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Publié le 4 juillet 2015

Reportage. La visite guidée du lac de Guerlédan à sec

 

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C’est un peu l’évènement de l’année pour la Bretagne et notamment deux de ses départements, les Côtes d’Armor et le Morbihan. C’est à cheval sur ces deux départements qu’a été créé, dans les années 30, le barrage de Guerlédan. A l’origine, cette retenue d’eau avait pour objectif d’assurer l’alimentation en électricité de la Bretagne. Aujourd’hui elle serait tout juste capable d’alimenter une ville de 15 000 habitants. Mais le barrage de Guerlédan a toujours sa place pour diversifier les ressources en énergie dont a besoin EDF pour assurer la bonne qualité de la desserte électrique, quelles que soient les circonstances. Ainsi Guerlédan intervient pour soulager le réseau, lors des pics de consommation… Mais les ouvrages comme celui de Guerlédan ont aussi vocation à assurer l’alimentation en eau potable d’une partie du territoire.

Un barrage comme celui-là, ça s’entretient. Et pour cela, il est nécessaire de vidanger le barrage, c’est à dire le vider de son eau pour pouvoir inspecter les installations, effectuer les réparations nécessaires, bref s’assurer qu’il est toujours en mesure de remplir son rôle en toute sécurité. La vidange d’un barrage c’est un évènement rarissime puisqu’elle n’intervient que sur des intervalles de plusieurs années qui s’élargissent au fur et à mesure de l’amélioration technologiques. Ainsi, désormais des robots aquatiques permettent d’inspecter les parois de l’ouvrage. « Pour l’instant, on sait qu’il faudra toujours vidanger les barrages pour bien les entretenir, mais il est probable que ces opérations seront de plus en plus espacées dans le temps… », expliquait un technicien d’EDF lors d’une conférence de presse à Pontivy. Guerlédan en est la preuve. Il avait subi deux vidanges à dix ans d’intervalle en 1975 et 1985. L’opération devait être renouvelée dix ans plus tard. Or, elle n’intervient que cette année, soit 30 ans après la dernière vidange.

C’est dire si beaucoup d’entre nous ne reverront probablement jamais le fond de la vallée immergée du Blavet. C’est sans doute ce qui explique l’énorme engouement que suscite l’évènement. En 1975 et 1985 environ 2 millions de visiteurs étaient venus voir le barrage à sec. Cette année, ils devraient être le double!

Parmi les visiteurs, il y a ceux qui s’y rendent en famille, en voiture. Et puis il y a ceux qui choisissent d’utiliser le DSC_3215bus. De nombreuses sociétés d’autocaristes organisent des sorties d’une journée au départ de plusieurs villes du Morbihan. C’est le cas de la société des Cars Roger de Réminiac. Vendredi, pas moins de deux cars -une centaine de personnes, parties de plusieurs communes de la région de Ploërmel- étaient réservés pour une escapade à Guerlédan. 

Dans les groupes, certains avaient déjà vu la grande vidange de 1985. Mais tous sont restés estomaqués par le côté magique de leur arrivée face à ces centaines d’hectares formant un long serpent de cailloux, presque inhospitaliers. Des traces sur les roches laissent imaginer le niveau du lac et quarante mètre plus bas, au fond de cette vallée lunaire, coule toujours le Blavet. Il y a là trois catégories de promeneurs. Ceux qui, comme notre groupe, se contentent de la visite panoramique et qui restent en surplomb de la vallée, les écoliers qui eux s’aventurent un peu plus loin dans la vallée escarpée et les sportifs qui n’hésitent pas à rejoindre l’ancien chemin de halage pour une longue randonnée dans un environnement aride, bombardé par les rayons brulants du soleil. Le lac s’étend sur 12 kilomètres de long…

Mais tout ça est codifié. Normalement, il est interdit de s’aventurer sans guide dans le fond du lac. Une obligation que transgressent sans vergogne de nombreux visiteurs alors que sa transgression est sanctionnée par une peine d’amende. Les guides insistent d’ailleurs beaucoup sur cet aspect sécuritaire. Car le lac à sec est trompeur. Sous l’argile craquelée qui semble dure à souhait se sont formées des poches d’eau constituant des pièges redoutables pour les imprudents. Plusieurs d’entres eux ont été récupérés dans des situations délicates.

Et nos touristes d’un jour sont les témoins directs de cette désinvolture en regardant, tout là-bas dans le fond, près

Tout au fond de la vallée, des randonneurs imprudents
Tout au fond de la vallée, des randonneurs imprudents

du Blavet des promeneurs en tenues légères et en petites chaussures s’aventurer au bord des anciennes écluses englouties. Tous sont sensibles aux recommandations de prudence et s’indignent de ce comportement et écoutent attentivement les explications historiques de leur guide, Diana, se remémorant pour certains cette époque, finalement pas si lointaine que ça, où l’électricité n’arrivaient pas dans les fermes de l’arrière-pays, en dépit de l’existence du barrage…

L’après-midi, nouvelle plongée dans l’histoire économique de la Bretagne avec la visite des Forges des Salles. Mais entre-temps, pour se remettre de leur escapade matinale, les touristes ont fait une longue pause gourmande dans un endroit atypique.

Bon plan : L’Auberge des cerfs

DSC_3239C’est un drôle de restaurant qui est le prolongement d’un élevage de cervidés. Dans les prairies et les bois attenant vivent environ 160 biches, deux grands cerfs adultes, des faons. Chaque année, une cinquantaine de naissance sont enregistrés dans cet élevage que l’on peut visiter. Outre les biches pas faciles à approcher on peut aussi découvrir d’autres animaux de la ferme : chèvre, chevaux, cochons… 

Et puis, il y l’autre aspect, gourmand celui-là,  de l’Auberge des Cerfs. De son élevage, l’exploitant fabrique des saucissons, des terrines et autres préparations qui s’invitent au menu : cuissot de cerf au poirée, terrine de cerf façon Kleg, font concurrence au cochon grillé au feu de bois ou aux darnes de saumon à la saveur d’estragon… Le tout pour une vingtaine d’euros. Il est également possible d’emporter des plats préparés à base de gibier.

Un bel endroit à découvrir.

L’Auberge des Cerfs, Kerfulus, Cléguérec. Tel : 02.97.39.68.99.

Site internet 

 

VIDEO. Excursion au bord d’un lac à sec


 

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