Publié le 12 juin 2018
Molac. Le préfet à l’écoute des apiculteurs en détresse
C’est un sujet qui suscite beaucoup d’émotion en cette sortie d’hiver. Les apiculteurs de beaucoup de régions françaises tirent le signal d’alarme après avoir constaté une mortalité record de leurs colonies d’abeilles. Des manifestations ont été organisées dans toutes les régions pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur ce phénomène qui, outre un inquiétant problème écologique, pose aussi la question de la survie des apiculteurs privés de revenus.
Installé à Molac, Gwënael Alleau fait partie de ces apiculteurs qui ont découvert le désastre à la sortie de l’hiver. « Sur 230 ruches je n’en ai retrouvé que 60… », témoigne-t-il devant le préfet du Morbihan, Raymond Le Deun, venu ce mardi après-midi constater le problème sur le terrain. Le préfet qui était accompagné du directeur de la DDTM (direction départementale des Territoires et de la Mer) a rappelé que cette visite était programmée avant la manifestation nationale d’inquiétude des apiculteurs du 7 juin dernier. Ce jour-là, le préfet du Morbihan a reçu une délégation de la profession pour évoquer cette question.
Devant Gwënael Alleau qui était accompagné de collègues et de représentants de la confédération Paysanne et du maire de Molac le préfet a souligné le fait que l’inquiétude avait bien été entendue par les pouvoirs publics et que la machine administrative s’était mise en branle. « Avant toute chose il faut mesurer le problème d’une façon objective… », souligne Raymond Le Deun. C’est ainsi que les ministères concernés ont envoyé des consignes pour que des techniciens se rendent auprès des producteurs de miel afin de rassembler des éléments qui permettent de mesurer précisément l’ampleur du phénomène et d’essayer d’identifier l’origine du problème.
Pour les apiculteurs, celle-ci ne fait pas de doute: la mortalité massive des abeilles est due essentiellement aux pesticides utilisés par les agriculteurs et ils pointent en particulier les néonicotinoïdes. Mais d’autres éléments pourraient intervenir dans ce phénomène, et c’est ce que cherchent à identifier avec précision les services de l’Etat. Mais ce mardi après-midi, les apiculteurs ont aussi adressé un véritable SOS au préfet car avec moins d’abeilles, ils produiront moins de miel et c’est l’avenir économique de leurs exploitations qui est en péril. Ils réclament donc la mise en place d’aides comme ce fut le cas pour d’autres productions agricoles afin de leur permettre de survivre à cette crise dont on ne sait pas encore qu’elle est la gravité exacte. Et ils ont fait état d’une situation « d’extrème urgence ».
Le préfet tout comme le directeur des territoires et de la mer les ont assuré de la célérité de l’action de l’Etat, mais sans pouvoir leur apporter de réponses précises sur la mise en oeuvre d’aides ni sous quelles formes elles pourraient l’être, tant que la phase d’étude ne serait pas terminée. « L’idée de la mise en place d’une indemnisation n’est pas écartée. Elle n’est pas non plus encore formellement exprimée, on attend le résultat du recensement », a précisé le préfet.
Par contre, ils se sont engagés à la demande du représentant de la Confédération paysanne à intervenir auprès de la MSA pour obtenir des délais de paiement des cotisations.
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