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Publié le 27 juin 2024

Ploërmel. Portrait : Gérard Collin tourne la page de l’ESEM et crée un club de marche nordique

Gérard Collin

Quelques jous après avoir annoncé son retrait de la présidence de l’ESEM (entente sportive est Morbihan), le club d’athlétisme de Ploërmel, Gérard Collin se remémore les temps forts d’une vie entière dédiée au sport mais aussi à la vie associative. La casquette indissociable du personnage, vissée sur la tête, il nous a raconté son parcours, tranquillement assis sur un banc au bord du lac au duc. Gérard Collin, c’est d’abord un ancien coureur de cross sous les couleurs du Gazelec Morbihan, dans lequel il occupait les fonctions de responsable départemental des coureurs. Il a ensuite évolué vers des postes à responsabilités associatives grâce à une série de hasards. C’est d’abord dans les années 80 qu’à Locminé il se retrouve à l’assemblée générale du club face à la démission surprise de l’ensemble du bureau. Pour éviter la disparition de la structure les coureurs improvisent un tirage au sort et c’est lui qui est désigné président.. Un coup du sort qui lui réussit plutôt bien puisqu’il entre aussi dans diverses instances fédérales de l’athlétisme. « Je n’aime pas faire les choses à moitié et j’ai vraiment pris cette mission à coeur… », se souvient-il.

Arrivé à Ploërmel il est confronté à une situation quasi similaire lors de l’assemblée générale de l’ESEM, club, dont il n’est alors pas encore adhérent. Il est poussé à intégrer le bureau qui le désigne au poste de président. C’était en 2000 et cette présidence, il ne la quittera plus jusqu’à ce vendredi 21 juin 2024.

Le stade d’athlétisme, son combat de 20 ans

Vingt-quatre années jalonnées d’anecdotes et de rencontres. C’est d’abord au tempérament impétueux de Paul Anselin qu’il est confronté. Mais Gérard Collin fait partie de ces gens qui savent naturellement gérer les situations relationnelles complexes. C’est à cette époque qu’il entame ce qui sera le combat de sa vie sportive : obtenir de la municipalité la construction d’un stade d’athlétisme. Un projet qui est déjà relégué derrière la construction de la halle des sports. « Je suis convaincu que si Paul Anselin était resté maire, on aurait aujourd’hui le stade d’athlétisme… », soupire-t-il. Le verdict des urnes amène Béatrice Le Marre à la tête de la mairie et le stade s’éloigne. « Mais grâce à Béatrice Le Marre on a pu rallonger la piste de la salle des sports. Et aujourd’hui on dispose de la plus belle salle d’athlétisme du Morbihan. On a accueilli depuis dix ans, tous les championnats départementaux en salle et un championnat régional. C’est une vraie valeur ajoutée… », relativise Gérard Collin. Aujourd’hui, cet échec d’avoir pu obtenir le stade d’athlétisme lui reste quand même « en travers de la gorge ». « Pourtant je me suis battu pour l’obtenir avec plusieurs municipalités, mais je suis allé de promesses en désillusions. Pourtant je pense que cet équipement est indispensable quand on voit le nombre d’enfants scolarisés sur le territoire… », regrette-t-il. Il se console malgré tout que l’ESEM ait tout de même réussi à emmener des athlètes aux championnats de France. « C’est une réussite et une grosse fierté pour un petit club comme le notre », analyse-t-il, persuadé que ces résultats auraient pu être bien meilleurs… « si on avait eu un stade. »

