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Oust à Brocéliande

Publié le 11 octobre 2023

Malestroit. Témoignage : pourquoi les médecins se mettent en grève illimitée vendredi

Antoine Laurent, porte-parole des médecins de la maison de santé de Malestroit qui seront en grève à partir de vendredi

A partir de ce vendredi de nombreux médecins libéraux et hospitaliers entament une grève illimitée. C’est un mouvement national mais qui se décline aussi près de chez nous. Pour la première fois, l’ensemble des syndicats de médecins appellent leurs confrères à participer à ce mouvement qui pourrait durer dans le temps. Il devrait ainsi être particulièrement suivi dans le pays de Malestroit et affecter notamment les maisons de santé de Malestroit, Pleucadeuc, Ruffiac, Sérent, Elven. A la maison de santé de Malestroit, pratiquement tous les médecins seront en grève.

Des mesures avant tout économiques

La journée du vendredi 13 n’est pas choisi au hasard. C’est ce jour-là que le Sénat doit examiner le projet de « loi Valletout » qui comporte de nombreuses contraintes pour les médecins. « On voit d’un très mauvais oeil ce projet de loi qui comporte de nombreuses contraintes dont certaines sur l’installation, l’obligation d’assurer une permanence de soins risquent d’effrayer les jeunes médecins et d’inciter les plus anciens à partir à la retraite, donc d’accélérer la désertification médicale », explique Antoine Laurent, médecin généraliste, porte-parole des médecins de la maison de santé de Malestroit. A l’écouter on comprend que l’exaspération est à son comble dans la profession. « Le malaise est la conséquence de plusieurs facteurs qui tous convergent pour aboutir à une dégradation majeure du système de santé et de la qualité des soins à tous les niveaux », poursuit-il. Un tarif de consultation bloqué depuis 7 ans « pour simplement rattraper le manque à gagner, il faudrait que la consultation passe à 30 euros », estime Antoine Laurent; des recommandations pour ne pas prescrire trop d’antibiotiques, pas trop d’arrêts de travail, des médicaments génériques… La coupe est pleine, estime le jeune praticien. « Un autre exemple qui nous a frappé, c’est que les responsables de l’Assurance Maladie nous ont dit que leur objectif est que nous passions à 6 patients par heure, soit 10 mn par patient ce qui nous semble totalement incompatible avec une médecine de qualité. Toutes ces mesures n’apportent aucune valeur ajoutée pour la santé des patients. Elles sont avant tout économiques et se traduisent par une surcharge de nos tâches administratives… », analyse-t-il.

Pas les moyens d’investir…

Pour la première fois, il y a un an la convention entre les syndicats de médecins à l’Assurance maladie n’a pas été signée. Depuis des groupes locaux se sont constitués pour réfléchir à l’avenir de la médecine libérale et faire des propositions. C’est le cas de COMELI 56 dans le Morbihan dans lequel se retrouvent la plupart des médecins de Malestroit. « On a fait des propositions mais on a le sentiment de ne pas être écoutés… », ajoute le docteur Laurent qui insiste sur la nécessité d’une « tarification juste pour assurer la viabilité de nos cabinets », alors que les charges explosent. Une équation qui bloque tout projet d’investissement et donc d’amélioration de la qualité des soins apportés à la population. « Nous ne manquons pas d’idées pour améliorer les choses, sur le plan matériel ou humain mais encore faut-il en avoir les moyens. Par exemple à la Maison de santé de Malestroit, nous sommes 5 médecins et bientôt 6 et il nous faudrait 2 secrétaires pour assurer l’accueil des patients dans de bonnes conditions, mais nous n’avons pas les moyens d’investir. C’est impossible… », détaille-t-il.

Il a le sentiment que cette fois, le mouvement qui se profile pourrait être d’une ampleur inédite. Comme beaucoup de ses confrères et consoeurs du territoire, il a déjà anticipé une fermeture de plusieurs semaines…

Pratique: en cas d’urgence, appelez le 15

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