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Oust à Brocéliande

Publié le 14 octobre 2016

CCVOL. A Bohal, des plantes vont assurer l’assainissement du parc d’activité

 

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De gauche à droite : André Piquet, Robert Emeraud, Véronique Texier, Dominique Geffroy

C’est une première en France qui au-delà de la prouesse scientifique qu’elle représente devrait permettre aux habitants de Bohal de pouvoir se raccorder au réseau d’assainissement qui dessert le parc d’activités de Bel Orient. Actuellement, la station d’épuration est saturée par les rejets des entreprises du parc et notamment celles fabriquant de la charcuterie et qui émettent donc des rejets fortement chargés en sel et en graisse. Un problème à priori insoluble puisqu’il n’est pas question de créer une station qui serait surdimensionnée par rapport aux besoins. C’est le hasard qui vient de présenter une solution tout à fait novatrice. Le hasard et le contact entre Dominique Geffroy, directeur des services techniques de la CCVOl et Véronique Texier. Cette dernière a créé une entreprise qui cherche des solutions écologiques au traitement écologique des déchets via la mise en place d’un cercle vertueux qui porte un nom : l’économie circulaire. Ce principe veut qu’une unité de fabrication utilise des matières premières près de chez elle pour les transformer sur place et en éliminer les résidus après transformation au plus de chez elle. Un minimum de transport, et une valorisation maximale des matières. Passer du système actuel à cette conception circulaire s’appelle « la transition énergétique ».

« On a construit un modèle qui permet à plusieurs parc d’activités de passer à la transition écologique de façon optimale, explique Véronique Texier. Encore fallait-il trouver un site pouvant servir de laboratoire à cette solution. C’est grâce à Dominique Geffroy avec qui j’avais travaillé dans le passé que j’ai pu proposer cette solution à la CCVOL ». La communauté de communes a joué un rôle important dans la réussite du projet lequel a été primé par la Région. Car pour mener à bien son étude, SVITEC avait besoin d’acquérir une parfaite connaissance du tissu économique de la CCVOL et de s’en faire connaître. La CCVOL a donc joué les facilitateurs pour mettre en relations SVITEC  et les entreprises du territoire. A raison d’1h30 d’entretien par entreprise, Véronique Texier a décortiqué les spécificités, les besoins, les attentes de chacune d’entre elles. Et de tout ça est sorti un projet global développant trois modèles qui serviront de démonstrateurs au projet porté par Servitec.

Le plus spectaculaire, en tout cas le plus novateur et le plus avancé est sans conteste le procédé qui va être développé sur le parc d’activité de Bel Orient. Ce sont des plantes, dites halophytes -c’est à dire qui vivent dans des milieux salés- qui vont faire le travail. Différents tests ont été menés, en liaison avec un laboratoire spécialisé de Vannes d’abord avec des salicornes, puis avec une autre plante, la spartina.  C’est une plante commune que l’on trouve sur le littoral. Elle présente la particularité d’accumuler le sel et de se nourrir de polluants organiques. Sur le parc de Bel Orient ces plantes seront installées sous serre -pour permettre d’avoir une récolte toute l’année- juste à la sortie de l’entreprise de charcuterie, puis une 2è zone de traitement sera située avant la station d’épuration. L’élimination du sel stocké par les végétaux se fera par leur fauchage. Ils pourront alors servir de fourrage salé ou partir en méthanisation. D’autres débouchés sont encore à l’étude. Cette technique écologique ne permettra pas de supprimer tout le sel, mais environ 40%, ce qui redonnera suffisamment de capacité à la station pour absorber les effluents des particuliers riverains.

SVITEC a aussi réfléchi à l’application de l’économie circulaire à d’autres déchets générés sur le territoire de la CCVOL. Le bois par exemple qui arrive dans les entreprises sous forme de palettes pour les livraisons pourrait être récupéré dans des bennes collectives et réutilisé pour fabriquer des panneaux. « Il s’agirait dans ce cas d’un recyclage à l’infini », souligne Véronique Texier.

Et puis, il y a aussi les « bio déchets », issus de la restauration collective. « Ils sont pour le moment considérés comme des ordures ménagères. Mais on pense qu’ils pourraient être utilisés en compostage en complément des tontes de gazon par exemple. Ce co-compostage produit une forte élévation de température qui assainit l’ensemble. On en tirerait un compost d’excellente qualité qui pourrait ainsi retourner dans le sol… », estime Véronique Texier. Toute cette expérience technique et scientifique n’est qu’un aspect du projet qu’a élaboré cette dernière, car pour que ce modèle puisse être reproduit, il faut lui donner un modèle économique. « A SVITEC, nous sommes des scientifiques, alors on s’est adjoint une spécialiste des nouveaux modèles économiques, Sara Hernandez et une sociologue, Marie-Jo Menozzi. C’est la réunion improbable de trois compétences qui ne sont pas fatalement complémentaires, mais nous avons su apporter nos compétences réciproques dans le projet », se réjouit Véronique Texier. La finalité du projet est qu’il puisse être étendu aux 6 parcs d’activité de la communuaté de communes.

Le fait d’être devenu une sorte de laboratoire grandeur nature pour valider le processus porté par SVITEC, permettra à la CCVOL de bénéficier d’aides qui lui éviteront de devoir supporter une note… trop salée!

 

 

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