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Publié le 29 août 2020

Saint-Vincent sur Oust. On a testé… la partie de pêche en mer

Une sortie de pêche en mer… C’est une des activités nature qui a fait fureur au cours de cet été pas comme les autres. Mickaël Rio, guide de pêche de Saint-Vincent sur Oust, confirme la tendance généralement observée dans le Morbihan en matière de tourisme. « J’ai eu beaucoup de clients qui habitaient le département et notamment le Pays de Ploërmel, mais aussi des touristes originaires des Alpes et surtout du midi… », constate-t-il tandis que son bateau s’éloigne du ponton. Le joli port du Logeo s’estompe. Direction les parcs ostréicoles, hauts plateaux rocheux, et autres courants… repaires favoris du poisson-roi de ses sorties le bar.

Imprévisible et musclé, à l’humeur fantasque le bar est un poisson convoité par les pêcheurs autant pour la qualité du combat et les sensations qu’il procure au pêcheur que pour la finesse de sa chair. Mais attention, le nombre de prises conservées est très limité (2 par pêcheur) et doivent encore pour cela mesurer au minimum la taille de 42 cm fixé par la loi. Disons-le tout net, la plupart des poissons capturés sont remis à l’eau avec d’infinies précautions. Pour Mickaël Rio, la pêche dans le Golfe du Morbihan c’est un peu un jeu vidéo en plein air. Pour lui, les bars sont avant tout des « compagnons de jeu » qui méritent le respect…

La pêche au bar, c’est l’assurance de sensations fortes aussi bien pour le pêcheur que pour le moniteur. « Ce matin, au premier lancer, un de mes passagers s’est retrouvé face à un 4 kg… », raconte-t-il. Mais la pêche en mer c’est avant tout l’école de la patience et de la persévérance. Lancer un leurre à plusieurs dizaines de mètres… Au bout de 4 heures, les doigts de certains néophytes s’en souviennent. Quatre heures pendant lesquelles régulièrement les battements de coeur s’emballent… parce qu’un remous témoigne de la présence d’un carnassier lancé à la poursuite d’un leurre que finalement il délaissera. Mais de temps en temps, le fil se tend brutalement et le moulinet se met à chanter en réponse à l’attaque d’un bar qui daignent croiser le fer. Miguel, 13 ans, n’en revient pas. C’est sa première partie de pêche au lancer et il en tient un… 35 cm: il faut le laisser grandir. Mais les yeux de l’adolescent pétillent: il n’oubliera sans doute jamais ce moment magique…

Stoïc, Mickaël observe ses apprentis du moment, et distille ses conseils. « N’oublies pas d’ouvrir ton pick-up »…/… « ramènes plus vite ton leurre »…/… »fais plus travailler ta canne »… Lui, il n’est pas seulement pêcheur. Il est avant tout « guide de pêche ». Et la nuance est importante. