
Publié le 17 juin 2025
Carentoir. Un détenu et son ex-compagne rejugés pour un trafic de drogue piloté depuis la prison
RENNES, 16 juin 2025 (PressPepper) – « Un détenu et son ex-compagne de Carentoir ont fait appel de leurs condamnations respectives, ce vendredi 13 juin 2025, après avoir écopé de quatre et trois ans de prison devant le tribunal correctionnel de Vannes le 14 mars 2025 pour un trafic de stupéfiants piloté depuis la cellule du premier.
Rabia XXX – qui avait déjà été condamné pour des faits similaires en 2017 – avait aussi été interdit de paraître pendant dix ans sur le territoire français : cet Algérien de 35 ans avait en fait vendu « des cigarettes, des téléphones et des stupéfiants » entre août 2024 et janvier 2025 alors qu’il était incarcéré à Vannes puis à Lorient.
Les enquêteurs avaient compris que cet homme « coordonnait » un trafic de cannabis, de cocaïne et « parfois » d’ecstasy « depuis la prison » après avoir placé sa cellule sous écoutes : son frère était venu s’installer à Carentoir et avait « pris sa suite » après son incarcération pour une affaire de « violences aggravées ». Rabia XXX avait donc pu « continuer à l’intérieur ce qu’il faisait à l’extérieur », a résumé l’avocate générale : il donnait « des instructions », répondait « aux appels de ses clients » et les redirigeait au besoin vers son frère.
Le détenu était régulièrement approvisionné en téléphones, cigarettes et stupéfiants par son ex-compagne Sonia XXX et par le fils de celle-ci, alors âgé de 15 ans. En effet, à la fin de chaque parloir, plusieurs fois par semaine, l’adolescent se levait pour « saluer » son beau-père et lui remettait « discrètement » des sachets de stupéfiants qui lui avaient été « confiés » par le frère du détenu. Celui-ci cachait ensuite les sachets au niveau de « ses testicules » avant de retourner dans sa cellule pour « fumer ou vendre » la marchandise.
Interrogée, Sonia XXX avait certifié ne pas savoir que son fils « passait de la drogue en prison », pensant être la seule intermédiaire de Rabia XXX. Lors d’une perquisition de la cellule de son ex-compagnon à Ploemeur, « 91 cigarettes et 26 g de résine de cannabis » avaient été trouvés, a-t-il été précisé lors de l’audience.
L’AVOCATE GENERALE N’AIME PAS ETRE « PRISE POUR UNE IMBECILE »
Le même jour, une perquisition chez elle avait permis de saisir « une balance de précision », un téléviseur « de grande valeur » et « 40 g de résine de cannabis ». Rabia XXX avait d’abord nié avoir demandé à son ex-compagne de lui apporter des stupéfiants avant d’avouer l’avoir fait « pour [se] venger » : il pense avoir été incarcéré « à cause » d’elle.
Lors de son procès, Rabia XXX a aussi avoué avoir demandé à ce qu’on lui « fasse passer des balles de tennis » remplie de stupéfiants et de cigarettes, mais que l’opération avait échoué. Ce « gros consommateur » pouvait fumer « du matin au soir » et échangeait régulièrement « des cigarettes contre un petit joint » pour « dépanner ses co-détenus », a-t-il minimisé.
Son ex-compagne, âgée de 41 ans et qui vivait à Carentoir au moment des faits, avait reconnu en première instance « avoir fait passer » des téléphones et « remis de l’argent et des stupéfiants » à Rabia XXX alors qu’il était en détention. Elle a « accepté » sa peine de trois ans de prison mais a malgré tout fait appel : elle réclame « l’annulation » de sa peine complémentaire de cinq années d’interdiction de paraître dans le Morbihan. En effet, comptant six mentions sur son casier judiciaire, elle veut désormais « avancer » dans la vie.
Elle a donc suivi une préparation au concours d’aide-soignante en détention. Souhaitant continuer à voir ses trois enfants de 2, 8 et 16 ans, elle veut « recommencer une nouvelle vie » à Redon (Ille-et-Vilaine). Cette peine complémentaire la « freinerait » donc dans sa « nouvelle vie » a résumé son avocate.
Regrettant d’être « prise pour une imbécile » par Rabia XXX, l’avocate générale a pour sa part requis la confirmation de ses quatre ans d’emprisonnement et d’interdiction du territoire français pendant dix ans. Concernant son ex-compagne, une interdiction de paraître dans le Morbihan n’est « pas proportionnelle » aux faits reprochés. Elle a donc requis une interdiction se limitant « à la seule commune de Carentoir », comme l’a demandé la défense. La cour d’appel de Rennes rendra son arrêt dans trois semaines environ. »/IP (PressPepper)
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