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Oust à Brocéliande

Publié le 6 juin 2025

La Gacilly. Ces photos nous racontent des histoires


« J’ai pleuré en voyant les images, j’étais très ému », avoue Josh Edgoose, photographe de rue, après avoir découvert ses photographies exposées pour la 22e édition du festival de photos de La Gacilly.

Vous l’aurez compris, cette nouvelle édition qui met à l’honneur l’Angleterre jusqu’au 5 octobre prochain à La Gacilly procure des émotions, raconte des histoires. Cette année, 10 photographes britanniques voient leurs photos en grand format embellir la commune. L’Angleterre n’est pas un choix anodin, car, comme l’expliquait Cyril Drouhet, commissaire des expositions du festival photo de la Gacilly, « nous avons besoin de légèreté dans ce monde tourmenté, et les Anglais peuvent nous l’apporter avec leur regard décalé ». Ainsi, nos voisins d’outre-manche ont présenté leur terre sous toutes ses facettes.


Une Angleterre haute en couleurs


L’aventure commence avec les photos vives de Josh Edgoose. Il dépeint une Angleterre colorée, qui apporte de la joie. En effet, le cadre est directement posé avec Josh. London Bridge et grand bus anglais : impossible de se tromper, nous sommes bien dans le pays des Beatles, d’ailleurs représentés par Terry O’Neill qui est aussi exposé. Ces photos aux couleurs vives, comme le montre si bien la grande photo du bus anglais prise pendant la célébration Trooping the Colour, la célébration de l’anniversaire officiel du souverain, cherchent à faire du bien, déclare-t-il. Si, Josh met l’accent principalement sur le pays, Martin Parr et Peter Dench, présentent une société frivole dans la vie de tous les jours. Inspiré par Tony Ray-Jones, photographe également mis à l’honneur qui avait toujours des Anglais dans l’objectif, Martin Parr présente la classe moyenne anglaise avec sa signature photographique très controversée. En effet, l’homme qui apprécie qu’on lui dise que son travail est « kitsch » car c’est un compliment, faisait polémique. Certains trouvaient que son travail était une « critique acerbe de ses contemporains » quand lui expliquait qu’il ne faisait que montrer les choses comme elles étaient. Anglais à la plage, dans les foires… ce sont les membres de la classe moyenne que Martin souhaite représenter.

Par Martin Parr

S’il y a bien un autre photographe qui veut dévoiler les Anglais, c’est Peter Dench. Cyril Drouhet le présente en disant : « On monte d’un cran avec Peter et ce n’est pas péjoratif. Il y a le côté classe et le côté trash ». Enterrements de vie de garçon, fêtes de village, supporters de foot, c’est l’Angleterre et la société anglaise, qui veut comprendre. Peter, né le même jour que Shakespeare, explique même qu’il veut être une contribution visuelle aux archives de ce peuple.

Par Peter Dench

À travers son travail, il nous montre une Angleterre à la fois excentrique et frivole. Mais face à cette société joyeuse dépeinte par ces messieurs, Mary Turner raconte l’histoire de « l’autre Angleterre », explique Cyril Drouhet. Elle dévoile les dessous d’une Angleterre périphérique qui vit entre la pauvreté et les petites économies. À travers ce travail, réalisé avec beaucoup de douceur, elle montre « le fossé qui s’élargit dans la société », raconte-t-elle.

Par Mary Turner


Bien que la 22e édition du festival photo de La Gacilly soit So British, la nature et ses enjeux sont aussi l’identité de ce festival.


Une nature aux mille et une facettes


La nature sous ses plus beaux jours. Frédéric Noy, le photographe documentaire, présente « le monde perdu d’Udzungwa ». « J’étais face à l’éternité », raconte-t-il. Ce monde est un monde de montagnes recouvertes d’une épaisse végétation situé en Tanzanie, en Afrique de l’Est. Il y présente la vie, les habitants comme Françoise Hugier également exposée, qui a parcouru la mosaïque de peuples du continent africain. Mais le travail de Frédéric Noy dévoile aussi une réussite, une découverte. Ces montagnes, ce sanctuaire abritent le dernier spécimen de singe découvert dans les années 2000 : le Kipunji. « Des singes qui vont vite, loin et haut », déclare-t-il avec le sourire.

Par Frédéric Noy
par Axelle de Russé.

