Publié le 8 septembre 2016
Questembert. Corps calciné : vers un appel à témoins
Mardi matin, la ville de Questembert découvrait le drame horrible qui s’était déroulé la nuit précédente en plein centre ville. Une voiture avait brûlé sur le parking de l’Iris Cinéma à bords de laquelle, les pompiers et les gendarmes ont retrouvé un cadavre complètement calciné. Immédiatement les gendarmes ont identifié le propriétaire du véhicule dont ils n’ont pas retrouvé traces. Très vite, l’hypothèse que le corps découvert soir celui du propriétaire de la voiture se profilait, mais encore fallait-il en avoir la certitude au sens le plus technique de la procédure judiciaire. Trois jours après le drame voici le point sur cette affaire.
Ce qui est établi. Les analyses effectuées par les spécialistes de la gendarmerie technique ont assez vite confirmé que le cadavre était bien celui du propriétaire du véhicule, domicilié à Questembert. Ce fait est aujourd’hui une certitude absolue, confirme François Cournon le procureur de la République de Vannes. Ce qui est certain aussi c’est que le jeune homme était bien seul à bord et se trouvait sur le siège passager avant.
Ce qui reste à établir. Comment l’incendie a-t-il pu éclater alors que le passager était sans doute encore en vie? Là aussi il y a des hypothèses qui peuvent découler de l’analyse d’un certain nombre d’éléments. Mais sur le plan judiciaire, c’est une enquête « pour recherche des causes de la mort » qui est ouverte. C’est à dire que les enquêteurs font abstraction de ces « analyses intuitives » pour rassembler des faits objectifs qui peu à peu vont établir le scénario exact du drame. Ainsi, François Cournon reconnait qu’un certain nombre d’éléments sont peu compatibles avec un acte criminel. « Mais à l’heure actuelle aucun élément objectif ne permet d’établir cela formellement », tempère le magistrat qui dirige l’enquête. C’est donc un travail de fourmi qui est en cours. En grande partie technique : un produit se trouvait-il dans la voiture qui aurait joué le rôle d’accélérateur du feu? un mégot ou tout autre objet? Il faudra du temps et le recours à des technologies de pointe pour résoudre toutes ces questions compte-tenu de la violence de l’incendie qui a laissé peu d’indices. Mais le travail est aussi une enquête « classique », de terrain. Les enquêteurs vont s’attacher à reconstituer les faits et gestes du jeune homme dans les heures qui ont précédé sa mort. Ils ont et ils vont pour cela interroger ses proches mais aussi des témoins éventuels. D’ailleurs, selon nos informations, un appel à témoin devrait être lancé dans les prochaines heures… C’est le croisement de tous ces éléments qui va permettre de reconstituer le puzzle macabre…
Les hypothèses « probables ». Ecartons-nous un peu de la logique intransigeante des enquêteurs pour passer en revue un certain nombre de constats. Dans le cas d’un acte criminel, il est peu probable que les auteurs laissent par exemple les plaques d’immatriculation et surtout qu’ils incendient la voiture en plein centre ville. Bien sur, cela peu aussi entrer dans un scénario machiavélique, d’où la prudence des enquêteurs sur ce point. Le passé du jeune homme ne laisse semble-t-il, apparaître aucun signe d’une activité douteuse. Un jeune homme normal, sans histoire… Voila ce qui permet de penser à un accident aussi absurde que cruel, peut-être conséquence d’une soirée trop arrosée. Mais encore faut-il que la procédure l’établisse d’une manière irréfutable. C’est ce que s’attachent à faire les gendarmes qui travaillent sur ce dossier.
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