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Environnement

Publié le 5 mars 2022

Sérent. Une formation renforcée à la sécurité pour les chasseurs

« Ne pas tirer, c’est un acte de chasse ». La sécurité est une préoccupation constante des chasseurs dont l’activité est au coeur d’une actualité récente et dramatique. Depuis quelques semaines, tous les chasseurs de France sont soumis à une nouvelle obligation: « la formation décennale de remise à niveau sur la sécurité ». Ces séances qui durent près de 3 heures sont destinées à rappeler les bons gestes, les bons comportements aux pratiquants. C’est une obligation toute récente qui est entrée en vigueur au mois d’octobre. « Nous sommes en France la seule activité à mettre en place une telle formation. Et c’est la fédération elle-même qui l’a voulue… », souligne Jean-Philippe Gruson, technicien de la fédération départementale de chasse du Morbihan.

C’est lui qui, jeudi soir, animait une des toutes premières séances de formation du département devant une centaine de chasseurs de Sérent, soit la quasi totalité d’entre eux. Dans l’assistance, se trouvaient les co-présidents de la société de chasse, René Le Breton et Didier Guyot et des sociétés privés, Alex Le Cadre (Sainte-Suzanne) et Loïc Guillot (Les Broussettes) ainsi que Franck Monnier, administrateur de la fédération et membre de la société locale.

La fédération du Morbihan a choisi en effet d’organiser ces formations par territoires. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son contenu ne laisse la place à aucune complaisance ni ambiguïté et passe en revue dans les moindres détails toutes les consignes de sécurité. Plusieurs accidents de chasse sont décortiqués, analysés, photos chocs à l’appui. Selon la fédération, le département du Morbihan n’a pas enregistré d’accidents graves depuis une dizaine d’années. Au niveau national le nombre des accidents de chasse ne cesse de diminuer: -41% en 20 ans et -71% en ce qui concerne les accidents mortels. Cela représente 136 accidents en 2019-2020 et 11 mortels en 2020-2021 (alors qu’il n’y en avait eu que 7 l’année précédente). C’est beaucoup moins, mais c’est encore trop pour les responsables de la fédération. D’autant que les conditions de chasse ont considérablement évoluées, notamment en raison du développement de la faune. « Dans le passé, on chassait surtout le petit gibier. Aujourd’hui, y a de plus en plus de battues, de chasses au gros gibier et donc de balles qui sont tirées… », analyse Jean-Philippe Gruson. D’ailleurs plus de la moitié des 11 accidents mortels enregistrés en 2020-2021 se sont déroulés pendant des chasses au gros gibier et 8 d’entre eux sont dus à un non-respect des règles de sécurité. Une évolution inhérente à la mission qui incombe aux chasseurs de réguler la population de gibier afin notamment de limiter les dégâts aux cultures qu’ils doivent d’ailleurs indemniser.

Et ce chiffre fait bondir les représentants des chasseurs. Raison pour laquelle ils intensifient la sensibilisation des chasseurs au strict respect des règles de sécurité et notamment celle du respect absolu de l’angle de 30 degrés: « je ne tire jamais dans l’angle de 30° en battue de grand gibier ». « C’est pourtant pas compliqué. En arrivant sur le poste de chasse, il faut identifier le point de danger qui peut-être un autre chasseur voisin, une maison, une voiture… Là, on fait 5 pas dans la direction de ce point de danger puis 3 pas vers la zone de tir. En faisant ça, on définit l’angle de 30 degrés… », décrypte un des participants à la soirée. Plusieurs accidents réels ont fait l’objet d’une mise en situation grâce à des animations vidéos qui ont permis de mettre en évidence les conséquences tragiques du non-respect de cet angle de 30 degrés…

Pour permettre aux chasseurs de matérialiser cet angle, chacun des participants a reçu un kit comprenant des fiches et une casquette fluorescentes ainsi qu’un guide de sécurité. Parmi les nombreuses autres règles qui ont été martelées figurent par exemple la nécessaire visibilité grâce au port de vêtements fluo, mais aussi l’indispensable analyse de l’environnement du théâtre de la chasse afin de connaître la présence d’un chemin, de randonneurs, de ramasseurs de champignons. « La connaissance du terrain est essentielle. Un chasseur qui arrive sur un secteur qu’il ne connait pas, doit obligatoirement se faire accompagner », souligne par exemple Franck Monnier. Photos à l’appui, le technicien a montré les conséquences dramatiques que peut avoir le non-respect de ces règles élémentaires de sécurité, souvent en raison d’un moment d’inattention ou de négligence consécutives à l’habitude.

C’est bien l’objectif de ces formations de sécurité décennale que de réveiller régulièrement la vigilance des chasseurs. Car à la clé il y a de lourdes conséquences, humaines pour les victimes qui perdent la vie ou conservent des séquelles à vie d’un accident, mais aussi juridiques et financières pour l’auteur. « En cas d’accident, vous n’êtes pas couvert par votre assurance. C’est le chasseur qui paye et cela peut avoir de lourdes conséquences familiales… », prévient le technicien devant une assistance très studieuse.

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