Publié le 25 juillet 2015

Malestroit. Le Pont du Rock. Interview : la revanche du Peuple de l’Herbe

Lors d’une interview pour les Infos du Pays Gallo, DJ PEE, membre fondateur et Psychostick, batteur, du Peuple de l’Herbe l’ont annoncé : «  cette fois, la pluie n’annulera pas notre concert à Malestroit, on a une revanche à prendre ! », en effet, l’édition 2003 avait connu de grosses intempéries alors aujourd’hui, le groupe est prêt à jouer sur la scène Grenouille. No comment …
Voilà un petit écho de ce qui a été dit en loges :
Le Peuple de l’Herbe entre le premier album, Triple Zéro et ce dernier, Next level est venu plusieurs fois en Bretagne et en garde de bons souvenirs. Le grand moment régional dans la mémoire de ces artistes, c’était les TransMusicales de Rennes, DJ PEE de se souvenir : « on a commencé dans le Off des Trans, dans les bars en Trans et ça nous a ouvert les portes de notre carrière ». Ils gardent un autre souvenir superbe dans la salle de Run Ar Puns à Châteaulin, « superbe petit endroit » où ils ont joué deux fois, ils ont adoré l’accueil, breton mais ouvert sur le Monde, pas breton bretonnisant ! En fait, on a plein de bons souvenirs dans la région ! ».

On l’a compris, Le Peuple de l’Herbe n’aime pas les extrêmes et cela semble encore plus vrai depuis leur passage en Ex-Yougoslavie où ils ont ressenti l’horreur de la guerre. Et aujourd’hui, pour DJ PEE « Toute l’Europe fait peur, elle a peur de l’étrange et de l’étranger, c’est flippant cette prise du pouvoir religieux, ce retour de ceux qui se sentent impliqués et qui se font bouffer le cerveau par les religieux ». Il tente de prendre du recul : « Peut-être qu’il ne s’agit que de bribes de pressions qui résistent encore et qui font beaucoup de bruit, mais on paie des crises du passé ». C’est à travers la musique qu’ils passent leur message de façon certes plus subliminale. Ils appellent à plus de tolérance, plus de métissage et ça s’exprime par leur univers musical, pas toujours besoin de mots !
A la question « Et si le Peuple de l’Herbe s’incarnait… », ça donnerait quoi ? Ils répondent :
« On parlerait esperanto, oui, on ressusciterait l’esperanto, on vivrait sur la Lune ou sur Mars, on a un côté libertaire donc ce serait un état libertaire, on serait une vraie communauté car l’entraide chez nous c’est super fort, l’amitié et l’entraide c’est super important pour nous et entre nous et l’histoire que nous avons en commun n’a pu que consolider. Les valeurs morales, ça a trop de connotation… Solidarité et amitié alors. On développerait le côté féministe, des hommes hétéro sans sombrer dans le ridicule. Chacun aurait son petit jardin et la culture de l’herbe serait dépénalisée, légalisée mais ce ne serait pas obligatoire, pas d’argent, du troc, une économie d’échange, sans monnaie… Libertarienne, la société du Peuple de l’Herbe.»
Pour Malestroit et le public, on gardera en tête le message du sample du dernier morceau « C comme ça » à savoir « J’aime m’amuser, j’aime chanter, j’aime cette vie de ouf », dite par un rugbyman du Sud-Ouest dans les années 70.

Delo