Oust à Brocéliande

Publié le 16 novembre 2023

Malestroit. Visite de la Région à l’IFAS : le témoignage-réalité des apprenantes aide-soignantes

La promotion 2023-2024 des apprenantes aide-soignantes de l’IFAS (institut de formation des aide-soignant(e)s), l’école de formation des aide-soignant(e)s de Malestroit, ne pratique pas la langue de bois. Ce jeudi matin, elles recevaient la visite d’Élisabeth Jouneaux-Pedrono, conseillère régionale déléguée aux formations sanitaires et sociales. La région est en effet compétente en ce qui concerne l’offre de formation sanitaire et sociale et c’est elle qui finance la création de places. Et depuis le Ségur de la santé prévoyant l’augmentation des places en formation aux métiers d’aide-soignant, d’accompagnant éducatif et social et d’infirmier, la Région Bretagne n’a pas lésiné sur l’application de ces accords. Elle a créé plus de 1000 places supplémentaires dès la rentrée 2021 auxquelles vont s’ajouter 234 places en 2024 avec à la clé l’ouverture de nouveaux centres de formations à Lamballe, Loudéac et à Baud.

Mais créer des places dans les centres de formation, c’est une chose. C’en est une autre que de les remplir. Car les filières sanitaires et sociales peinent à trouver des candidats. Un constat qui se confirme d’année en année. Chaque année, les élu(e)s régionaux se rendent sur le terrain, à la rencontre de ces apprenant(e)s pour prendre le pouls de leur moral. Ce jeudi matin, c’est à Malestroit que s’est déroulée cette rencontre. Elisabeth Jouneaux-Pédrono voulait s’appuyer sur cette visite pour metre ena avant l’attractivité de la filière. « Si nous sommes là c’est parce que nous pensons que ces apprenantes sont les meilleures ambassadrices de leur métier en expliquant les raisons qui les ont amené à s’engager dans cette voie… », explique-t-elle.

Un message qu’elle a répété devant les apprenantes. Mais si celles-ci ont effectivement expliqué qu’elles voulaient faire ce métier par passion, pour « accompagner ceux qui sont dans le besoin », « apporter du bien-être aux autres », elles ont surtout sauter sur l’occasion d’avoir face à elle une « décideuse » pour souligner la difficulté voire la précarité de leur situation. « Je suis en reconversion et donc prise en charge par Pôle emploi. Avant, mon salaire était de 1800 euros, aujourd’hui je touche une indemnité d’à peine 1200 euros… », explique par exemple Vanessa. Un témoignage qui s’est répété montrant que derrière la passion il y avait aussi de gros sacrifices financiers. Mais pas seulement. La situation financière délicate des employeurs, notamment dans les EHPAD a aussi été évoquée. « On dit qu’il manque des aide-soignants mais on a rien pour les financer… », ajoute une autre stagiaire qui précise : « on réalise notre rêve dans un établissement dans lequel on ne sait même pas si un jour on sera titulaire ou pas…

La directrice générale de la clinique des Augustine a confirmé que les difficultés financières du milieu hospitalier freine les embauches… Elisabeth Jouneaux-Pédrono a répondu qu’elle prenait note des difficultés évoquées « qui ne relèvent pas de la Région » mais s’est engagé à les faire remonter. Il lui a fallu beaucoup insister pour obtenir un témoignage expliquant les raisons susceptibles de pousser les jeunes à choisir ce métier. Et c’est Vanessa qui a conclu sur ce thème par une intervention pleine d’empathie et d’enthousisame qui a entrainé un tonnerre d’applaudissement. Les étudiantes ont aussi souligné le soutien inconditionnel de leurs conjoints qui les aide à aller au bout de leur « rêve », ainsi que l’environnement très protecteur et professionnel que leur offre le centre de formation Saint-Michel… Oui, le métier d’aide-soignant(e)s est un métier d’une incroyable richesse humaine qui repose sur la passion de l’autre, mais à quel prix…

Revivez l’essentiel de cet échange assez émouvant qui montre une réalité dans laquelle beaucoup de professionnels de santé devraient se reconnaître…