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Ploërmel Communauté

Publié le 11 juin 2024

Ploërmel communauté. Déchets : ce que va changer la redevance incitative

De gauche à droite : Véronique Chartier, Stéphane Rouault, Julie Bouit et Patrick Le Diffon

C’est une petite révolution qui se prépare dans les poubelles des habitants de Ploërmel, Josselin et d’une partie du Val d’Oust (La Chapelle-Caro et le Roc Saint-André). Dans quelques mois, c’est le principe de la redevance incitative qui va s’appliquer. Le nord de la communauté de communes (la Trinité Porhoët et Mauron) n’est pas concerné puisque déjà soumis à ce système.

En résumé, vous payerez en fonction de la quantité de déchets que vous produisez. Cette redevance se composera d’une part fixe (un peu comme un abonnement) et d’une part variable (en fonction du nombre de levées). L’objectif principal de cette stratégie est de réduire la quantité de déchets produite sur le territoire. Car Ploërmel communauté fait plutôt partie des mauvais élèves. Toutes catégories confondues (déchetterie, verres, ménagers, emballages…), chaque habitant produit 701 kg de déchets alors que la moyenne nationale se situe à 581 kg… Et c’est le principal poste de dépense de Ploërmel communauté, souligne Patrick Le Diffon, le maire de Ploermel et président de la communauté de communes, avec 6 millions d’euros dont 4,5 pour les secteurs de Ploërmel et Josselin. C’est donc bien là qu’il y a des économies à faire.

Le problème des déchets est un sujet sensible et qui suscite beaucoup d’interrogations de la part du public. Jusqu’à présent le coût de cette collecte était peu visible des contribuables puisqu’il était intégré dans la taxe foncière. En devenant une redevance incitative, il sera plus « visible ». Ploërmel communauté consent un gros effort de pédagogie pour faire comprendre le nécessité de cette évolution. Raison pour laquelle, Stéphane Rouault, vice-président en charge de l’environnement a fait le point sur l’avancé du dossier en compagnie de Patrick Le Diffon, Julie Bouit, responsable du service prévention et gestion des déchets et de Véronique Chartier, chargée de mission…

Ce qu’il faut savoir en 6 questions

Des économies ? C’est sans doute le plus difficile à faire comprendre et admettre aux usagers. Car ces efforts qui vont leur être demandés ne se traduiront pas par une baisse de leur facture. Quoiqu’il arrive, les coûts de traitement vont continuer à augmenter dans les années qui viennent. Par contre, petite consolation, la facture augmentera moins vite que si rien n’est fait. Il s’agit bien pour la collectivité de maitriser les coûts de la collecte mais surtout du traitement des déchets… Car les contraintes environnementales de plus en plus lourdes vont faire flamber ce poste.

Comment ça va se passer ? Lorsque ce dispositif sera mis en place, c’est à dire à partir de 2025, chaque habitant disposera de deux poubelles chez lui. L’une pour les ordures ménagères (bac gris), l’autre pour les emballages (bac jaune) qui seront pucées. Lorsqu’elles seront pleines, il faudra les emmener à des points de rassemblements. Ils seront collectés alternativement tous les 15 jours (une semaine les bacs gris, une semaine les bacs jaunes). Les habitants des zones urbaines devront aller déposer leurs sacs poubelles dans des conteneurs collectifs. Si vous dépassez le nombre de levées prévues dans le forfait (il y aura un tarif adapté aux sacs individuels et aux bacs) , alors vous devrez acquitter une surtaxe. Les déchèteries seront également concernées et le nombre de passages limités. Chaque foyer disposera d’une carte permettant d’entrer en déchèterie et d’ouvrir les conteneurs collectifs, calculant ainsi leur utilisation réelle du service

Combien de levées, quel prix ? C’est évident la question que tout le monde se pose. Et bien, sachez le, il n’y a pas de réponse. Les services de Ploërmel communauté doivent intégrer des paramètres multiples mais aussi les résultats d’une période test pour définir le nombre de levées qui sera forfaitisé et au-delà duquel s’appliquera une surtaxe. Donc ces éléments seront déterminés au dernier moment… Malgré tout, selon une étude la mise en place de la redevance incitative va se traduire par une baisse pour un tiers des usagers, un maintien pour un autre tiers et une hausse pour le dernier tiers. Ce système se veut plus juste

Accès limité aux déchèteries. La mise en place d’un pass il y a quelques mois pour accéder aux déchèteries n’a pas eu l’effet escompté. A partir de 2025 le même badge que celui permettant le dépôt des déchets sera nécessaire pour y accéder. Le nombre de passages sera limité ainsi que le volume des déchets : 2 m3 par passage. Les usagers présentant des gros volumes seront dirigés vers des entreprises spécialisées.

Le calendrier du changement. A partir de quand tous ces changements vont-ils avoir lieu? Cela va être très progressif comme le montre ce calendrier prévisionnel :

2024 – 2025 : L’enquête : elle permettra de recenser la population, de distribuer les nouvelles cartes d’accès en déchèterie et d’adapter le volume des bacs selon la situation de chaque foyer.
2025 : La période de test : la comptabilisation de la production des déchets débutera à ce moment-là mais les usagers ne seront pas facturés durant cette première année. Cette période de test leur permettra de se familiariser avec le nouveau dispositif, de suivre leur production en temps réel et d’adopter les bons gestes.
Fin 2025 : L’envoi d’une simulation de facture. Cette simulation de facture sera basée sur l’utilisation du service des usagers pendant la période de test. Elle ne sera pas à régler mais leur donnera une idée du montant futur de leurs factures une fois la Redevance Déchets mise en place. Elle leur permettra donc d’adapter leurs habitudes si nécessaire.
2026 : Lancement officiel de la Redevance Déchets. La production de déchets des usagers sera officiellement comptabilisée. S’en suivra l’envoie de la première facture réelle.

Et les dépôts sauvages alors? C’est évidemment un argument qui revient fréquemment de la part des administrés évoquant le fait que ce système va inciter les usagers à multiplier les dépôts sauvages. Selon une étude de l’ADEME (agence de l’environnement) ce phénomène n’est pas systématique. Cependant Ploërmel communauté va intensifier des actions préventives et être attentive à l’évolution des pratiques. Si ces dépôts sauvages venaient à augmenter, alors des mesures seront prises.

Des actions de prévention à venir

Ploërmel Communauté intensifiera, dans les mois à venir, ses actions de prévention et de communication.
L’objectif est de proposer, aux usagers, des gestes simples leur permettant de réduire leurs déchets. Le service déchets entend développer, entre autre, de nouvelles actions en faveur de la réduction des emballages et de la lutte contre le gaspillage alimentaire.
« L’idée est de proposer à chacun une palette d’outils qu’il aura le loisir de tester et d’adopter en fonction de son mode de vie et de ses contraintes personnelles. D’ici-là, nous invitons les habitants à consulter la page Redevance Déchets de notre site internet. Elle répertorie des astuces pour réduire ses déchets alimentaires ou encore ses déchets de jardin, qui représentent une part considérable des déchets collectés sur le territoire », souligne Ploërmel communauté.


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