Publié le 1 octobre 2017

Pleucadeuc. Regardez sous le pont : il y a une rivière!

C’est une campagne de nettoyage très ciblée que mènent les membres de l’association de pêche de Malestroit. Ils veulent nettoyer les rives de La Claie de chaque côté de ses principaux ponts sur une longueur d’une centaine de mètres. L’objectif de ces opérations de nettoyage est d’inciter les automobilistes à tourner la tête lorsqu’ils franchissent un pont pour découvrir le paysage magnifique qu’offre la rivière. « Pour que les gens aient envie d’aller à la pêche, il faut qu’ils voient la beauté du cours d’eau », estime Pierre Jan, président des pêcheurs Malestroyens.

Promouvoir la pratique de la pêche c’est une des missions des associations de pêche et l’AAPMA de Malestroit s’y emploie avec ferveur. « Souvent la végétation est tellement dense qu’on ne devine même pas qu’il y a une rivière… », explique Pierre Jan. C’était le cas du pont de Grand Fos qui enjambe La Claie à Pleucadeuc. Ce samedi matin, une armée de bénévoles déterminés a investi les lieux. Equipés de tronçonneuses, tracteurs et autres engins, ils ont été rejoints par les riverains. Et après quelques heures de travail acharné, un spectacle à couper le souffle est apparu au grand jour, libéré du carcan des arbres devenu trop envahissant.

L’eau limpide et chantante de la Claie, frappée du rayon oblique du soleil perçant la frondaison… Arthur Rimbaud aurait sans doute pu trouver là l’inspiration de son célèbre poème « le dormeur du Val » (¤).

Cette stratégie de nettoyage des abords des ponts va se poursuivre pendant la période de fermeture de la pêche en première catégorie (pêche à la truite) pour offrir de nouvelles perspectives aux pêcheurs à partir de la réouverture le 2è week-end de mars prochain. Reste un problème préoccupant, notamment cette année, celui des effets de la sécheresse persistante qui a mis à sec nombre de cours d’eau. Samedi matin, il y avait de l’eau dans La Claie et Pierre Jan se montrait plutôt optimiste. « On a la chance à Malestroit d’avoir fait beaucoup d’efforts depuis 40 ans pour reconquérir les cours d’eau. Nous y avons déversé des tonnes de cailloux qui ralentissent le courant. Cette politique n’a pas toujours été bien comprise, mais aujourd’hui, on en voit les résultas : la plupart de nos cours d’eau ne sont pas à sec… », analyse Pierre Jan.

(¤)C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

(Le dormeur du Val, Arthur Rimbaud, extrait)