous ses voeux le maire, Marie-Annick Martin, n’est sans doute pas encore à l’ordre du jour.  » La solidarité agricole, ça existe et on défendra cet agriculteur… », ont prévenu Marie-Thérèse Kerdudo et Erwan Le Borgne.

(*) : http://vigilenceau-herlo.webnode.fr/blog/ ; il est possible de contacter le collectif en utilisant le lien du site (herlo.vigilance@laposte.net ).

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