
Publié le 29 janvier 2015
Environnement. Le « zéro phyto » gagne du terrain en Bretagne
Chaque année depuis 2009, la région Bretagne encourage les collectivités qui n’utilisent plus de produits phytosanitaires pour l’entretien de leurs espaces publics. Celles-ci sont récompensées par un prix « Zéro phyto » qui d’années en années gagne toujours plus d’adeptes. Aujourd’hui, elles sont 167 en Bretagne a avoir choisi la voie du « zéro phyto ». Les 28 nouvelles (*) ont reçu ce jeudi matin à Rennes le fameux prix « zéro phyto des mains de Thierry Burlot, vice-président de la Région, chargé de l’aménagement du territoire et de l’environnement. Cette nouvelle vague montre que la taille des communes qui abandonnent les produits phytosanitaires augmentent de plus en plus. Ainsi dans la promotion 2015 figurent Pontivy (14 000 habitants), Saint-Avé (10 600 hab) dans le Morbihan ou encore Pacé en Ille-et-Vilaine.
Au-delà de la remise symbolique du diplôme cette manifestation a été l’occasion d’évoquer la mise en place par la Région, d’un nouvel outil répondant au sigle barbare d’EDRUPP. C’est en fait un questionnaire en ligne qui est rempli par les animateurs de bassins versants et qui permet de connaître les pratiques, les équipements, l’organisation de chaque commune. Lancé en novembre dernier il a déjà permis de rassembler les données de 524 communes et toutes devraient l’être en mars prochain. Les premières analyses montre que 92 communes sont engagées dans un plan de désherbage.
Les particuliers aussi sont concernés
« Gagner la bataille des phytos ne se fera pas sans les particuliers », estime la Région qui incite donc les jardineries à faire baisser durablement les ventes de pesticides de synthèse tout en augmentant les ventes de produits alternatifs non chimiques. Cette incitation se fait par la mise en avant des jardineries signataires de la charte « Jardiner au naturel, ça coule de source ». Là aussi, elles sont de plus en plus nombreuses. Sur les quelques 500 qui sont répertoriées en Bretagne, 237 se sont engagés dans cette démarche, dont 22 ont été distinguées ce jeudi matin. Dans notre région, il s’agit des magasins Point Vert de Questembert, Bréhan, Queven, de Jardiland à Lanester mais aussi du magasin Gamm Vert de Plélan-le-Grand en Ille-et-Vilaine.
Un graphique réalisé depuis cinq ans montre que la principale difficulté à laquelle se heurtent les communes concerne l’entretien du cimetière. On a vu près de chez nous, avec l’exemple de Questembert, combien ce sujet est délicat et sensible. L’une des solutions les plus répandues pour l’entretien d’un cimetière sans produits phytosanitaires, c’est l’engazonnement des allées. Or, selon les témoignages de certains élus, cette solution « ne plait pas toujours à la population ». Certains conseillent même vivement à leurs collègues de mettre en place cette modification dès le début de leur mandat, pour laisser le temps aux nouvelles habitudes de s’installer.
Nouvelles habitudes, c’est bien le mot qui convient et ne concerne pas seulement l’entretien des cimetières. C’est aussi le cas pour que les administrés « acceptent » la présence de certaines mauvaises herbes. « On doit prouver que c’est possible, que ça n’est pas moche… », plaide un autre élu. La grande tendance semble être de « donner envie aux habitants de participer à cet effort ». Diverses initiatives vont dans ce sens. C’est le cas de Saint-Avé qui organise des ateliers pratiques pour développer la participation citoyenne et l’un des premiers sujets qui y sera abordé, sera justement celui de l’entretien du cimetière…
(*) Bassin de Vilaine : Livré sur Changeon, Etrelles, Langan, Pacé, Saint-Thurial, Rohan; bassin du Blavet : Lescouet-Gouarec, Mellionnec, Pontivy; bassin du Golfe du Morbihan-Ria d’Etel : Locmariaquer, Plouhinec, Saint-Avé.
Phytos interdits dès 2016?
La fameuse Loi Labbé du nom du sénateur du Morbihan qui l’a fait voter prévoit que l’usage des phytosanitaires soit interdit dans les collectivités locales à partir de 2020. Mais un amendement est en cours d’examen qui pourrait ramener cette date à… 2016, c’est à dire dans un an. Pour les particuliers, la date d’interdiction resterait fixée à 2022. Mais il faut savoir que la loi Labbé ne s’applique pas par exemple aux cimetières ou aux grandes voies de circulation.
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