Ploërmel. Obsèques de Paul Anselin: la foule attendue n’était pas là

L’hommage du Président de la République

Vendredi, la Présidence de la République a publié un long communiqué rendant hommage à Paul Anselin et adressant les condoléances du Président à la famille et aux Ploërmelais(es). Le voici:

« Animé sa vie durant d’un patriotisme fervent, Paul Anselin, qui fut pendant trois décennies l’emblématique maire de Ploërmel et le conseiller précieux de nombre de nos hommes d’Etat, s’est éteint, à l’âge de 91 ans. 

Pour Paul Anselin, une existence heureuse était indissociable d’un engagement fort, entier, qui débuta, pour lui, au sein de nos armées. Fraîchement émoulu de Saint-Cyr, il prit le chemin de l’Algérie en 1957, rejoignant le 6e régiment des chasseurs d’Afrique, où il croisa la route d’un certain Jacques Chirac, engagé volontaire comme lui, qui le sauva d’une mort certaine lors d’une embuscade, scellant une amitié pour la vie.
Paul Anselin traversa le siècle avec à l’esprit les héros de romans historiques et d’aventures qu’il aimait tant. Successivement officier de renseignement puis sous-préfet dans les Vosges, il appartint à plus d’une dizaine de cabinets ministériels où, d’Alain Madelin à l’Industrie à Alain Juppé aux Affaires étrangères, ses conseils avisés étaient prisés des grandes figures de la droite. 

Mais plus encore que la confiance des ministres, c’est bien la reconnaissance des Ploërmelais que Paul Anselin chérissait par-dessus tout. Elu maire en 1977, il ne quitta l’hôtel de ville pendant 31 ans. Ses sièges de conseiller au département du Morbihan et à la région Bretagne offrirent à celui qui se définissait comme un gaulliste social les leviers nécessaires pour mener à bien ses projets. Il mit au service de ses administrés bretons son carnet d’adresses parisien et Ploërmel connut une notoriété et une industrialisation croissantes. Sous ses mandats, la ville se transforma en un bassin d’activité modèle pour toute la Bretagne. 

Edile stratège, adepte du temps long, Paul Anselin fut un farouche défenseur de l’hôpital local, ainsi que des écoles de Ploërmel. Des investissements d’intérêt général permis grâce aux recettes fiscales générées par les dizaines d’entreprises qu’il avait convaincues de s’installer sur son territoire. 

Tout à la fois homme d’action et fin lettré, Paul Anselin était un polyglotte féru d’histoire qui écrivit sa vie à l’encre de son propre engagement. Lui-même auteur, il se saisissait régulièrement de sa plume, publiant nombre d’ouvrages érudits. 

Le Président de la République salue un homme d’engagement, d’aventure et de fidélité à la fois, qui mit toute son énergie au service de son pays. Il adresse ses condoléances attristées à sa famille, ses proches et à tous les Ploërmelais. »