Questembert Communauté

Publié le 15 juin 2023

Questembert. Transition familiale pour la Crêpe au Logis

Ce jeudi, la Crêpe au Logis, l’école de formation au métier de crêpier de Questembert a reçu ses derniers stagiaires. Le dernier repas préparé au restaurant pédagogique ce jeudi midi avait un arrière-goût nostalgique. Autour des tables, se retrouvaient les anciens, les fidèles, tout ceux qui ont accompagné Jean-Philippe et Odile dans cette odyssée insolite. Car ce soir, Jean-Philippe et Odile ont tourné une dernière fois la clé de la porte de leur école pour prendre le chemin de grandes vacances bien méritée et…de la retraite. Mais cet évènement signe un tournant, pas une fin. Car le 11 septembre prochain, Lola et Esther, les deux filles du couple ouvriront une nouvelle page pleine de promesses de cet établissement hors norme.

Originaire des Côts d’Armor, Jean-Philippe Moy a entamé des études d’éducateur spécialisé. Dans le cadre de sa formation, il devait construire une structure auto-gérée dont il a pris en charge la crêperie. Ce fut un coup de foudre pour les galettes et les crêpes, ce patrimoine culinaire breton. Jean-Philippe Moy s’est engagé sans hésiter dans ce métier. Pendant 30 ans il a été formateur crêpier dans des centres de Bretagne et noatmment les GRETA puis il a créé une entreprise de traiteur-crêpier mobile tout en vendant ses crêpes et galettes sur les marchés. Et puis, il y a dix ans, il a décidé de créer son école, tiraillé par l’envie de transmettre son savoir, sa passion.

A l’époque, son projet de transformer l’ancienne école de la Croix Verte à Questembert, en pleine campagne, en centre de formation de crêpier prenait des allures de défi. Mais visiblement Jean-Philippe Moy était un visionnaire. « Dès le 3è stage, nous étions complet et nous recevions une clientèle internationale. Depuis, ça n’a jamais arrêté… », confie-t-il.

Au cours de ces dix années, le couple a vu se transformer la société par le prisme de ses stagiaires. « La période du COVID a tout changé. A l’image de ce qui se passe dans la restauration, beaucoup de crêpiers ont abandonné le métier et ses contraintes horaires. Aujourd’hui la profession est confrontée à une pénurie de main-d’oeuvre. Parallèlement, on reçoit beaucoup d’élèves qui ont décidé d’abandonner leur métier pour se reconvertir, pour réaliser un rêve d’enfance », témoignent Jean-Philippe et Odile.

Il y a un an, ils se sont posés la question de la retraite et notamment du devenir de leur entreprise. Fallait-il la transmettre ou tirer définitivement le rideau? La réponse est venue de Lola et Esther. Après s’être concertée, les deux filles de Jean-Philippe et Odile ont manifesté l’envie de reprendre le flambeau. Il faut dire que les deux jeunes femmes aujourd’hui âgées de 29 et 32 ans ont baigné pendant toute leur enfance dans les crêpes et les galettes de leurs parents.

Une démarche qui a suscité un certain enthousiasme chez Jean-Philippe et Odile. Du coup, depuis un an, l’entreprise est plus que jamais familiale. Parents et filles travaillent de concert, reçoivent et forment les stagiaires… On ne change pas une formule qui gagne: Lola et Esther poursuivront l’oeuvre entamée sans rien changer. Elles continueront de proposer trois formules de stages: 70 heures soit une semaine et 4 jours pour une formation complète du tournage au service en passant par les normes sanitaires, 40 heures soit une semaine et 16 heures pour une initiation. « En fait on s’adapte au projet du stagiaire… », résument Lola et Esther. Pendant ce temps, Jean-Philippe et Odile couleront des jours paisibles à la retraite sur leur pénichette pour explorer les voies navigables bretonnes…

Contact: La Crêpe au Logis