Retrouvez Les Infos du Pays Gallo sur : 4,7K 12K 859 470

Accueil / Oust à Brocéliande / Pays de Malestroit / Caro / Caro. Le délicat dossier de la maison rénovée par des bénévoles et revendue

Publié le 11 mars 2015

Caro. Le délicat dossier de la maison rénovée par des bénévoles et revendue

DSC_1484 2

C’est une affaire extrêmement délicate et qu’il est nécessaire d’aborder avec le plus grand recul. Il y a quatre mois, l’association « Ca se passe chez vous » lançait un appel pour venir en aide à une femme qui se trouvait dans une situation très difficile. Le chantier de construction de sa maison à Caro, avait été abandonné par le constructeur la laissant dans l’obligation de rembourser un crédit et de payer un loyer. Cette situation avait suscité un vaste élan de solidarité, coordonné par l’association. Celle-ci avait alors lancé un chantier dans lequel des bénévoles, des entreprises, des administrations s’étaient fortement investis. Et, en quelques jours, la maison avait été rendue habitable et remise lors d’une soirée émouvante à sa propriétaire... Une belle histoire de générosité, d’enthousiasme…

Seulement voila, il y a trois semaines environ, une annonce est parue, annonçant que cette maison était en vente. Stupeur, interrogations et… critiques acerbes dans la population. Nous avions alors ouvert une enquête qui très vite nous avait convaincu d’être face à un dossier d’une grande complexité et surtout dans lequel la part de l’humain avait une très grande place. Les premiers éléments de cette enquête tendaient à démontrer que la décision de cette femme reposait sur une situation personnelle difficile tant sur le plan financier que sur le plan moral. Nous avions alors été à sa rencontre pour essayer de recueillir ses explications. Elle avait catégoriquement refusé de répondre à nos questions. Il nous avait semblé que la part de détresse était trop importante pour aller plus loin… D’ailleurs, selon nos informations, elle avait prévenue la mairie de Caro qu’elle se trouvait dans une situation qui ne lui permettait plus de garder la maison, menacée de saisie. Elle aurait même fait part de ses regrets vis-à-vis de l’association et des bénévoles.

Aujourd’hui, l’affaire est sur la place publique. Nous avons contacté Marie-Anne Biger, la présidente de l’association « Ca se passe chez vous » qui est effondrée par cette affaire. Elle nous a effectivement confirmé que depuis quelques années l’association prend des précautions et que les chantiers font l’objet d’un contrat décrivant expressément tous les travaux qui sont réalisés, donne l’autorisation à l’association d’intervenir. Lors de la remise des clés, un état des lieux est effectué qui s’accompagne d’un engagement de non-revente de la part du propriétaire. Cette procédure a été scrupuleusement respectée dans le cas du dossier de Caro. En clair, l’association a les moyens juridiques d’intervenir. Mais pour quel résultat? Le prix de mise en vente de la maison ne laisse pas apparaître la possibilité d’une grande plus-value.

« J’ai consacré vingt ans de ma vie au monde associatif. Aujourd’hui je suis malheureuse… », confie Marie-Anne Biger. Cette dernière est bien consciente que « cela peut remettre beaucoup de choses en question » pour l’association qui est confrontée pour la première fois à un problème de ce genre. Elle-même avoue être déstabilisée par cette affaire. Une réunion interne à l’association se tiendra vendredi qui permettra aux uns et aux autres, les bénévoles notamment, de s’exprimer, de prendre d’éventuelles décisions et de se positionner pour l’avenir.

Il est difficile d’imaginer que la conduite d’une telle action qui repose sur la solidarité, qui traite de dossiers humainement difficiles ne puisse se heurter à quelques imprévus. « Je pense que les bénévoles vont comprendre, même si cela peut les refroidir », explique Marie-Anne Biger qui redoute surtout une réaction négative des grandes enseignes qui apportaient jusqu’alors leur aide à l’action de l’association.

Mais surtout, le moment de colère passé, elle exprime son inquiétude pour la propriétaire de la maison de Caro. « Je suis très inquiète en raison de sa fragilité. Elle s’est peut-être précipitée à prendre une décision mal réfléchie. Personne ne peut porter de jugement », explique-t-elle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Articles similaires