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Morbihan

Publié le 7 décembre 2022

Morbihan. Plus de 3000 armes et 100 000 munitions récupérées en une semaine

Partout en France, les détenteurs d’armes ont eu la possibilité de les déposer dans les gendarmeries. Une opportunité de se débarrasser d’armes de collection ou ayant appartenues à un aïeul chasseur qui constituaient un héritage bien encombrant. Que faire de ces armes sans risquer des poursuites? C’est à toutes ces personnes que s’adressait cette opération inédite dites « d’abandon d’armes ». Pendant une semaine du 22 novembre au 2 décembre, week-end compris, les détenteurs pouvaient venir déposer ces armes dans le cadre d’une procédure « simplifiée », sans tracasserie administratives et ainsi se mettre en conformité avec la loi.

Plus de 3000 armes et 100 000 munitions dans le département

C’était une première, donc on ignorait l’impact qu’elle pouvait avoir. Elle a été couronnée de succès dans le Morbihan comme ailleurs en France. C’est le constat que fait Claire Liétard, la sous-préfète de Pontivy -c’est la sous-préfecture de Pontivy qui a la compétence armes/explosifs- avec le Lieutenant-colonel patrice Lagadec, officier adjoint au commandement du groupement de gendarmerie du Morbihan et le chef d’escadron Sylvain Giraud, le commandant de la compagnie de Pontivy.

Le décompte est impressionnant. En une semaine dans le Morbihan ce sont plus de 3000 armes qui ont ainsi étét abandonnées par leurs propriétaires dont 2708 armes longues, 534 armes de poing, 134 autres armes (essentiellement des armes blanches). Mais c’est la quantité de munitions qui surprend la sous-préfète: 104 032!

Près de 500 armes récupérées à Ploërmel

Pour assurer la récupération de ces armes « abandonnées », quatre sites étaient ouverts. Le plus fréquenté a été celui de Saint-Avé, sans doute en raison de sa proximité avec Vannes: 1000 armes longues y ont été recensées, 304 armes de poing et 22 autres. Vient ensuite Languidic avec 919 armes longues, 127 armes de poing et 108 autres, Pontivy avec 380 armes longues, 48 armes de poing et environ 10 000 munitions. A Ploërmel, 413 armes longues, 50 armes de poing et 18 armes diverses ont été récupérées. certains sont même parfois se débarrasser d’un véritable arsenal: à la sous-préfecture de Pontivy, l’agent chargée de cette collecte a reçu une personnes venue déposer 19 armes à elle seule! Et il y a évidemment quelques curiosités, telle cette canne qui est en fait un fusil à un coup ou ces petits pistolets que portaient autrefois les femmes dans leurs jarretières…

Pour mesurer l’importance de cette collecte, il faut la comparer à la quantité d’armes que collectent les gendarmes selon la procédure classique au cours d’une année, c’est à dire 6 à 700 dans le Morbihan. Il y a eu jusqu’à 50 mètres de file d’attente devant la gendarmerie de Saint-Avé, l’un des 4 points de collecte dans le département avec Ploërmel, Languidic et Pontivy.

L’opération sera renouvelée

Cette opération d’abandon d’armes menée en collaboration entre les services préfectoraux et la gendarmerie a donc nécessité la mobilisation de moyens humains très importants et une grosse logistique souligne le lieutenant-colonel Lagadec. Les gendarmes ont notamment du faire appel à leurs réservistes, puisque sur le week-end, pas moins de 40 gendarmes ont du se consacrer à cette tache.

Une opération similaire devrait être reconduite l’année prochaine, mais sachez que si vous avez des armes non déclarées chez vous et que vous avez raté ce rendez-vous, vous avez toujours la possibilité d’aller les déposer dans une gendarmerie. Mais là, il ne s’agira plus d’une procédure simplifiée et le dossier administratif sera un peu plus contraignant. Par ailleurs, la sous-préfecture va tenir des permanences dans certaines mairies pour enregistrer des armes de chasse. Rien qu’à Ploërmel, une quarantaine de demandes dans ce sens ont déjà été enregistrées.

Une arme historique intéresse le musée de Saint-Marcel

La plupart des armes récupérées lors de cette opération vont être transférées sur un site militaire pour être détruites. mais quelques unes pourront se retrouver dans un musée.

C’est ainsi que le musée de la résistance bretonne de Saint-Marcel a manifesté son intérêt pour un pistolet-mitrailleur Sten qui a été déposé à Ploërmel. Outre le fait que cette arme est en parfait état, elle est aussi estampillée « FFI », ce qui en fait un témoin des évènements locaux liés à la résistance.

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