Oust à Brocéliande

Publié le 3 juillet 2017

Malestroit. Hôpital : comment la réunion du conseil de surveillance a tourné court

Le conseil de surveillance de l’hôpital de Malestroit qui s’est tenu vendredi dernier sous la présidence de Bruno Gicquello, le maire de Malestroit, a été le théatre de scènes surréalistes. Au point que les représentants du personnel et des représentants des usagers ont rédigé un communiqué de presse regrettant la situation.

Mais derrière les termes « politiquement corrects » de ce communiqué, se cachent une situation chaotique et qui inquiète au plus haut point une partie des membres du conseil de surveillance.

Bruno Gicquello a en effet refusé de mettre à l’ordre du jour « l’avenant aux conditions suspensives de 2016 ». Cet avenant élaboré par le maire de malestroit avec l’aide d’un avocat spécialisé établissait un certain nombre de conditions qui devaient être remplies pour que Malestroit intègre la direction commune aux 5 hôpitaux du groupement hospitalier. Un sujet sur lequel le maire de Malestroit a exprimé des positions ambigües, notamment lors d’une récente réunion publique organisée à Malestroit la semaine dernière (voir notre article et la vidéo qui s’y rattache en cliquant ici). En bref, il a indiqué qu’il était d’accord sur le projet, d’accord pour participer à son élaboration, d’accord pour rejoindre une direction commune, mais… pas tout de suite.

Le fait de mettre au vote le texte en question, vendredi, aurait peut-être débouché sur une position claire émise par le conseil de surveillance: oui ou non au maintien dans une direction commune. « On se demande si Bruno Gicquello n’a pas eu peur du résultat du vote. La démocratie ça n’est pas ça… », commentent certains participants à la réunion. Et celle-ci a tourné court. Bruno Gicquello s’est emporté, le directeur du groupement, Philippe Couturier a quitté la séance, ainsi que la représentante de l’Agence Régionale de la santé (ARS). Selon nos informations, Bruno Gicquello aurait également été surpris de découvrir l’existence d’un texte qui instaure la direction commune depuis… 2010. En clair, selon ce document, l’hôpital de Malestroit est de fait depuis cette date intégré à une direction commune des trois établissement de Ploërmel, Josselin et Malestroit et seul un vote du conseil de surveillance dénonçant ce texte pourrait lui rendre une éventuelle autonomie. Un contexte dont on mesure la complexité et qui de toute évidence demande à être éclairci via une communication sereine

Au lendemain de cette réunion, l’inquiétude est à son comble parmi les représentants des usagers de l’hôpital et du personnel pour l’avenir de cet établissement et cela transparait clairement dans le communiqué qu’ils diffusent (voir ci-dessous). La réunion du conseil de surveillance n’ayant pas eu lieu, il est probable qu’une autre réunion sera convoqué. Mais pour l’instant, la situation est dans l’impasse et personne n’est capable de dire ce qui va se passer désormais.

« Communiqué de presse 30 juin 2017

De la part des représentants du personnel et des représentants des usagers

Le conseil de surveillance du centre hospitalier de Malestroit s’est déroulé ce jour, au complet et en présence de l’ARS, avec à l’ordre du jour l’avenant aux conditions suspensives votés en juillet 2016. Cet avenant a pour objet de retarder l’entrée en direction commune des 5 établissements du territoire de santé n°4, dans l’attente de la mise en place finalisée du schéma de la recomposition de l’offre de soin du nord du territoire ;

Cette semaine, ont eu lieu les instances de consultation du centre hospitalier de Malestroit qui ont voté à l’unanimité la direction commune (CHBA de Vannes, Hôpitaux de Belle Ile, Josselin, Ploërmel et Malestroit).

Or ce jour Mr Gicquello, Maire de Malestroit et Président du conseil de surveillance, contre l’avis des membres, présentant une forte opposition a refusé de mettre au vote l’avenant, interrompant de ce fait la séance.

Les membres se sont interrogés sur leur rôle au sein de ce conseil, certains allant jusqu’à parler de délit de démocratie.

Les membres et personnel déplorent de ce fait le ralentissement  des projets du centre hospitalier. »