Pays de Ploërmel

Publié le 3 avril 2017

Josselin. Le plasma au coeur du congrès régional des Donneurs de sang

C’est à Josselin que s’est tenu ce dimanche matin le congrés régional des donneurs de sang. Une réunion au cours de laquelle on a beaucoup parlé de plasma. Les besoins de ce composant du sang sont en constance progression, notamment parce qu’il permet la composition de médicaments. les laboratoires spécialisés sont très demandeurs. Dans le monde, deux philosophies s’affrontent : les prélèvements rémunérés, notamment aux Etats-Unis et en Allemagne ou bénévoles comme en France.

Le président régional, Jean-Claude Dupont a ainsi rappelé le documentaire diffusé le 21 février dernier sur Arte au cours duquel on voit que « pour vivre, pour survivre des pauvres malheureux se font prélever leur plasma deux fois par semaine », rappelle-t-il. « Dans ces conditions, où est la sécurité du donneur, si primordiale dans le système français », s’interroge-t-il, estimant que cela est fait pour satisfaire les appétits des multinationales à la recherche de profits financiers. Et, même si la Cour européenne de justice a validé ce procédé, le président estime qu’il est encore possible de réagir et affirme l’intention des donneurs de sang de ne pas baisser les bras. « Des combats on en a menés et on les a gagnés et celui que nous avons à mener aujourd’hui, nous le gagnerons » a-t-il affirmé avec conviction.

Et ce combat passe par la mobilisation des bénévoles et des donneurs de plasma par la remotivation des anciens donneurs et le recrutement de nouveaux. Et les objectifs sont ambitieux. « En 2016, 23000 dons de plasma ont été réalisés enBretagne. En 2020, c’est à dire dans trois ans, presque demain, il nous faudra doubler ce chiffre », prévient le président qui fixe la feuille de route : pour y parvenir, il faudrait que les donneurs qui font aujourd’hui en moyenne 1,2 don par an en fassent 2 et que l’indice de générosité passe de 0,75 à 1,5%.

Le président est bien conscient qu’entre l’espoir et la réalité, il y a une marge, notamment parce que ce type de prélèvement suppose le déplacement d’une machine spéciale et une mobilisation humaine importante, trop coûteuses. Par exemple dans le Morbihan les donneurs doivent se rendre à Vannes, ce qui complique évidemment les choses. Des initiatives montrent des résultats positifs. C’est notamment le cas du covoiturage. A Josselin un système de covoiturage a été mis en place qui fonctionne très bien. Des comités de maison du don ont été mis en place qui permettent de recenser les difficultés que peuvent rencontrer les donneurs. L’Etablissement français du sang (EFS) revoit les plages horaires d’ouverture de ces maisons du don, le personnel dévolu aux plasmaphérèses ainsi que le nombre de fauteuils d’accueil des donneurs. « Notre partenariat concrétisé par une convention n’a jamais été aussi évident. Nous travaillons l’un pour l’autre et l’un avec l’autre. Il ne peut en être autrement. Si l’EFS n’est pas en mesure de fournir le plasma dont il a besoin, le LFB ira le chercher ailleurs. Mais où? Dans ces pays que l’on a vu dans le reportage auquel je faisais allusion? Je n’ose l’imaginer un seul instant… », analyse Jean-Claude Dupont.

Ce dernier a bien sur aussi évoqué la situation de la collecte de sang total. « Je sais, les dons ont baissé d’environ 5% en 2016 dans notre région. Parallèlement, les besoins ont aussi baissé, ce qui fait que nous n’avons pas connu de périodes critiques et que, fidèle à sa tradition de générosité, la Bretagne a pu venir en aide aux régions déficitaires en produits sanguins », explique-t-il, appelant toutefois à la vigilance : « les hôpitaux, les cliniques ont et auront encore besoin de sang et ce pour de très nombreuses années. ne faillissons pas à notre engagement ».

Le député Paul Molac qui assistait à la réunion a également appelé à la vigilance en ce qui concerne la collecte de plasma. Il a souligné l’esprit de solidarité qui prévaut en Bretagne.

La réunion s’est achevée par d es remises de diplômes