Publié le 9 octobre 2023
Vannes-Ploërmel. Les leçons du 1er salon « bien vieillir et ne renoncer à rien »
Le test « grand âge » de la maire de Missiriac
Bernard Mompon se décrit lui-même comme « un retraité actif ». A 75 ans, ce vannetais poursuit ses activités scientifiques. Il représentait, avec Bernard Le Méné, originaire de Sulniac, les usagers lors de la conférence d’ouverture du salon « Bien vieillir et ne renoncer à rien » qui se tenait jeudi, au Palais des Arts de Vannes. Un salon inédit co-organisé par les filières gériatriques de la clinique des Augustines et du Groupement Hospitalier Brocéliande Atlantique. L’affluence constatée ce jeudi montre qu’il y a un vrai besoin. Et c’est ce qui ressort des échanges très riches qui se sont développés au cours de la conférence. Le sentiment qu’il en ressort est celui d’une sorte de « vide » à un moment charnière de la vie difficile à situer sur l’échelle du temps. Le moment où on passe de l’autonomie à la dépendance. « Ma mère a 97 ans et je vois bien les difficultés qui se présente dans l’accompagnement. Moi, j’ai 75 ans, comment je fais passer le message à mes enfants, mes petits-enfants… C’est une période compliquée si on ne l’a pas bien préparée », reconnait Bernard Mompon. Devant l’assistance, Bernard Le Méné, a lancé un message en forme d’appel à une solidarité qui mobilise tous les acteurs afin d’apporter des réponses. Lui a fait le choix d’utiliser ses problèmes de santé pour en faire une source d’énergie et un moteur pour avancer et résoudre ces questions…
Cette conférence a aussi mis au grand jour, ces « peurs » qui tenaillent tout le monde. « On a tous peur de la maladie d’Alzheimer, on a tous peur de l’EHPAD… », lance un intervenant. Voila posé deux mots qui sont souvent tabous. On peut même avoir peur d’un éventuel dépistage qui révélerait les prémices d’une maladie neurodégénérative. Et pourtant, le dépistage le plus précoce possible est pour les professionnels de santé « la » solution que tout le monde doit intégrer et pour lequel les solutions existent. C’est ce qu’a montré aussi ce salon qui rassemblait une multitude d’acteurs capables de réaliser ce dépistage et éventuellement de faire entrer les personnes concernées dans un parcours de soins. « Cette présence montre qu’il existe plein de choses, plein d’acteurs, plein d’actions… Encore faut-il les mettre en oeuvre », note un intervenant. « Il y a beaucoup de monde aujourd’hui. Cela montre bien qu’il y a un besoin, qu’il y a aussi des ressources considérables, mais compliquées à identifier… », convient Erwan Privat, le directeur délégué de l’hôpital de Josselin qui souligne ce chiffre: « il y aura 40% de personnes âgées dépendantes en plus dans 15 ans ».
Une intervenante insiste sur la nécessité de mettre en place des stratégies et de démystifier certains à priori, comme celui de l’EHPAD: « entrer dans un EHPAD, aujourd’hui, c’est une chance. Oui, il fait bon vivre dans un EHPAD, il faut le dire… ». Le coeur du sujet, qui est revenu de façon récurrente dans les interventions, c’est celui du repérage des fragilités afin de mettre en place un parcours de soin efficace qui permette justement de « bien vieillir sans renoncer à rien ». C’est le cas du dispositif « Vannes part’âge » dont Virginie Talmon, adjointe au maire de Vannes souligne l’efficacité. Sous l’égide du CCAS, ce dispositif tisse un réseau de proximité destiné à détecter les personnes âgées en situation d’isolement puis de les accompagner en mobilisant des bénévoles ou des jeunes en service civique. Une solidarité qui s’exerce aussi d’une façon moins structurée en zone rurale via la vigilance des voisins…
Les différents ateliers proposés aux visiteurs ont connu un franc succès par leur aspect très concret. C’est le cas du stand consacré à « la mémoire », vaste programme et sujet anxiogène où l’on apprend qu’à partir d’un certain âge, c’est normal d’avoir plus de mal à faire plusieurs choses en même temps ou d’oublier certains mots ou à déceler les signes qui peuvent nécessité une consultation spécialisée. Certaines mairies avaient organisé des voyages groupés pour permettre à leurs ainés de se rendre à ce premier salon. C’est le cas de Theix mais aussi de Missiriac où on pu voir Christelle Marcy se livrer de bonne grâce à un test de simulation du grand âge proposé par l’IFAS (institut de formation des aides soignant(e)s) de Malestroit. Bardée d’un uniforme et de lunettes spéciales, Christelle Marcy a pu « vivre » quelques minutes dans la peau d’une personne très âgée. « Se déplacer, lever les bras, se repérer… Tout parait beaucoup plus difficile, voire impossible. On a le corps et les membres très lourds », témoigne-t-elle.
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