
Publié le 20 mars 2020
Coronavirus. La colère des entreprises de travaux publics
Dans un communiqué diffusé ce vendredi après-midi, François Coville, Président de la Fédération régionale des travaux publics de Bretagne (FRTP) exprime la colère des entreprises de travaux publics face aux contradictions de l’Etat dans la crise sanitaire liée au Coronavirus. Les pouvoirs publics réclament d’un côté un confinement de plus en plus strict de la population et de l’autre demandent la reprise du travail. La FRTP demande des clarifications et des garanties:
« Alors que le Président de la République assène à la population de rester chez elle pour éviter la propagation du virus et que les citoyens ne peuvent se déplacer et sont soumis à un confinement de plus en plus strict, les déclarations ministérielles demandent aux entreprises de Travaux Publics et à leurs salariés de reprendre l’activité.
C’est INCONCEVABLE et IRRECEVABLE dans les conditions actuelles. Si une partie des services supports (administratif et étude) des entreprises ont pu basculer en télétravail, il en est tout autre pour les personnels de chantiers. Ces salariés ne doivent pas être considérés comme des salariés de “second ordre”.
Aujourd’hui, environ 90% des chantiers de Travaux Publics sont à l’arrêt pour plusieurs raisons :
– arrêts de chantiers par des Maîtres d’ouvrages publics et privés, ce qui a imposé la sécurisation des chantiers et le rapatriement des engins au siège ou dépôt de l’entreprise,
-salariés faisant valoir leur droit de retrait ou exprimant de fortes inquiétudes à venir travailler,
-incapacité des entreprises à assurer les « gestes barrières » exigés sur les chantiers,
-pas de restaurants le midi pour déjeuner ou des ouvriers qui devraient manger dans la même base vie de chantier,
-coactivité, promiscuité sur les chantiers (travail habituel en équipe),
-itinérance des chantiers TP : multitude des justificatifs des déplacements professionnels à fournir,
-chaîne d’approvisionnement rompue : fournisseurs ont également arrêté leur activité.
Nos entreprises n’ont pas eu le choix que de cesser l’activité et sont plongées dans la plus grande incertitude et insécurité juridique et économique.
De plus nos entreprises ont donné la quasi-totalité de leurs masques soit aux pharmacies soit aux hôpitaux.
La reprise d’activité nécessite du temps et des conditions rassurantes préalables envers nos entreprises et les salariés.
Pour nos salariés :
• Mettre à disposition des entreprises un protocole pour assurer la sécurité, la santé et l’intégrité des salariés (ex. guide détaillant des procédures précises à adopter pour les salariés et leur environnement, mise à disposition de matériels de protection…). Ce protocole devra être validé par les Ministères du Travail et de la Santé.
Pour nos entreprises :
• Les rassurer sur la prise en charge de l’activité partielle. Malgré nos nombreuses demandes, nous attendons toujours une clarification de la DIRECCTE Bretagne. Aucun chantage ne peut être toléré dans une telle situation !
• Les rassurer d’un point de vue juridique en clarifiant leurs relations avec leurs Maitres d’Ouvrages dans ce contexte exceptionnel.
• Les rassurer sur le fait que leur responsabilité pénale ne sera pas engagée si un salarié contracte le virus sur son lieu de travail dès lors qu’elles auront satisfait leurs obligations de moyen. »
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