
Musée de la résistance bretonne
Publié le 26 septembre 2021
Saint-Marcel. La conférence de Stéphanie Trouillard attire la foule

Dans le cadre de la semaine inaugurale du Musée de la Résistance en Bretagne, l’auteure Stéphanie Trouillard est venue à la rencontre des lecteurs ce dimanche 26 septembre. Les visiteurs étaient si nombreux, que Tristan Leroy, le directeur du musée, a dû ajouter une dizaine de chaises dans la salle, prévue initialement pour soixante personnes !
Stéphanie Trouillard a tenu une conférence en début d’après-midi, puis a dédicacé son livre : Mon oncle de l’Ombre, sorti en septembre 2018, aux éditions Skol Vreizh.
« L’objectif de cette rencontre est aussi d’apporter une aide, des conseils, à ceux et celles qui souhaitent, comme moi, retrouver les faits de résistance accomplis par un proche, en leur détaillant le déroulement : comment se lancer sur les traces du combattant ? Comment enquêter ? où et comment consulter les archives ? etc… », explique l’auteure…
Cela passe aussi par l’expérience personnelle de Stéphanie Trouillard, qui raconte comment elle s’est intéressée à ce grand-oncle, André Gondet, tombé sous les balles ennemies, à l’aube du 12 juillet 1944, à la ferme de la Nouette, PC du maquis de Saint-Marcel. A 23 ans, André Condet, héros de l’ombre, est mort pour la France…
C’est en 2012, que Stéphanie Trouillard s’intéresse à son grand-oncle André Gondet. Elle a très peu entendu parlé de lui dans sa famille, et notamment par son grand-père Félix Condet, le frère d’André. Son nom figure bien-sûr, sur le monument aux morts et un portrait de lui est accroché sur le mur de la ferme des grands-parents de Stéphanie aux Hardys Béhélec, ici à Saint-Marcel. « Mais qui était cet homme ? Quel a été son combat ? ». L’auteure entame alors de longues recherches, un travail qui la conduit jusqu’en Allemagne. Elle interroge des témoins et rencontre des anciens résistants du secteur : Marcel Bergamasco et Anne-Marie Perret (épouse Trégouët), qui à 96 ans tous les 2, sont encore en mesure de témoigner aujourd’hui… Pendant 5 ans, elle rassemble petit à petit, le puzzle de la courte existence de ce grand-oncle, résistant breton…
Domiciliée à Paris, Stéphanie Trouillard est écrivain et journaliste, aujourd’hui spécialisée en actualité internationale et en sports. Elle a exercé de nombreux postes : rédactrice, présentatrice et même réalisatrice TV.
Originaire de Nantes, elle a cependant ses racines familiales dans le département du Morbihan. Stéphanie est passionnée par l’histoire des deux guerres mondiales, plus encore sur 39/45. Son travail de mémoire a été récompensé par de nombreux prix en France et en Europe, pour son documentaire : « Si je reviens un jour… », un travail à partir de lettres et sur les traces de Louise, une jeune lycéenne de Paris, déportée dans le camp de concentration d’Auschwitz…
En avril dernier, elle a publié un autre documentaire, intitulé “Le sourire D’Auschwitz”, l’histoire vécue par Marie-Louise Moru dite Lisette, une jeune résistante de Port-Louis, déportée dans le camp de la mort. Longtemps resté dans l’ombre, le destin tragique de cette jeune bretonne retrouve la lumière, grâce à la plume de Stéphanie Trouillard…
Stéphanie Trouillard est venu à Bohal inaugurer la rue portant le nom de son grand-oncle. Vous pouvez revivre ce moment très émouvant en cliquant ici et en regardant la vidéo de l’époque:
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3 commentaires "Saint-Marcel. La conférence de Stéphanie Trouillard attire la foule"
Le combattant FFI André Gondet est mort fusillé à Kerihuel, Plumelec et pas au maquis de Saint Marcel qui n’existait plus le 12 juillet 1944.
Pourquoi pas un seul mot sur les bavures et exactions de la résistance ?
Bonjour Didier,
Votre remarque soulève plusieurs réflexions.
Souligner « les bavures et les exactions de la résistance » et uniquement cela est un angle qui porte un regard disqualifiant sur l’ensemble de ce que fut la résistance. Cela se peut si l’on garde un souvenir douloureux ou une affection particulière pour l’occupant, Vichy et Pétain. Il reste de nos jours des détracteurs de la résistance et des thuriféraires de « L’État Français ».
Votre remarque peut aussi mettre en lumière les avancées historiographiques et la lecture plus fine que nous avons désormais de la résistance. La vision globale, holistique, et unanime de l’après guerre d’une résistance mue par un même objectif et largement gaulienne a vécu. Désormais, les travaux des historiens (Azéma, Joly, Rousso…) et des temoignages (Cordier) ont montré des divergences, des tensions et parfois des coups-fourrés entre certains mouvements et certains réseaux… mais rien qui ne permettrait d’entacher le sens global à donner aux actions, à l’engagement et au sacrifices de ces « soutiers de la Liberté ».
Bien à vous