Solidarité Ukraine

Publié le 13 avril 2022

Ploërmel. Le Secours Populaire accueille les déplacés ukrainiens

4 millions d’Ukrainiens ont déjà fuit leur pays, depuis le début de l’invasion russe. A la date du 5 avril dernier, la France accueillait 36 000 déplacés ukrainiens. Nous ne parlons pas ici de réfugié(e)s, car toutes ces personnes sont secourues provisoirement sur notre sol, et comptent bien retourner en Ukraine après la guerre : ce sont des personnes déplacées ! La mobilisation pour leur venir en aide s’observe partout dans notre pays…

Aujourd’hui mercredi 13 avril, le Secours populaire de l’antenne de Ploërmel vient d’inscrire 2 familles, une qui a trouvé réconfort à Taupont, l’autre à Monterrein. Accueillies par la responsable Martine Caro, elles vont pouvoir bénéficier d’une aide alimentaire, apprendre le français, etc…

Rencontre avec Viktoriia et Héléna

Avec son fils Dimitri âgé de 7 ans, Viktoriia a fui la ville de Marioupol le samedi 26 mars avec juste un sac à dos, une petite valise, le strict nécessaire. Après 4 jours de voyage, en traversant la Crimée en car, la mère et son fils ont pris l’avion en Russie à destination de la Turquie, pour arriver à Paris le mercredi 30 mars. Elle laisse derrière elle son mari Sergueï et ses parents dans la ville encerclée par les troupes ennemies…

Grâce à Oksana, qui a fuit l’Ukraine il y a déjà 2 ans et 7 mois, avec son mari Karamba, sa fille Fatima (7 ans) et son fils Khassan (5 ans), nous pouvons communiquer avec Viktoriia.

Oksana maîtrise bien la langue française. Avec sa famille, elle est demandeur d’asile et hébergée par le Centre d’accueil à Guer. “La guerre n’est pas un fait récent, les conflits datent depuis 2014. Déjà en 2019, quand nous avons quitté notre domicile, à 13 km à vol d’oiseau de Marioupol, les régions Donetsk et Lougansk étaient occupées par l’armée russe !” 

Viktoriia est actuellement hébergée avec Dimitri chez Jean-Charles Sentier, le maire de Taupont. Elle devrait rejoindre très prochainement un logement communal. “Je n’ai aucune nouvelle ni de mon mari, ni de mes proches. Ils ne peuvent plus quitter Marioupol. C’est trop dangereux d’essayer. Je n’ai plus aucun contact car il n’y a plus aucun réseau, ni téléphone, ni internet…”, raconte tristement Viktoriia. Seule consolation, son fils a déjà fait 2 jours d’école à Taupont avant les vacances ! “Il apprendra vite la langue, comme mes enfants, grâce à l’école, mais aussi en regardant les dessins animés à la télévision, bien plus vite que nous les adultes…”, console Oksana.

Héléna est hébergée au domicile de Tatiana à Monterrein (commune de Ploërmel) avec son chat Cachtan. Célibataire, elle  est arrivée d’Ukraine, juste avec son petit compagnon de vie et un petit sac, le 15 mars dernier, après un long voyage en train : au départ de Kiev et à destination de Varsovie, Berlin, Paris et Rennes où la famille de Tatiana est venue la chercher…

Tatiana, 59 ans, joue le rôle d’interprète. Elle parle couramment français, car elle vit en France, à Monterrein depuis 2006. “Christophe, mon mari est Français. Ma fille nous a rejoint. Elle a 35 ans et vit à Caro !”. Le plus dur pour Tatiana, est que son fils, qui vit en Ukraine avec sa femme et sa fille de 11 ans, est mobilisable. “Ma belle-fille ne veut pas quitter son mari. Je souhaitais l’héberger avec ma petite-fille, mais elles ont fait le choix de rester auprès de mon fils. C’est beaucoup de soucis pour moi !” Tatiana ne pouvait pas rester sans rien faire, sans apporter son aide à ses compatriotes : elle a donc accueilli Héléna, qui était la copine d’enfance de sa fille en Ukraine…