Oust à Brocéliande

Publié le 29 juillet 2024

Saint-Nicolas-du-Tertre. Quand les objets du quotidien deviennent des oeuvres d’art

Rien n’est plus atypique que de transformer un objet du quotidien en une œuvre d’art. Et pourtant, c’est l’activité favorite de Jacques Chagnot. Artiste dans l’âme, ce gendarme retraité a pour véritable essence de vie la créativité. Ce dernier organise une exposition de quelques-unes de ses précieuses œuvres, qui se tiendra cette semaine à Saint-Nicolas-du-Tertre (*). D’un couvercle de poêle ressemblant curieusement à un crabe, à un entonnoir à l’air de Pinocchio, rien n’arrête l’artiste dans ses élans d’inspirations. Vous l’aurez compris, son don est de donner une toute autre utilité à des objets de votre quotidien. “L’originalité c’est pas moi qui la trouve, c’est les autres qui la découvrent”, prétend l’artiste. Et son originalité a même inspiré un designer espagnol en utilisant des simples cuillères… comme lunettes de soleil. “Marier l’idéal objet pour obtenir l’objet-idée”, voilà à quoi se résume la vision artistique de Jacques Chagnot. Et derrière ses œuvres qui de prime abord laissent à chacun une interprétation plus ou moins commune, c’est aussi tout un travail qui s’effectue en amont. “Le fait que ça soit bien préparé rend la chose plus simple”, déclare l’artiste. Comprenez alors que c’est dans la difficulté que réside la simplicité… “Quand on est en difficulté, on développe des moyens auxquels on n’aurait pas pensé”, confie Jacques. Ses œuvres sont d’ailleurs intitulées par des titres iconiques comme “Fleur de Lisier”, en fait des oreilles de cochons réunies, donnant l’impression d’une fleur… la subtilité à son apogée en fin de compte.  « Je fais une exposition non pas pour être compris, mais pour être regardé », indique l’artiste.

Né pour l’art

N’allez surtout pas croire que Jacques Chagnot en est à sa première exposition. Dès 17 ans, l’artiste expose ses œuvres dans des galeries à Vannes et Lorient. Parti pour Paris, il exposera ensuite au Palais de Chaillot, ou encore à Vincennes. Même le Ministère de la Défense fait l’acquisition de l’une de ses œuvres, rien que ça ! Jacques Chagnot enchaîne aussi les prix à des salons nationaux et régionaux, et a même le droit à un reportage que lui vaut son talent. Son talent qui le sert même dans sa vie professionnelle, puisqu’il exerça jusqu’à sa retraite à la gendarmerie, en tant que responsable des portraits robots et des recherches d’objets d’art dérobés. Avant de se faire connaître pour ses œuvres ubuesques, c’est d’abord en tant qu’artiste religieux, que se revendique l’artiste en sculptant des figures religieuses et en les peignant. Il fut même gagnant du concours Lépine à plusieurs reprises. Puis vint le moment de révélation de son attrait pour l’art surréaliste. C’est lors d’une exposition de Man Ray au centre Pompidou que Jacky Chagnot va décliner son art religieux en art contemporain. Au total, c’est plus de 450 œuvres religieuses et 250 œuvres contemporaines qui ont été le fruit de l’inspiration de l’artiste. Une inspiration qui ne s’épuisera sûrement pas de sitôt ! À quoi l’artiste répond cyniquement : “Le jour où je n’aurais plus d’inspiration, cela sera valable dans les deux cas”. C’est désormais sûr, l’artiste vit pour l’art.

(*) Pratique : L’exposition débute ce lundi 29 juillet et est accessible jusqu’au dimanche 4 août, de 10:00 à 12:00 et de 14:00 à 17:00, à la salle située rue du Tertre. Entrée libre.

Quelques oeuvres récentes de l’artiste :