Justice

Publié le 20 juin 2025

Val d’Oust. Le « Sam » qui roulait ivre n’avait « pas vu » les gendarmes « dans le brouillard »

RENNES, 18 juin 2025 (PressPepper) – La cour d’appel de Rennes a rejugé ce mercredi 18 juin 2025 un jeune de 24 ans qui avait terminé sa course dans un mur au Val-d’Oust (Morbihan) alors qu’il venait de tenter d’échapper à un contrôle de gendarmerie à la sortie d’une discothèque.

Marvin XXX était censé être le « Sam » de ses quatre amis, ce soir-là, mais il avait quand même bu « deux grandes bières » au Séquenciel, « la principale boîte de nuit du secteur », basée à Sérent. Alors que des « nappes de brouillard » masquaient la visibilité sur la route par endroits, il n’avait « pas vu » les gendarmes installés à l’entrée de l’agglomération du Roc-Saint-André pour procéder à un « contrôle » dans le cadre de « recherches de conduites addictives » alors que lui-même roulait « trop vite », a-t-il été relaté à l’audience…

En entendant « un bruit de moteur », les militaires – qui étaient « tous porteurs d’équipements de haute visibilité nocturne » – avaient actionné leurs « lampes torches » dotées de « faisceaux lumineux de couleur rouge » pour alerter l’automobiliste de leur présence pour un contrôle. Pourtant, ce jeune qui avait « le permis depuis quatre mois » cette nuit-là ne s’était pas arrêté et s’était « déporté » pour éviter les gendarmes. Les militaires avaient eux dû « s’écarter » pour éviter d’être « percutés ». 

L’un d’eux était parvenu à « lancer une herse » qui avait « dégonflé le pneu » de la voiture conduite par Marvin XXX : il avait fini sa course « dans un mur », près d’une station-service, quelques mètres plus loin. Ses passagers et amis avaient été « légèrement blessés » dans l’accident. Le conducteur avait en fait « 0,88 g d’alcool par litre de sang » dans l’organisme.

DES « VIOLENCES », POUR L’AVOCATE GENERALE

Dans un premier temps, celui qui rêve de devenir « éducateur sportif dans le football » mais qui, pour l’heure, travaille « en usine », avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Vannes pour des « violences aggravées » par l’utilisation d’une arme – la voiture – et sous l’emprise de l’alcool. Il était en effet soupçonné d’avoir délibérément « foncé » sur les militaires.

Mais le tribunal correctionnel de Vannes avait considéré qu’il s’agissait plutôt d’un « refus d’obtempérer » et Marvin XXX avait été condamné à treize mois de prison avec sursis pour ces faits. Son permis de conduire avait été suspendu pendant un an pour la conduite en état d’ivresse, et le « défaut de maitrise » lui avait valu « une amende de 120 € ».

Le tribunal avait toutefois maintenu l’inscription de sa peine sur la partie du casier judiciaire accessible aux employeurs, en dépit de la demande contraire de l’intéressé, mettant ainsi en péril l’avenir professionnel du jeune homme. C’est essentiellement pour cela que ce dernier a fait appel, ce mercredi 18 juin 2025. L’avocate générale a elle proposé de revenir à la qualification pénale retenue initialement ; elle a donc requis treize mois de prison avec sursis probatoire, « deux mois avec sursis » pour le « refus d’obtempérer » et la « confirmation du surplus ».

L’avocat du jeune automobiliste a pour sa part considéré que son client n’avait « pas identifié l’injonction de s’arrêter » alors qu’il « faisait nuit », qu’il n’y avait « pas d’éclairage public » et donc « pas de visibilité ». Me Jean-Sébastien Le Saux a donc sollicité la « relaxe » de Marvin XXX sur les « violences » et le « refus d’obtempérer », et rappelé le projet professionnel de ce « très jeune permis » qui n’avait « jamais commis d’infraction routière » par le passé. Ce dernier sera fixé sur son sort d’ici un mois environ./CB (PressPepper)