Faits divers

Publié le 28 mai 2025

Malestroit. Cambriolages : « la psychose du jeudi » inquiète tout un quartier

C’est le sujet qui alimente bien des conversations ces dernières semaines à Malestroit. La ville serait touchée par une recrudescence d’actes de vandalisme mais surtout de cambriolages. Dans le quartier de Lamorlaye, une dizaine d’habitants que nous avons rencontrés ne cachent pas leur inquiétude et leur angoisse. Sous couvert d’anonymat, ils nous ont raconté les situations auxquelles ils ont été confrontés très récemment. C’est le cas de ce couple qui s’est s’installé dans le quartier il y a environ un an. « C’était le jeudi 1er mai. Au retour du marché, on a décidé d’aller faire une promenade avec notre chien sur le chemin de halage. On a été absents une petite heure mais au retour on a retrouvé la maison sens dessus dessous. Les cambrioleurs ont tenté de forcer deux portes et ils sont finalement passés par une fenêtre. Tout ça s’est déroulé en plein jour », racontent-ils. Depuis, ils avouent ne plus dormir parce qu’au delà des faits, ils sont convaincus que les malfaiteurs épiaient leur vie quotidienne depuis un moment. « On est persuadés qu’ils nous ont vu partir avec le chien pour s’introduire dans la propriété ». Ils ont déposé plainte. « Ce jour-là on a passé 4 heures à la gendarmerie. Il y avait une demi-douzaine de personnes qui attendaient comme nous et seulement deux gendarmes pour recevoir les plaintes », expliquent-ils.

Mais quelques semaines plus tôt les choses ont beaucoup plus mal tournées. « C’était le jeudi 13 mars à 10h30. J’était dans ma voiture en train de consulter mon téléphone quand j’ai vu deux personnes s’introduire dans la maison d’un voisin. Juste après, j’ai entendu le bruit d’une porte qu’on forçait. J’étais avec mon père. On a hésité puis on s’est avancé pour voir. Et là, on s’est retrouvé face aux cambrioleurs. Il y en avait un grand et un plus petit. Ils avaient le visage dissimulé par un bonnet et un masque chirurgical. L’un d’eux s’est emparé de la canne de mon père et a voulu le frapper. J’ai interposé mon bras et j’ai reçu plusieurs coups qui m’ont valu deux points de suture. Les cambrioleurs ont pris la fuite à bord d’une voiture noire. On a pu faire une photo avec la plaque d’immatriculation qu’on a donné aux gendarmes. On a pu aussi leur indiquer la direction dans laquelle la voiture est partie. Celle-ci a été retrouvée à Loudéac, mais avec deux autres personnes à bord qui ont pu prouver qu’elles n’étaient pas à Malestroit au moment du cambriolage… », relate cet autre témoin.

La « psychose du jeudi »

Les cambriolages à Malestroit, ça n’est pas nouveau, mais selon les riverains que nous avons rencontrés, le phénomène s’accélère depuis quelques mois et leur moral en prend un coup. « C’est traumatisant de rentrer chez soi et de découvrir que des inconnus sont entrés en notre absence. Comment est-ce que les cambrioleurs peuvent savoir quand il n’y a personne dans la maison? On a l’impression d’être observés en permanence et on se demande qui va être le prochain. Normalement, le fait d’aller sur le marché, ça devrait être un moment de détente, mais aujourd’hui on a toujours peur de ce qu’on va découvrir en rentrant… « , expliquent-ils. Car les habitants du quartier font le constat que ces cambriolages sont plus fréquents les jours de marché. « C’est bien simple, entre nous on appelle ça la psychose du jeudi »…

Les riverains se sentent abandonnés face à cette situation. « C’est pas normal que l’on ne voit pas de patrouilles de gendarmes plus souvent, que personne n’en parle. On essaye de s’organiser en étant vigilant sur ce qui se passe et on s’informe les uns les autres. On met des caméras, mais vraiment, ça nous pourri la vie… »

Mais c’est toute la ville qui bruisse de rumeurs. Ces derniers jours, des habitants d’un autre quartier se plaignaient d’être importunés par des vendeurs à la sauvette très insistants. La présence de véhicules suspects est également signalée dans d’autres communes proches, comme à Missiriac il y a quelques jours…