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Publié le 28 décembre 2024

Ploërmel. La Touche : quand les légumes inspirent des tableaux vivants

Les élèves de terminale bac pro agricole du lycée La Touche, ont participé à un temps de création artistique au début du mois de décembre. Le concept était atypique : sélectionner des portraits de la peinture classique et créer des compositions légumières pour orner les personnages, une sorte de « légumes-body art ».
Pour se faire, ils ont bénéficié d’une semaine sans cours (2-6 décembre) pour s’amuser avec l’art et en même temps être créateurs de portraits revisités à la manière d’Arcimboldo. Le clin d’œil est d’autant plus cocasse qu’une grande exposition au Louvre-Lens rend actuellement hommage au célèbre peintre
italien connu pour ses personnages à base de fruits et légumes.

Leur professeur Fabrice Tanguy revient sur la finalité de ce projet.

« En début de semaine, je leur ai proposé de s’ouvrir à l’art théâtral et notamment au travail des émotions. Ils ont pu s ‘amuser et travailler autour d’improvisations sur des tableaux variés : imaginer l’avant tableau, imaginer une suite logique, oser une suite décalée… Ce travail théâtral a permis aux élèves de se décomplexer corporellement et oser affronter les regards. Tous ont participé et ont pris un réel plaisir dans ce travail théâtral.
J’ai ensuite invité le photographe-éclairagiste Xavier Courchinoux pour les initier au travail de création lumière. Les élèves ont pu d’abord expérimenter leurs tableaux vivants seuls sous les feux de la rampe. Et c’est à partir du milieu de semaine qu’ils ont tenté plein d’expérimentations avec les légumes du lycée et aussi quelques végétaux types poupées de maïs ou ronces (coiffes, collerettes, médaillons, croix, bracelets et autres colliers). Ils sont passés par différentes techniques d’approche pour fixer les légumes sur leur tête et sur le corps : couture, perçage, collage…
Au final, sept groupes ont établi un projet bien ficelé avec des scènes inspirées de Memling, Van Eyck, Ghirlandaio, Vermeer, Van Dick, Giorgione… Les peintures sélectionnées sont toutes individuelles et ils ont dû imaginer un dialogue fictif entre deux personnages pour la pose photo.
Le photographe leur a proposé un fond noir et de magnifiques lumières pour sublimer les poses et aussi mettre en valeur leurs créations légumières. L’artiste n’est pas invité dans ce projet pour simplement garder une trace de ces portraits, il est une pièce essentielle du processus, il apporte son œil aiguisé et pousse les jeunes à rechercher le meilleur dans le rendu artistique.
Ce laboratoire était une première au lycée La Touche. Je suis très heureux de cette expérience car les élèves ont pu démythifier l’Art. Et cela a fonctionné parce qu’ils se sont appropriés la démarche artistique. Ils ont été acteurs d’un processus, et non plus simples consommateurs d’images. Ils pourront découvrir les tirages photos grand format en janvier-février. »