
Publié le 30 janvier 2018
La Gacilly. Le personnel de l’EPHAD débraye contre le manque de moyens
Ce mardi 30 janvier un mouvement de grève affecte les EPAHD (Etablissements pour personnes âgées dépendantes) un peu partout en France. Un mouvement qui prend la forme de débrayages d’une heure. L’établissement de La Gacilly s’associe à ce mouvement mais le personnel en profite pour exprimer des revendications locales et s’est rassmblé ce mardi en début d’après-midi devant le bâtiment. Au contact des employés, le sentiment qui ressort, c’est une certaine gravité, une profonde inquiétude, celle d’être arrivé au bout du supportable en terme de conditions de travail. « On ressent une très grande fatigue… », témoigne un agent. La preuve de cette lassitude, c’est sans doute la forte mobilisation des employés et le fait que c’est la première fois qu’un mouvement social de cette ampleur affecte cet établissement. Mais aussi cette supplique, lancée comme un SOS « on demande pour une fois d’être écoutés ».
Les représentants syndicaux de la CGT et de la CFDT font pour l’occasion cause commune. Cote à cote, Isabelle Carpentier, Sylvaine Jagut pour la CGT, Mireille Capihan, Chantal Piguel, Laurence Rio, Nathalie Vasseur pour la CFDT, parlent d’une seule voix pour dénoncer la situation particulière de leur EPHAD qui prépare son déménagement. Dans un an environ, il sera installé dans un bâtiment flambant neuf en cours de construction. Des locaux neufs et fonctionnels mais avec pour corollaire de sombres perspectives en terme d’emploi et donc de conditions de travail. Car, selon les représentants syndicaux, les prémices de la réorganisation qui va accompagner le déménagement se sont déjà sentir dans un des bâtiments. La nuit un agent se retrouvera seul pour gérer 60 résidents. La suppression probable des contrats aidés va aussi se traduire par des postes en moins. L’animatrice va ainsi se retrouver seule pour assurer ses fonctions pour… 156 résidents. La disparition des postes d’hôtellerie semble-t-il déjà planifiée, va alourdir la tache des autres personnels puisqu’ils devront accomplir les missions qui incombaient auparavant à leurs collègues…
Ce contexte génère de l’amertume chez des agents dont le métier par définition suppose beaucoup d’empathie et d’attention pour des résidents qui sont sensibles à cette dégradation de leurs conditions de séjour. « Il n’y a pas assez de personnel, le ménage n’est pas toujours bien fait, et on les voit courir tout le temps. Moi, je ne vois plus personne.. », témoigne Mauricette, résidente de l’EPHAD depuis 6 ans venue apporter son soutien aux manifestants. « Avant, on prenait le temps de leur faire la lecture du journal, le matin. Maintenant ça n’est plus possible on n’a plus le temps », reconnait une employée.
Le directeur de l’établissement était lui aussi aux côtés des agents qui ont cessé le travail pendant une heure en début d’après-midi. S’il ne se prononce pas sur l’aspect local des revendications il s’associe aux thèmes du mouvement national, notamment sur la baisse annoncée du budget dépendance. « Je crois que les gens ont besoin d’informations sur ce qui se prépare et il faut espérer que ce mouvement serve au moins d’alerte… », explique-t-il.
Voici la déclaration intégrale lue par les représentants syndicaux, ce mardi après-midi :
« L’ensemble du personnel de l’EHPAD de La Gacilly (Bel Orient, la Glouzie, Bellamy) s’associe au mouvement de grève national du 30 janvier 2018 en rapport avec le manque de moyens et l’amélioration de nos conditions de travail.
-Nous, personnels de La Gacilly, revendiquons:
Le droit à la dignité pour les résidents que nous accueillons
Le maintien et l’amélioration de la prise en soin de vos parents
Le manque de moyens et d’effectifs pour cette prise en soin
Nous personnels de La Gacilly, refusons:
Les conditions de travail dégradées par le manque de personnel (épuisement physique et psychique)
La surcharge de travail qui en découle
Les changements de planning incessants : rappel sur les repos (même sur les congés annuels), flexibilité des horaires (horaires coupés, corvéable à merci); toujours plus de pressions et de culpabilisation; glissement des taches
Suppression des RTT (dits suspendus par la direction)
Une animatrice pour 156 résidents (est-ce suffisant???)
Dévalorisation et suppression des postes d’hôtellerie dans le nouvel établissement
Donner les moyens aux établissements de fonctionner, c’est permettre à nos ainés de vivre et de vieillir dignement dans le bien-être et de permettre aux personnels de travailler dans des conditions décentes. »
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