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Pays de Ploërmel

Publié le 1 juillet 2024

Ploërmel. Entretien avec Laurent Véron, proviseur : le bilan de la 1ère année du lycée Mona Ozouf

C’était le principal évènement dans la sphère scolaire du territoire. L’ouverture du lycée Mona Ozouf en septembre dernier était tant attendue. Un nouveau-né de la communauté éducative et quelque 220 élèves de seconde et de BTS. D’ici l’année prochaine, l’effectif étudiant s’étoffera avec de nouvelles classes, et de nouveaux arrivants. Un foyer de trois pièces, un CDI de 450 mètres carrés, une nouvelle cour et une nouvelle identité visuelle pour le lycée, c’est un établissement plus complet encore, qui s’annonce pour la rentrée 2024. À quelques jours des « grandes vacances », nous sommes allés à la rencontre de Laurent Véron, le proviseur du lycée Mona Ozouf, afin qu’il dresse un bilan de cette première année. 

Quel est le rôle d’un proviseur aujourd’hui ?

-C’est celui qui va permettre au lycée de fonctionner et aux différentes catégories de personnels d’exercer leurs missions dans un cadre sécurisé pour permettre aux élèves de progresser. (…) C’est de permettre à un établissement d’enseignement de fonctionner, il y a tout ce qui se passe à l’intérieur mais il y a aussi tout ce qui se passe dans les relations à l’extérieur avec les collectivités, la Région, avec l’Éducation Nationale pour avoir les moyens enseignants, de surveillance, administratifs nécessaires au fonctionnement. Le proviseur c’est un pilote. 

Quelle bilant tirez-vous de cette première année au lycée ?

C’est la première fois que j’ouvrais un établissement, donc ça c’est plutôt inédit, et je crois que ça l’est pour tous les personnels qui sont là. C’est une aventure de pionnier. Les personnels et les élèves sont très contents d’évoluer dans un lycée tout neuf. On a des conditions de travail, qu’on soit élèves ou personnels qui sont optimums. Des locaux neufs, hyper lumineux, tout le matériel est neuf, le mobilier, le matériel informatique. Donc si on enlève les petits couacs au démarrage liés aux réglages du bâtiment par exemple, on a des conditions idéales pour travailler. Les seules difficultés c’est que le bâtiment est terminé, il nous manque encore le CDI, le foyer et la cour. Normalement d’ici la fin de l’automne ou début d’hiver, on devrait avoir un lycée complet. (…) C’est une année de première fois, à mon avis il y en aura trois, des années comme ça. Première fois qu’on fait un conseil d’administration, première fois qu’on crée la Maison Des Lycéens, première fois qu’on crée l’association sportive, donc c’est une année plutôt enthousiasmante parce que le démarrage est égale à la création de pleins de choses « pour la première fois ». Donc ça change de la routine c’est plutôt pas mal, et ça va encore durer parce qu’il y a 23 enseignants cette année, on va passer entre 43 et 45 à la rentrée prochaine donc ça veut dire que l’équipe double, donc plus de dynamisme, plus de projets, et au bénéfice des élèves donc c’est très positif.

Quels ont été les moments forts de cette année ? 

Je crois que l’un des marqueurs forts ça été l’inauguration avec le discours de Mona Ozouf qui n’a pas pu se déplacer malheureusement au lycée, mais qui a fait une intervention qui a marqué les élèves et les personnels et puis les personnes présentes. Elle s’est adressée beaucoup aux élèves en leur redisant la chance qu’ils avaient de bénéficier d’une éducation de qualité ou d’un enseignement de qualité dans un pays libre. Quand on voit le contexte actuel ça prend beaucoup de résonance. Ce qui m’a un peu frappé c’est que les élèves ont travaillé sur le logo du lycée avec une graphiste professionnelle, et ils ont dit des mots extrêmement forts. Ils ont repris l’idée qu’ils étaient eux-mêmes des pionniers et qu’ils voulaient laisser leur empreinte au lycée parce qu’ils avaient conscience de vivre quelque chose d’assez unique en étant les premiers élèves. Et puis ils ont parlé d’élévation, d’exigence, de construction de leur vie d’adulte. Ils ont parlé de construction de leur réseau social mais pas virtuel, réel, en ayant conscience que quand on arrive on peut créer ou consolider des amitiés qui peuvent durer toute la vie. Et ça quand on a créé le logo, ça a vraiment été quelque chose qui est ressorti de façon assez flagrante (…) Ce qui est j’espère important, c’est que le monde a l’extérieur est turbulent, et nous bien que débutant une première année, on a organisé une année traditionnelle, avec des devoirs communs, des procédures sur l’orientation(…) On est tout de suite rentré dans le vif du sujet de ce qu’on est en tant qu’établissement scolaire, avec la particularité d’être tout neuf et de tout devoir démarrer mais les élèves ont eu des séances de prévention santé, des séances de parcours avenir (…) On a vécu un véritable année d’établissement scolaire et c’est bien parce que ça permet aussi de se protéger un peu de tout le bruit extérieur.

