Publié le 29 juillet 2014

La Chapelle-Caro. Mélina, 13 ans devra faire 1,3 km à pieds pour prendre le bus scolaire

Economie contre service public… Mélina, 13 ans, risque fort de faire les frais de cette équation des temps modernes. « Nous sommes une famille qui allons prochainement déménager dans un village de la Chapelle Caro. Nous avons 2 enfants, l’ainée Mélina qui a 12 ans et Mewen qui a 8 ans », nous explique, Heidi Kervil. Jusque là rien que de très normal. Après avoir déniché la maison qui leur convenait, le couple constate avec plaisir la présence à quelques dizaines de mètres de là d’un abri-bus et les voisins leur confirme que le bus scolaire s’arrête bien là. « Mélina est scolarisée au collège Yves Copens de Malestroit. J’ai inscrit mes deux enfants pour le bus scolaire… », raconte-t-elle…

Mais patatras, tout s’écroule il y a quelques semaines, lorsqu’elle apprend que le circuit de ramassage ne dessert plus ce hameau. « Fin juin j’ai reçu un appel de Mr Baudet, délégué du SITS de la Chapelle Caro, m’expliquant que Mélina étant toute seule dans le village l’arrêt du bus s’effectuera donc à 1300 m de la maison, rappelle la maman. Sur la carte, 1300 mètres, ça paraît tout à côté, mais j’ai refait le parcours en voiture… ». Et là, tout change. Le parcours se situe en rase campagne, longe un bois, la petite route ne comporte pas de bas-côté et emprunte partiellement l’axe reliant Monterrein à La Chapelle-Caro. Cette petite route est très utilisée par les automobilstes qui veulent rejoindre la 4 voies ou le secteur de Sérent et connaît une circulation assez dense. Elle est étroite et les croisements entre une voiture et une simple fourgonnette y sont hasardeux. De chaque côté, il n’y a pratiquement pas de place pour les piétons « si jamais une voiture arrive, ma fille devra sauter dans le fossé pour l’éviter… », constate Heidi Kervil. Outre la distance et le temps de marche que cela représente, c’est bien le problème de la sécurité qui se pose de multiples façons. En pleine nuit, l’hiver, le trajet est périlleux. Il y a les risques d’agressions, d’accidents de la route, sans compter l’inconfort. Parce que les jours de pluie, il faudra que Mélina chausse les bottes pour aller jusqu’à l’arrêt de bus qui lui a été affecté, près de la chapelle de Saint-Méen…

Alors, évidemment, la maman de Mélina n’est pas restée inactive. « J’ai demandé un soutien auprès du député, du maire, du président de la CCVOL, qui reconnaissent tous l’absurdité de la situation, mais me répondent qu’ils n’ont aucun pouvoir face au syndicat », dit-elle. Michel Guégan, le maire de la Chapelle-Caro, nous a effectivement confirmé son impuissance vis à vis du SITS.

Contactée par nos soins, Marie-Hervé Jeffroy, présidente du SITS (syndicat intercommunal de transport scolaire) nous a indiqué avoir signifié par écrit la décision du syndicat à Heidi Kervil. « Cette décision a été prise par le syndicat d’une manière collégiale, avec le conseil général. Je comprends bien les problèmes qui se posent, mais nous ne pouvons pas faire passer le bus au pied de chaque maison, résume Marie-Hervé Jeffroy.

Fédérer les « cas particuliers »

Le cas de la famille Kervil n’est pas isolé. Heidi Kervil sait que d’autres personnes se trouvent dans la même situation et veut lancer un mouvement pour fédérer tous ces cas particuliers qui, seuls, n’ont aucun poids face à la machine administrative. « Il faut absolument trouver une solution pour assurer la sécurité des enfants… », insiste-t-elle.

Le trajet que devra emprunter Mélina chaque jour en images :