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Morbihan

Publié le 29 mai 2024

Morbihan. Comment les buralistes veulent faire évoluer leur profession

De gauche à droite, Yves Bourlieux, directeur régional des douanes, Philippe Coy, président de la confédération des buralistes, Jean-François Le Labourier, président des buralistes du Morbihan, Maryse Conan, secrétaire de la fédération du Morbihan

Ce mardi à Landévant se tenait l’assemblée générale des buralistes du Morbihan. L’occasion pour Philippe Coy, président national de la Confédération des buralistes, et Jean-François Labourier, président départemental, de présenter leur volonté de développer la relance économique et territoriale pour la profession, ainsi que les actions de leur réseau en faveur de la proximité.

« Faire bouger les lignes ». Telle est la stratégie suivie par la Confédération Nationale des buralistes. En effet, face à une demande qui évolue, la profession doit s’adapter aux besoins. Cela passe par un développement de l’offre en zone rurale. Dans le département du Morbihan, 48% des 372 buralistes se trouvent dans des communes de moins de 3500 habitants. L’objectif affiché est d’attirer une clientèle n’ayant pas l’habitude de se rendre dans des bureaux de tabac en diversifiant les services : relais de colis, distribution d’argent, relais de services publics, ventes de produits locaux… Philippe Coy résume cette ambition par cette formule : le bureau de tabac doit devenir le « drug-store du quotidien des français », en d’autres termes, un « commerce d’utilité locale ».

A noter que le Morbihan fait preuve d’une certaine forme de résilience face à la baisse de la consommation du tabac à l’échelle nationale. En effet, dans le département, les ventes en volume ont certes baissé de 9,1% mais les ventes en valeur ont, elles, augmentées de 3,6%. Cela est dû à la hausse des prix. En France, les ventes en volume ont baissé de 14,6% et les ventes en valeur ont également baissées de 2,6%. Le nombre des buralistes est stable.

La grande criminalité au coeur de la contrebande

Depuis 2003 et la première politique fiscale agressive du gouvernement, la profession subie une pression face à la hausse des prix. C’est le cas aux frontières, les fumeurs allant acheter leur tabac en Espagne, par exemple, pays dans lequel le paquet est deux fois moins onéreux qu’en France. Cette pression économique est également dû au développement des réseaux parallèles auquel le Morbihan n’échappe pas. A Lanester par exemple, une enquête menée juste avant la pandémie de la Covid-19 a révélé que 25% des ventes de paquets s’effectuaient hors réseau. Yves Bourlieux, directeur régional des Douanes souligne le fait que ses services collaborent avec le réseau des débiteurs, pour faire face à un développement de ce phénomène. Cela a été le cas lors de l’opération Colbert 2 menée en avril dernier qui a eu lieu à la fin du mois d’avril lors de laquelle 27 tonnes de tabac de contrebande à ont été saisies et 108 personnes ont été arrêtées en une semaine sur l’ensemble du territoire national. Des chiffres qui, pour le directeur des douanes, illustrent le fait que la grande criminalité s’est désormais emparée de ce trafic en raison des enjeux financiers qu’il représente.

Une nouvelle génération de buralistes

Face à ces pressions et à l’évolution de la demande, les « buralo-buralistes » -comprenez ceux dont les ventes se concentrent sur le triptyque historique des buralistes (le tabac, la presse et les jeux)-, ne peuvent plus perdurer économiquement. Sur les 10 millions de Français qui se rendent chaque jour chez un buraliste, 44% ne viennent déjà plus pour acheter du tabac. Une diversification de leurs services ainsi qu’une modernisation de leur commerce, devenant plus accueillant, est donc essentielle. A l’échelle nationale, 92% des buralistes adhèrent à ce projet de transformation. Après un premier plan de transformation acté il y a 6 ans, un nouveau plan d’aide économique a notamment été mis en place en janvier 2022 par Gabriel Attal. Il comprend 30% de prise en charge des frais de transformation des bureaux de tabac. Dans le Morbihan, 142 dossiers ont été ouverts par des buralistes. Une évolution qui est en marche puisque les responsables de la fédération constatent une évolution radicale des profils des nouveaux entrants dans la profession. Cette nouvelle génération de buralistes apportent des idées neuves et incarnent cette volonté d’ouverture vers une clientèle plus diversifiée, se réjouissent-ils.

Pas de concession à la « moralité »

Cependant, Philippe Coy, président de la confédération nationale des buralistes apporte une limite à cette diversification des services : celle de la moralité. Il fait notamment référence à l’attaque subie par la profession la semaine passée avec Sniffy, la poudre blanche, légale et à sniffer qui a été commercialisée dans des bureaux de tabac. Selon lui, accepter ce produit dans les enseignes du réseau serait un mauvais signal envoyé, notamment à travers le mimétisme avec les drogues dures qu’il amène, à l’heure où la profession à la volonté de se forger une nouvelle image. Il affirme avoir alerté les pouvoirs publics au plus haut niveau sur la nécessité d’interdire ce produit bien avant que n’éclate la polémique. « Nous avons joué le rôle de lanceurs d’alerte », précise-t-il.

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