Des évènements majeurs dans le milieu du cross

Dans cet univers de l’athlétisme il y a une spécialité chère au coeur de Gérard Collin, c’est le cross dont il est issu. En 2002, alors tout jeune président de l’ESEM il organise le championnat de Bretagne à Malleville. Un évènement qui rassemble 2000 coureurs. Quelques années plus tard, en 2014, c’est un championnat départemental qu’il organise à Taupont : l’ESEM devient une référence de cette spécialité. D’ailleurs lorsque fin 2023, Queven renonce à recevoir le cross départemental, c’est à la porte de l’ESEM que viennent frapper les instances fédérales. « C’était un vrai défi. Il fallait tout organiser en moins de 3 mois… », se souvient-il. A commencer par trouver un site à la hauteur de l’évènement, au pied levé. Là encore, Gérard Collin peut compter sur sa bonne étoile et… son expérience. C’est le domaine de Kervallon situé à Caro, à la limite de Ploërmel qui est retenu. « Heureusement, j’ai pu m’appuyer sur Sylvain Dubois le propriétaire et son père qui a fait tous les travaux nécessaires pour adapter le site à l’évènement ». Un défi source de stress et d’imprévu. « Le matin une canalisation avait gelé et il n’y avait plus d’eau. Et tout a été réparé au dernier moment… », sourit-il. Cet épisode est pourtant une immense source de satisfaction, comme une reconnaissance d’un savoir-faire. « C’est un de mes meilleurs souvenirs. Tous les élus sont venus sur le site et on a reçu les félicitation de toutes les instances fédérales. C’est gratifiant pour moi, mais aussi tous les bénévoles qui se sont mobilisés ce jour-là… » analyse-t-il. Et puis il y eu aussi le relais des Hortensias qui a drainé les meilleurs spécialistes de la discipline pendant dix ans sur les rives du lac au duc.

Un hommage à Ginette Le Clainche

Gérard Collin, c’est un touche à tout, curieux et attentif. Dès son arrivée à l’ESEM, il s’est préoccupé de développer son attractivité pour les jeunes. Il y a dix ans, il a été l’un des pionniers du développement de la pratique de la marche nordique discipline pour laquelle il se passionne. Il adore aussi endosser le rôle de speaker de course. Il est juge régional au chronomètre manuel et juge aux courses régionales. Et régulièrement il est appelé à la rescousse pour aider à l’organisation de différentes courses… Autant de casquettes qui lui ont valu de recevoir les médailles de bronze et d’argent de la jeunesse et sport.

Mais cette carrière sportive et de dirugeant est jalonnée de nombreuses rencontres dont certaines l’ont marqué. Comme ce jour où il a reçu un appel de Dominique Carlac’h, une ex-championne internationale junior, originaire du territoire. Alors vice-présidente de l’organisation patronale du MEDEF, elle a pris sa licence à l’ESEM afin d’entrer par la suite au bureau de la fédération française d’athlétisme.

Mais surtout au moment de tourner cette page importante de sa vie, il se souvient avec émotion de Ginette Le Clainche. Décédée cette année, celle-ci a été trésorière du club mais formait un binôme d’une redoutable efficacité avec Gérard Collin. « C’était d’abord une sportive de haut niveau, une excellente coureuse. Elle avait toujours plein d’idées. C’est toujours elle qui a été à l’initiative des évènements ou des actions qu’on organisait et c’est moi qui les mettait en oeuvre… », se souvient-il en lui rendant hommage.

Après l’ESEM, il crée un club de marche nordique

Gérard Collin a annoncé vendredi qu’il quittait la présidence de l’ESEM. Mais le nouveau bureau, désormais dirigé par Philippe Nogues l’a nommé président d’honneur du club. Restera-t-il donc adhérent de l’ESEM? Rien n’est moins sur. « J’ai vraiment envie de tourner la page, de passer à autre chose… », explique-t-il, quelques jours après cette annonce. Ce qui ne veut pourtant pas dire que Gérard Collin « raccroche les crampons ». A 77 ans, il a décidé de se consacrer à cette passion découverte il y a 10 ans, la marche nordique aussi appelée « marche sportive ». Il a crée début juin une nouvelle association intitulée « marche nordique de Ploërmel » qui sera présente au forum des associations de Ploërmel le 7 septembre prochain…

Gérard Collin a décidé de créer un club de marche nordique (archives)

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