Vie Pratique

Publié le 22 mars 2017

Tempête Zeus. Electricité : comment Enedis (ex-ERDF) a géré la crise

Dans la matinée du lundi 6 mars dernier, la tempête Zeus a traversé l’ouest de la France causant des dégâts majeurs sur le réseau de distribution d’électricité notamment en Morbihan. Depuis 1999, la Bretagne n’avait pas connu des vents aussi violents, avec des rafales atteignant 193 km/h. En Bretagne, jusqu’à 190 000 foyers ont été privés d’électricité. Dans un communiqué, Enedis (ex-ERDF) fait le bilan de cette intervention hors norme, mais il reste encore du travail à faire…

« Face à cette situation exceptionnelle, la mobilisation d’Enedis (ex-ERDF) a été elle aussi exceptionnelle et ce dès le lundi 6 mars au matin. Des renforts Enedis FIRE* (force d’intervention rapide électricité) et des entreprises bretonnes d’élagage, de levage et de travaux sont venus prêter main-forte aux équipes bretonnes pour pouvoir réalimenter nos clients dans les meilleurs délais. Chaque jour, il y avait près de 1 000 salariés d’Enedis, des renforts des autres régions et d’entreprises prestataires sur le terrain. En Morbihan, des agents du Nord-Pas-de-Calais, de Normandie, de Picardie, de Lorraine et de Champagne-Ardennes sont intervenus en renfort, en particulier dans le Nord du département. Le centre d’appels dépannages a reçu jusqu’à 1 200 appels par heure, soit le nombre d’appels traités dans une journée normale.

Mercredi 8 mars, 170 000 clients avaient été rétablis en Bretagne. Toutefois, la force du vent et les fortes précipitations ont causé des dégâts majeurs sur les lignes électriques : fils à terre, arbres couchés, poteaux cassés. En amont, les fortes pluies avaient également détrempé les sols, rendant l’accessibilité des zones difficile pour les véhicules et les hommes. Ces circonstances ont compliqué et prolongé certains dépannages.

L’élagage, une priorité pour tous

La majorité des incidents a été provoquée par des chutes d’arbres ou de branches sur les lignes électriques. Rappelons aux propriétaires privés, l’importance de l’élagage des arbres à proximité des lignes ! Au-delà des dégâts majeurs provoqués sur les lignes électriques, Enedis est consciente que la rupture d’alimentation électrique crée des situations et des désagréments qui sont compliqués et difficiles à supporter pour la population et les professionnels concernés. 

Une coopération active avec les services de l’État et les collectivités locales

Pour une coopération la plus efficace possible, l’organisation d’Enedis est adaptée à celle des pouvoirs publics. En cas de crise, Enedis travaille en relation étroite avec la Préfecture et les mairies afin de gérer au mieux et au plus vite les situations d’urgence et les situations les plus sensibles. Les mairies apportent également un appui logistique précieux aux équipes d’Enedis sur le terrain afin de gérer leurs interventions en toute sécurité.

Après la tempête, la mobilisation d’Enedis continue

Dès le passage de la tempête dans la matinée du 6 mars, la priorité d’Enedis était de rétablir l’électricité dans tous les foyers et en toute sécurité. Néanmoins, et compte-tenu de certains dégâts, toutes les réparations n’ont pas pu être réalisées de façon définitive. Dans ces cas-là, les techniciens ont effectué des mises en sécurité, des réparations provisoires ou posé des groupes électrogènes. Ces derniers sont en général retirés dès la semaine suivante.

Après cette phase de réalimentation des clients, commence pour Enedis 3 nouvelles phases : diagnostics, consolidation et reconstruction qui peuvent s’étaler sur plusieurs mois.

Les diagnostics

La première phase consiste à réaliser des diagnostics précis de l’état des réseaux impactés par la tempête. Il est effectué à pied pour ce qui concerne les lignes de desserte locale en basse tension. Les lignes aériennes haute tension 20 000 Volts font l’objet de visites par hélicoptère.

La consolidation

La deuxième phase consiste à réaliser les chantiers de consolidation, c’est-à-dire de réaliser les réparations afin de remettre le réseau en l’état.

La reconstruction

Après diagnostic, pour certains réseaux dont la consolidation se révélerait inadaptée, des chantiers de reconstruction sont décidés. Ces derniers peuvent s’étaler sur une période plus longue. La reconstruction permet de faire des choix techniques différents de l’existant, par exemple : construction de lignes électriques en technique souterraine en remplacement des lignes aériennes, notamment dans les zones boisées et ventées ou le remplacement de lignes aériennes en fils « nus » par du câble torsadé bien plus résistant aux aléas climatiques. »

*La Force d’Intervention Rapide Électricité (FIRE)

Après la tempête de 1999, Enedis a créé la Force d’Intervention Rapide Électricité. Ce dispositif permet de mobiliser en moins de 24 heures plus de 2 000 agents venant de toute la France et formés à cette mission. Dès les premières alertes, les FIRE viennent en appui des équipes locales dans les régions touchées. Enedis fait également appel à des entreprises partenaires. Au cours de la tempête Zeus, des agents sont venus en Bretagne depuis 8 régions différentes et des salariés d’entreprises partenaires ont été sollicités également.