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Ploërmel Communauté

Publié le 1 avril 2022

Guillac. Passerelle de la Chatouillette: l’abattage des arbres suscite l’émotion

La passerelle piétonne située au village de la Chatouillette qui enjambe la rivière le Ninian sert de séparation entre 2 communes : d’un côté, nous à sommes Guillac, et de l’autre côté à Ploërmel.  Devenue vétuste et dangereuse pour les nombreux randonneurs qui l’empruntaient, la passerelle a été fermée en 2010 et attend depuis d’être rénovée. A l’origine, les travaux de remplacement de la passerelle étaient prévus pour l’année 2016 et une passerelle d’occasion avait été récupérée à Pontivy. Elle est dans l’attente, stockée, depuis maintenant 4 ans, aux services de voirie départementale, dans le parc d’activité du Bois Vert à Ploërmel. Les traverses de la passerelle ont été remplacées et 3 couches de peinture de protection y ont été appliquées…

Les travaux de préparation autour de la passerelle viennent seulement de commencer car ceux du barrage du lac au Duc, qui prendront fin à la fin du mois, se sont avérés prioritaires. A la mi-février, le chantier a débuté avec le débroussaillage, le nettoyage du terrain avec la coupe des arbres et arbustes, de manière à dégager le passage pour positionner la grue au bord de la route, car elle interviendra prochainement sur le site pour la pose de la passerelle. Le Conseil Départemental du Morbihan a mandaté l’entreprise Multi Services Verts (MSV) de Josselin pour réaliser des travaux de coupe et d’élagage nécessaires…

 “Lundi 28 mars, l’entreprise a coupé 2 gros chênes, certainement très âgés ! A t-on contacté des spécialistes avant de prendre la décision de faire disparaître un possible centenaire remarquable ? ”, s’exclame Christian Colpart. Domicilié à proximité de la passerelle, côté Guillac, éducateur sportif en sports nature, VTT et randonnées pédestres, et entraîneur kayak, il est scandalisé parce que pour faire ces travaux, les ouvriers ont coupé ces 2 arbres sans l’informer. “Je n’ai pas été prévenu de ces intentions, alors que je suis le propriétaire du terrain de 8000 M2 se trouvant à proximité et sur lequel les arbres abattus sont tombés, ni moi, ni le propriétaire des chênes : la famille Rouault, alors que le fils Stéphane est aussi le maire de Guillac !”, s’indigne Christian Colpart, pour ensuite renchérir sur ses arguments. « C’est tout de même incroyable, à une époque où l’on doit faire attention à la nature, à l’écologie ! Ce projet de remise en état de ce passage est avant tout un projet écologique puisque la passerelle est destinée aux piétons, aux cavaliers et aux cyclistes ! La moindre des choses aurait été de prévenir ! ”

Ce qu’ils en disent

Après avoir écouté Christian Colpart, nous avons interrogé tous les acteurs de ce dossier:

Jérôme Leclerc de l’entreprise Multi-Services-Verts, nous dit avoir été mandaté par le Conseil du département du Morbihan, de manière urgente : ”Il fallait abattre ces arbres rapidement ! Notre équipe est donc intervenue lundi 28 mars pour faire ce travail et mardi matin 29 mars, elle y est retournée pour effectuer quelques reprises !”

Contacté, le service communication du Conseil départemental du Morbihan nous apprend qu’un diagnostic environnemental, a été réalisé avant d’abattre les arbres, au cours de la semaine du 20 mars. “Les arbres se situaient à 1 mètre seulement de la passerelle et un sondage au niveau des appuis indiquait que la nouvelle passerelle, plus longue de 5 mètres par rapport à l’ancienne, pouvait se trouver fragilisée par la proximité de ces arbres”. D’autre part, ne sachant pas si ces arbres étaient classés ou non, il indiquait cependant que les diamètres de leurs troncs ont été mesurés, qu’il était de 40 cm pour l’un et de 60 cm pour l’autre…

Quant à Stéphane Rouault, il précise, que les chênes sont sur la pente en bordure communale, qu’ils ont bien été plantés par Félix Rouault, son père, avec d’autres arbres, mais pas sur un terrain lui appartenant, mais sur un espace communal le long de l’ancienne voie ferrée. “A l’époque, mon père entretenait la pente appartenant à la commune et faisait brouter ses génisses dans le terrain de Christian Colpart qui était en 1980-1990 la prairie appartenant à André Chaperon puis à son fils Michel. D’ailleurs, le troupeau traversait la passerelle à cette époque”, explique Stéphane Rouault, le maire de Guillac. C’est donc en qualité de maire et après avoir vérifié sur le cadastre, qu’il s’étonne et déplore, cependant, le fait que la commune n’a pas été avertie de ce projet de couper les arbres, ni par le Conseil départemental, ni même par l’équipe d’ouvriers, qui habituellement passent à la mairie pour prévenir de leurs interventions…

Pour essayer de mieux comprendre et pour tenter de démêler cette affaire, nous nous sommes adressés à un professionnel : Sébastien Chapuis, spécialisé en permaculture et notamment en sylviculture. Celui-ci explique que le classement d’un arbre en vue de sa protection est très complexe, qu’il dépend de la qualité de la terre, si elle est argileuse, sableuse, etc… et aussi des lieux, parfois différents au sein d’une même commune. Par contre, il souligne le fait que l’âge d’un arbre s’apprend, à partir de la coupe du tronc : ”Il suffit de compter le nombre d’anneaux de la souche, sachant qu’un anneau correspond à une année d’âge !” Après s’être penché sur les 2 souches, il peut affirmer que le plus gros a entre 70 et 80 ans. Par contre, il déplore lui aussi les méthodes employées, qualifiées de “sauvages”, estimant que peut-être un élagage aurait suffit, puisque l’arbre ne présentait aucun danger, de surcroît aucune ligne électrique n’étant présente. « Pour plus de sécurité, il aurait fallu couper le chêne en 2 fois, voire en plusieurs parties… »

« Car c’est sa chute qui a entraîné l’abattage du second arbre ! », ajoute Christian Colpart qui a assisté à la scène. “Tout s’est fait dans la précipitation en 2 heures de temps. Arrivés à 14h, les ouvriers quittaient le site à 16 h, laissant derrières eux : arbres abattus, branches coupées et tas de bois empilés, sans rien demandé, ni expliqué à personne !”…

Afin de calmer les tensions et en signe d’apaisement, le maire a conclu en souriant, que le bois appartient donc à la commune de Guillac et que par conséquent il sera mis en vente. Il a ajouté que la passerelle sera opérationnelle pour les randonneurs dès cet l’été, puisque les travaux devraient prendre fin en juin prochain…

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