Oust à Brocéliande

Publié le 12 septembre 2023

Malestroit. Grève des agents : situation dans l’impasse à l’école Gauguin

Ce mardi matin, ce sont les élu(e)s du syndicat intercommunal de gestion de l’école Paul Gauguin qui assuraient l’accueil des élèves. Les 6 agents techniques de l’école sont en grève, soutenus par le syndicat CFDT Interco. Les élèves sont accueillis normalement et les familles ont été prévenues que la cantine ne fonctionnera pas ce mardi midi afin qu’ils prévoient un pique-nique. Carole Blanco-Hercelin, la présidente du syndicat, présente ce matin se refuse à tous commentaires. Elle rappelle qu’une réunion s’est déroulée mercredi et que le syndicat intercommunal a décidé de confier au centre de gestion de la fonction publique le soin de faire un audit de la situation « il y a des aménagements qui vont être apportés », indique l’élue.

Deux agents en arrêt de travail

Nathalie Bellec, secrétaire générale adjointe du syndicat CFDT Interco du Morbihan était présente devant la porte de l’établissement, accompagnée de plusieurs représentants syndicaux venus soutenir les agents de l’école Paul Gauguin. C’est la première fois qu’un mouvement syndical touche cet établissement scolaire. « J’ai pris la responsabilité du secteur est du département, mais en raison de la crise sanitaire je n’avais pas eu le temps de faire le tour de tous les établissements. On m’avait signalé le cas de cette école et c’est la raison pour laquelle j’ai informé la présidente du syndicat de mon intention de venir rencontrer les agents avant la rentrée. C’est lors de cette visite, le vendredi 1er avril que j’ai constaté une situation inacceptable… », explique Nathalie Bellec. Ce vendredi là, un des agents a craqué et s’est mis en arrêt de travail. Depuis ce lundi 11 septembre, un 2è agent est également en arrêt. En cause, selon Nathalie Bellec, une charge de travail qui devient intenable, conséquence analyse-t-elle d’une mauvaise préparation de la rentrée et notamment du déménagement des locaux imposé par les travaux à venir. Elle reste sceptique sur le résultat de la réunion de mercredi dernier. « Effectivement, il y a des ajustements qui sont annoncés, mais ce n’est pas suffisant. On demande une véritable analyse de la situation. On nous a dit qu’il y aurait un audit, mais nous n’avons aucun calendrier précis. On ne sait pas quand ce sera fait. Nous constatons une charge de travail qui augmente considérablement et là, on nous dit qu’il faut attendre… », s’insurge Nathalie Bellec.

Parmi les priorités, elle cite la sécurisation du trajet pour aller à la cantine rendu dangereux par la panne d’un panneau lumineux. Elle estime par ailleurs, nécessaire l’embauche d’un agent polyvalent supplémentaire et la révision du temps de travail des agents, aucun d’entre eux n’étant à temps complet. « Il faut que l’on puisse vraiment travailler sur les conditions de travail. J’espère que les agents seront associés aux réflexions après l’audit qui va être mené », insiste Nathalie Bellec. Elle constate aussi un gros déficit de communication entre les élus et le personnel. « On aimerait que l’ensemble des élus des communes concernées se saisissent de ce dossier. Ce que l’on dénonce c’est un fonctionnement et nous ne mettons pas en cause la présidente. On a vraiment la volonté d’être force de proposition… ».

« Quand on est venu faire le grand ménage avant la rentrée on s’est retrouvées avec toute la réorganisation des classes à faire pour que l’école soit la plus accueillante possible. On s’est retrouvées seules. Aucun élu du syndicat n’est venu nous voir, on n’a jamais aucun retour aux mails qu’on envoie. On a fait le travail pour les enfants. Eux, ils ne peuvent pas parler, mais ce sont eux qui souffrent des conditions de cette rentrée. C’est pour eux que l’on se bat, mais on arrive à un point de non retour. On en a gros sur la patate de constater qu’il y a aujourd’hui deux agents en arrêt de travail… », témoignent les agents de l’école, présentes ce matin devant les grilles de l’école.

« La situation va encore se dégrader l’année prochaine… »

Elles travaillent à l’école pour certaines depuis 20 ans et font le constat d’une situation qui se dégradent inexorablement. Les agents en poste dans l’école expriment un mal-être au travail qui s’aggrave. Elles se souviennent qu’en 2006, il y avait 10 agents pour 210 élèves à l’école Gauguin. En 2007, il y avait 4 classes maternelles, elles ne sont plus que 2 aujourd’hui et l’école ne compte plus que 125 élèves. « Oui, mais le travail reste le même… », font-elles valoir dénonçant le fait que les élus du syndicat intercommunal « ne savent pas ce qu’est notre travail ». Cette diminution des effectifs tant scolaires que du personnel s’est traduit pas « des glissements » de fonctions d’un agent sur l’autre, une charge de travail à la hausse, des plannings incohérents et une absence de communication avec le syndicat qu’elles dénoncent aussi. Elles sont inquiètes aussi pour l’avenir: « d’ores et déjà, on sait que la situation va encore se dégrader l’année prochaine… »

Le mouvement de grève se limite à une seule journée, mais force est de constater que la situation semble bien dans l’impasse avec notamment ce déficit de communication qui revient sans cesse dans les discussions, fruit d’un lourd passif qui dure depuis des années. Les liens du dialogue pourtant indispensables pour sortir de l’impasse seront sans doute bien difficiles à renouer…