Pays de Ploërmel. SCOT : notre entretien avec Patrick Le Diffon
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Publié le 13 novembre 2025
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Vite lu. Alors que le préfet du Morbihan vient d’autoriser la construction d’une nouvelle usine FenêtréA à Beignon, l’association SOS Brocéliande exprime de fortes réserves. Le collectif met en avant les atteintes environnementales du projet et plaide pour une relocalisation sur un autre site déjà artificialisé, en l’occurence la zone du Val Coric à Guer. Le collectif a déposé une demande de recours gracieux auprès du préfet, mais se dit déterminé à former un recours administratif si cette procédure n’aboutit pas.
Un arrêté préfectoral du 24 octobre 2025 valide le projet d’extension de l’entreprise FenêtréA, spécialisée dans la fabrication de menuiseries PVC et aluminium.
La future usine, d’une surface d’environ 22 000 m² et de 15 mètres de hauteur, sera construite sur la commune de Beignon, à proximité de l’actuel site industriel, la zone du Chenot. Le lieu retenu est une parcelle de 4,7 hectares appartenant à l’entreprise depuis des décennies sur laquelle la végétation et notamment les arbres ont poussé naturellement. « C’est aujourd’hui un réservoir de biodiversité dans lequel les écologues ont recensé plusieurs espèces protégées », soulignent Camille Pierin et Roxane Augereau-Rabosseau, respectivement présidente et trésorière de SOS Brocéliande (voir encadré ci-dessous).
Le projet prévoit la création d’une centaine d’emplois à terme et une meilleure organisation logistique des flux.
Mais l’autorisation est assortie de nombreuses prescriptions environnementales :
Le préfet estime que le projet répond à une raison impérative d’intérêt public majeur, compte tenu de ses retombées économiques et sociales pour le territoire.
Pour SOS Brocéliande, le cœur du problème réside dans l’emplacement du projet. Camille Pierin et Roxane Augereau-Rabosseau, respectivement présidente et trésorière de cette association insistent pour ne pas être cataloguées « d’anti-usine ». « On comprend tout à fait qu’une entreprise ait besoin de se développer ». Mais pour elles, le lieu de cette implantation est particulièrement mal choisi.
Le terrain ciblé se situe sur une parcelle boisée riche en biodiversité, jouxtant la forêt de Paimpont et plusieurs zones humides, qui constitue selon elles, le dernier rempart entre la zone industrielle du Chenot et la vallée de l’Aff.
Le collectif considère que :
Selon l’association, l’étude d’impact reconnaît d’ailleurs l’atteinte à près de 13 000 m² de zones humides, alors que la rivière l’Aff est déjà classée parmi les cours d’eau les plus dégradés du Morbihan. Vient s’ajouter à ces arguments le fait que le site retenu pourrait renfermer, selon SOS Brocéliande, un site archéologique majeur et que l’étude préalable promise n’a pas eu lieu. Dans une interview qu’il nous avait accordée il y a quelques mois, Dominique Lamballe, le pdg de FenêtréA s’était exprimé sur ces critiques (voir en cliquant ici).
Dans ses observations déposées lors de l’enquête publique, SOS Brocéliande estime que la dérogation à la protection des espèces n’est pas recevable au regard de l’article L.411-2 du Code de l’environnement.
Le collectif souligne également que la justification économique du projet — invoquée comme raison impérative d’intérêt public majeur — ne saurait, selon le Conseil d’État (2021), constituer à elle seule un motif valable.
L’association pointe aussi la proximité du chantier avec une ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) et un site Natura 2000, craignant une fragmentation des corridors écologiques et un risque accru d’incendie.
De nombreux avis publics, dont celui de SOS Brocéliande, proposent une relocalisation du projet à Guer, sur le site du Val Coric, au sein de la même communauté de communes de l’OBC.
Cette zone d’activités, déjà aménagée et équipée, offrirait selon eux un impact environnemental bien moindre tout en répondant aux besoins logistiques de l’entreprise. Une solution que préconise SOS Brocéliande en s’appuyant notamment sur une faille dans le déroulé de la phase d’étude du projet.
Il s’agit de la démarche ERC pour « Eviter Réduire Compenser » (*) qui prévoit donc le phasage de tous projets pouvant porter atteinte à l’environnement. Or, selon elles, le « E » aurait été purement et simplement passé à la trappe, alors qu’il s’agit de la première étape à examiner avant de passer aux deux autres: est-il possible de faire autrement? Et pour SOS Brocéliande, la piste du Val Coric colle à merveille avec cet évitement…
Fort du feu vert accordé par le préfet du Morbihan, FenêtréA peut désormais déposer une demande de permis de construire et si celui-ci est accordé, démarrer les travaux. Les recours qu’ils soient gracieux ou administratifs ne sont pas suspensifs. Par contre, le permis de construire pourrait aussi faire l’objet d’un recours. Pour l’instant, SOS Brocéliande privilégie la piste du dialogue et du bon sens, avec cependant le sentiment qu’il y a dans la conduite de ce dossier « une inégalité d’écoute » de la part des services de l’Etat entre l’industriel et ses représentants.
(*)Les impacts d’un projet, d’un plan ou d’un programme sur l’environnement peuvent se traduire par une dégradation de la qualité environnementale. La séquence « éviter, réduire, compenser » (ERC) a pour objectif d’éviter les atteintes à l’environnement, de réduire celles qui n’ont pu être suffisamment évitées et, si possible, de compenser les effets notables qui n’ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits.../…Elle dépasse la seule prise en compte de la biodiversité, pour englober l’ensemble des thématiques de l’environnement (air, bruit, eau, sol, santé des populations…)…/…L’ordre de cette séquence traduit une hiérarchie : l’évitement est à favoriser comme étant la seule opportunité qui garantisse la non atteinte à l’environnement considéré. La compensation ne doit intervenir qu’en dernier recours, quand les impacts n’ont pu être ni évités, ni réduits suffisamment. (Source: site gouvernemental Notre-environnement)
SOS Brocéliande se présente comme un collectif citoyen né en 1993 pour s’opposer à un projet de barrage sur la vallée de l’Aff destiné à alimenter l’agglomération rennaise en eau. 700 personnes s’étaient alors mobilisées et le projet avait été abandonné. Il s’était ravivé sur le dossier du captage d’eau qui assèche l’Aff du printemps à l’automne. Ses représentantes insistent sur le rôle de « porte parole des citoyens » que veut jouer SOS Brocéliande mais surtout pas être affublé de collectif « anti usine ».
En ce qui concerne le dossier de la nouvelle usine FenétréA contre laquelle elle se mobilise, elle a lancé une pétition qui a rassemblé 10 600 signatures.
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1 commentaire "Beignon. Nouvelle usine de FenêtréA : SOS Brocéliande engage un recours"
Nous sommes interdit de élagage dans notre propriété…et une usine a 100 mètres de mon lieu de vacances… Un endroit où l on se ressource et médite…