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Oust à Brocéliande

Publié le 18 février 2017

Malestroit. Enquête sur une agression : les dégâts de « la loi du silence »

La publication d’un article par le site Breizh info.com, il y a quelques jours, suscite beaucoup de remous et d’interrogations dans la population de Malestroit. Cet article relate une violente agression dont aurait été victime un malestroyen à la mi-décembre. En pleine nuit, celui-ci aurait été grièvement blessé à coups de cutter. Interpellé, l’auteur de l’agression aurait été emprisonné. Au-delà des faits, cet article de Breizh infos dénonce le fait que cet incident aurait été « étouffé », parce qu’il met en cause un ressortissant étranger. Dans cet article, celui-ci est désigné comme étant membre d’une famille d’immigrés hébergée à Malestroit par le biais d’une association locale.

Qu’en est-il exactement? Nous avons tenté de mener l’enquête en interrogeant le maire de Malestroit, Bruno Gicquello, la cellule renseignement du groupement de gendarmerie du Morbihan, le parquet de Vannes, le commandant de la compagnie de gendarmerie de Ploërmel, le colonel commandant le groupement de gendarmerie du Morbihan, le préfet et son chef de cabinet… Tout ceux qui se sont exprimés ont poussé des cris d’orfraies, en dénonçant le caractère excessif de cet article et la réputation sulfureuse du site.

« Oui, mais est-ce que c’est vrai ou pas? », leur a-t-on demandé. « Oui, il y a bien quelque chose », « Oui, il y a bien eu une rixe au départ », mais « ça ne s’est pas passé comme ça ». Mais alors « qu’est-ce qui s’est passé? ». « Enquête en cours, on ne peut rien dire », répond la gendarmerie. Quand au parquet de Vannes, c’est silence sur toute la ligne. Idem pour la préfecture… « Si on devait faire état de toutes les interventions de la gendarmerie pour des affaires de rixes, vos pages seraient pleines… », relativise le colonel Massip, patron de la gendarmerie du Morbihan. Ca au moins, c’est déjà une information. « Oui, mais quand on tape Malestroit sur Google, on tombe sur cette affaire », fait-on valoir. « Non, quand on tape Malestroit, on tombe sur Breizh Infos… », rétorque le colonel. Voici ci-dessous une capture d’écran de ce qu’on trouve sur Google en tapant Malestroit :

Cette affaire pose plusieurs problèmes. Celui de la transparence -ou de l’omerta- selon comment on voit les choses et  surtout des conséquences de cette attitude des autorités qui pensent qu’elles arriveront à « canaliser » l’information, voire à l’étouffer. Car dans cette affaire, une association de Malestroit se retrouve bien embarrassée, pour ne pas dire plus. Elle subit de plein fouet les dégâts colatéraux de « la loi du silence ».

Il s’agit de » la passerelle d’espérance », une association créée en septembre, présidée par Emile Dolo, diacre de Malestroit qui est visée par l’article de Breizh infos comme étant celle qui héberge la famille d’immigrés. « Pas du tout, c’est complètement faux », rétorque un des responsables de la Passerelle. Cette association regroupe une soixantaine d’adhérents et se mobilise pour accueillir une famille de réfugiés chrétiens d’Orient, une communauté dont on sait qu’elle est persécutée en Irak. Justement, la famille que doit accueillir la passerelle est clairement identifiée. Elle se trouve actuellement dans le camp de réfugiés d’Erbil au Kurdistan Irakien et attend que son dossier soit validé pour pouvoir rejoindre Malestroit. « Notre association a pour objectif d’accueillir et d’accompagner les réfugiés Chrétiens d’Orient en toute légalité. Nous sommes en relation avec l’ambassade pour cette famille, une demande de visa est en cours. Ici, tout est prêt pour la recevoir… », explique Jean-François le Quernec, vice-président de la Passerelle, qui se dit « effondré » par ce qui se passe. « Nous n’avons absolument rien à voir avec cette affaire d’agression, puisque nous n’hébergeons personne. Mais nous craignons que cela jette le discrédit sur notre action », poursuit-il. Il regrette lui aussi l’omerta qui a pesé sur cette affaire et indique que le site Breizh infos a fait disparaître de son article la mention de l’association.

Alors, si on tente de faire le point, le plus objectivement possible sur cette affaire, voici que que nous pouvons en dire :

-Y-a-t-il eu agression à la mi-décembre à Malestroit : Oui

-Les blessures gravissimes sur la victime sont-elles réelles? « C’est pas aussi graves que ça… », balbutient les autorités. On n’a pas pu vérifier, mais l’agression est suffisamment grave pour avoir justifié l’incarcération du suspect.

-L’auteur présumé des faits est-il membre d’une famille de réfugiés hébergée à Malestroit?  Non, c’est impossible. Il s’agit, selon nos informations, d’un Algérien qui est actuellement emprisonné pour ces faits, sans aucun rapport avec l’action humanitaire menée par La Passerelle d’Espérance.

-Quelle est l’origine de l’agression? Avec beaucoup de précautions,  il semble qu’elle se soit déroulée sur fond d’une « banale » affaire de drogue et qu’elle n’ait aucun lien avec la nationalité des uns et des autres. Mais, ça, avec toutes les réserves qui s’imposent, »loi du silence oblige ».

-Cette agression a-t-elle été volontairement passée sous silence comme l’affirme Breizh Infos? Oui, c’est incontestable. Et on voit les ravages que peut faire cette stratégie du « secret » qui, aujourd’hui, n’a plus grand sens. Chacun sait que « tout ou tard, tout se sait »… C’est un sujet sur lequel nous reviendrons.

 

3 commentaires "Malestroit. Enquête sur une agression : les dégâts de « la loi du silence »"

  1. banale affaire de drogue ! banale politique de l’autruche qui croit que ne pas regarder les faits suffit…. à rendre
    clairvoyants nos chers élus et fonctionnaires jamais responsables , jamais capables de prendre une décision mais chut pas de vagues , la nurserie ne doit pas souffrir de cette banale affaire, au fait on pourrait installer la vidéo surveillance, on rejoindrait le mode de vie de la banlieue parisienne

    1. Bonjour, cette affaire est inquiétante, je la découvre par hasard sur internet, je suis nouveau dans la région ayant toujours vécu en région parisienne, je suis un jeune retraité du service public, je rêve de venir vivre à malestroit depuis plusieurs années pour sa qualité de vie et son calme, j’ai un peu la sensation en lisant cet article qu’une omerta s’est installée sur une affaire qui me rappelle ma vie en banlieue parisienne, j’espère de tout cœur que la région Bretagne relativement épargnée par la délinquance saura se préserver de la violence et que les responsables élus comme forces de l’ordre seront à la hauteur de leurs missions respectives à savoir informer la population d’éventuels délits suffisamment grave pour que les habitants en soient informés… Voilà, c’est un constat qui remet un peu en cause l’idée d’acquérir un bien immobilier à malestroit.. La communication des élus doit primer par respect pour les citoyens, cela évitera l’effet inverse de celui recherché…

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