Si Frédéric Noy présente une nature verdoyante, Axelle de Russé présente la petite ville de Longyearbyen perdue au milieu de l’Arctique norvégien et la Patagonie chilienne. Deux territoires situés aux extrémités du globe, mais qui pourtant ont des similitudes. Elle y raconte la vie des habitants de ces contrées éloignées, une vie changée, impactée par le réchauffement climatique. L’Inde n’est pas en reste non plus. Egalement frappée par le changement climatique, c’est une nature en colère que nous présente en photos Supratim Bhattacharjee. Il y fait un focus sur les Sundarbans indiens (territoire de 102 îles) qu’il photographie depuis 20 ans. Un territoire meurtri, submergé par les catastrophes qui diminuent de moitié les îles ou les engloutissent. Malgré tout, les 4,5 millions d’habitants restent, essayent de se protéger en créant des digues que l’océan avalera.

Supratim Bhattacharjee, photographe indien

Si la température de la Terre ne cesse d’augmenter, la nature, elle, récupère ses droits. La photographe britannique Gina Soden pénètre dans des lieux abandonnés où seulement le bruit des oiseaux et de la nature se font entendre. Elle photographie des châteaux, des hôtels où le temps s’est arrêté mais où la nature vit. Lierre habillant la façade d’un manoir, fougères recouvrant un lit et soleil donnant un aspect mystérieux et merveilleux à ces lieux abandonnés.

Gina soden, photographe britannique et Cyril Drouhet, commissaire des expositions

Avec Gina, les végétaux donnent vie à l’abandon, mais avec l’Américain Corey Arnold, les animaux arrivent en ville. Ratons laveurs sur le toit d’une maison, loup face à la ville, ours sur la terrasse d’une femme qui vient de le rencontrer. C’est ce que l’amoureux des animaux depuis son enfance, Corey Arnold, a choisi de photographier.

Par Corey Arnold


Vingt mille lieues sous les mers


Le surnom de la Terre est la planète bleue. Pourquoi bleue ? Parce que 70% de la surface de la Terre, c’est de l’eau. Alors cette année, elle est mise à l’honneur avec le travail du plongeur Laurent Ballesta. Ambition différente, son objectif n’est pas de témoigner de la beauté du monde, car il déclare : « je n’y crois pas, je n’y crois plus ». Ce qui l’anime, c’est montrer les choses qui nous échappent, combien l’ignorance est grande. En effet, les profondeurs restent un mystère pour l’humanité, seule la surface est une évidence. Grand passionné et très appliqué dans l’explication de ces mondes inconnus, il conclut en disant : « Est-ce que la nature ce n’est pas quelque chose qui nous dépasse ? La nature n’est pas fragile, nous sommes fragiles ».

Par Laurent Ballesta

Mais alors que Laurent Ballesta s’intéresse aux profondeurs, le photographe Stéphane Lavoué accompagné par l’auteur Catherine Legall s’intéresse aux travailleurs qui sont en surface, sur la mer. En effet, tous les personnages de ce milieu sont représentés à travers des portraits qui transmettent tout le travail que réalisent ces personnes.

Par Stéphane Lavoué


Ode à la contemplation et à l’émerveillement


Cette 22e édition ne serait pas complète sans ce petit détour vers la photographie qui offre de la douceur et de la poésie. Le photographe français François Fontaine, lauréat 2025 du Prix Leica des Nouvelles écritures de la photographie environnementale, offre le plaisir de la contemplation en photographiant son voyage au Japon à l’argentique. Les fleurs, les poissons, les nénuphars sont les sujets de ces images qui présentent la poésie du Japon.

Par François Fontaine

Autre photographe, britannique cette fois-ci, narre une douceur à travers une épopée d’images. Des portraits de femmes avec des fleurs et de la couleur, clichés avec des fleurs ; les fleurs et la couleur sont partout. En effet, Cig Harvey raconte que pour elle la couleur réenchante le quotidien, elle réveille nos sens. Elle conclut en disant : « la couleur apporte de la joie. La couleur est la vie ».

Par Cig Harvey


Vous l’aurez bien compris, l’édition So British ne fait pas que le focus sur les British. Bien évidemment que le pays du thé et ses habitants sont les protagonistes de cette aventure qui prend place dans la Gacilly, mais la nature a elle aussi une importance. Finalement, à travers cette vingtaine de galeries de photos, c’est une histoire qui est racontée par chacune. Nous découvrons un pays, ses habitants excentriques et joyeux, mais aussi ceux de la périphérie. La nature, les animaux, les océans et ses mystères sont narrés à travers des photos. La douceur et la poésie sont aussi du voyage.

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