Oust à Brocéliande

Publié le 7 juillet 2025

Sérent. Comment le conseil municipal des enfants veut rendre la commune plus inclusive

Faire de Sérent une ville la plus inclusive possible. C’est l’objectif ambitieux que se sont fixé les élu(e)s du conseil municipal des enfants de Sérent. Encadrés par Emeline Le Breton, maire adjointe chargée de l’enfance et de la jeunesse et Marie-Emmanuelle Guillot conseillère municipale, les jeunes élu(e)s font preuve d’une imagination et d’un dynamisme débordants. C’est en allant distribuer des colis de Noël du CCAS aux résidents de l’EHPAD que ces jeunes ont constaté qu’il n’était pas facile pour les personnes âgées de se déplacer, en raison notamment de la distance entre l’EHPAD et le centre ville. « C’est toujours nous qui allons à l’EHPAD, il faudrait les faire sortir à leur tour… », a lancé l’un d’entre eux. Et les idées ont fusé de toutes parts : créer une aire de jeux inclusive à proximité de l’EHPAD, un chemin comportant des plantes gustatives et odorantes, installer des bancs dans la commune et notamment entre l’EHPAD et le centre ville pour rendre le trajet moins pénible. Et parmi tous ces projets, figure celui d’aménager le jardin situé derrière la salle de la commune avec toujours cette perspective d’inclusivité. Il faut dire que le CME avait été fortement impressionné par une rencontre avec Yann Jondot, l’ambassadeur de l’accessibilité, venu visiter la commune et distiller ses conseils pour la rendre plus facile à vivre pour celles et ceux qui sont en situation de handicap. « Handicap moteur, mais aussi invisible et c’est très important… », insiste Emeline Le Breton, très sensibilisée à ce problème. Et c’est à partir de toutes ces considérations que le CME a imaginé un parcours sensoriel dans ce jardin, intitulé « le mur du son ». Les visiteurs peuvent ainsi faire de la musique à partir d’instruments improbables. Les jeunes conseillers prônent aussi un mode de vie éco-citoyen. Alors, pour créer leur orchestre, ils ont récupérer des tas de matériaux et d’objets inutilisés et oubliés dans les réserves de la mairie: les anciennes casseroles du camping, des morceaux de tuyaux, de planches. Les fonds de pots de peinture ayant servi à peindre les crayons qui entourent le stade ont permis de mettre de la couleur.

Et puis, Jean-Marie un agent communal s’est beaucoup impliqué dans la démarche en réalisant deux tippis qui constituent des refuges potentiels à des enfants confrontés à des formes de handicap invisible. Il a même, dans le plus grand secret, reconstitué un feu de camp fictif avec des rondins de bois ainsi qu’une boite au trésor dans une ancienne urne de la commune destinée à la déchetterie. Une surprise qui a suscité l’admiration des jeunes et des élu(e)s.

Tous ces aménagements ont été présentés officiellement vendredi en fin de matinée, au moment où toutes les écoles de la ville se retrouvaient au jardin pour partager le pique-nique annuel au menu duquel figuraient des légumes à croquer, une autre découverte sensorielle… Ce jour-là Philippine, une ancienne élue du CME était également présente en sa qualité d’ambassadrice du collège pour expliquer aux élèves de CM2 ce que sera leur nouvel environnement scolaire l’an prochain.