Quels ont été les défis à relever lors de cette année ? 

On a une population scolaire ici qui est calme. Donc il n’y a pas eu beaucoup d’événements à gérer d’un point de vue discipline. On a été vigilants (…) On avait 220 élèves cette année, on a un proviseur, une proviseure adjointe, une infirmière à temps plein, une CPE à temps plein, trois surveillants, un psychologue de l’éducation nationale une demi journée par semaine, donc pour peu d’élèves on avait un encadrement conséquent qui a permis de réguler pas mal de situations. C’est une année qui a été plutôt calme. Pas de défis majeurs, pour moi le plus gros défi qui n’est pas qu’un défi de cette année, ça va être d’asseoir le lycée dans le territoire et de montrer qu’il y a de la qualité dans l’enseignement et qu’on doit accueillir de plus en plus d’élèves, c’est ça le défi(…) Un défi qui est quand même complexe pour moi  c’est le logement, élèves et étudiants, j’ai pas d’internat. C’est une problématique ploërmelaise, il n’y a pas trop de logements disponibles pour les étudiants et pour les élèves. J’ai un partenariat avec le lycée Ampère de Josselin, mais c’est pas forcément extensible en nombre de places. Le foyer qui ouvre près du Lidl, qui sera géré par Cap Avenir avec pleins de studios, il y a quelques studios qui sont réservés pour les étudiants mais pas les 60 studios. Donc il y a un enjeu pour le lycée mais je dirais aussi pour Ploërmel Communauté, qui s’en saisit. Il y a un gros enjeu sur le logement étudiant et lycéen dans les prochaines années si on veut continuer à développer le lycée, et gérer les lycées de Ploërmel, ils ont les mêmes problématiques. Là il y a un défi qui dépasse le cadre du lycée, mais qui me concerne au premier chef parce que ce serait dommage qu’avec la série Science de Laboratoire qui est unique dans tout cette moitié est du Morbihan, je ne puisse pas accueillir des élèves venant de loin parce qu’il n’y a pas de solutions de logements (…)

Quelles leçons tirez-vous de ces premiers mois ?

Pour moi on est sur un démarrage sur trois années, les leçons à tirer peut-être c’est de vraiment travailler sur le parcours à venir des élèves, ils sont tous différents, ils ont tous des envies de formations plus ou moins différentes, plus ou moins loin de Ploërmel. C’est à nous de montrer qu’il y a des possibilités ici et ailleurs (… )

Qu’est ce qui va changer en septembre prochain ?

Plus d’élèves, plus de personnels, une fin de chantier totale pour la fin de l’année 2024. À la rentrée prochaine, des petites nouveautés quand même. On ouvre un atelier de théâtre pour les élèves volontaires. On ouvre deux formations complémentaires, le Brevet d’Initiation Aéronautique, on a la chance d’avoir ici un professionnel qui est formateur d’aéro. Une formation sur une vingtaine de semaines le mercredi après-midi, et ils passent un diplôme. On ouvre également le Brevet d’Initiation à la Mer, on a la chance d’avoir une enseignante qui est formatrice BMer, et l’idée c’est de proposer aux élèves une première approche de ce qu’est le nautisme au sens très large. Et notre idée c’est puisqu’on a une option EPS un petit peu branchée activité nautique, puisqu’ils font un cycle d’activité nautique, c’est qu’on propose ce BiMer aux élèves de l’option. On est en train de réfléchir avec le cercle nautique de Ploërmel à proposer un parcours pour certains élèves qui en plus des activités nautiques une fois par an, vont pouvoir devenir bénévole dans le club, éventuellement devenir moniteurs pour passer le permis bateau (…) 

Qu’est-ce qui selon vous, fait « un bon lycée » ?

C’est pour moi la ressource enseignante. On est d’abord et avant tout un établissement d’enseignement. Donc des professeurs tous expérimentés, et ceux qui arrivent également, pour développer un enseignement de grande qualité et qui donne aux élèves la possibilité d’avoir un parcours de trois ans qui leur permettent d’obtenir le bac et d’obtenir ce qu’ils veulent en post-bac (…) Le reste c’est ce qui permet de faire fonctionner un lycée en termes techniques ou en termes de vie lycéenne. On peut parler de tout ce qui est de la vie scolaire qu’on va favoriser en mettant en place des actions de prévention, en faisant attention à chaque élève, en faisant attention s’il y a des situations de suspicion de harcèlement, etc.. Et il ya aussi tout ce qu’on va permettre aux élèves de développer leur vie lycéenne en autonomie. Il y a une association la Maison Des Lycéens, ce sont des élèves qui ont créer leur association(…) On les a aidé à la créer, mais ils la gèrent, ils ont un budget (…) Ça participe aussi à ce que j’appelle la vie lycéenne, mais l’essence, ça reste les cours.

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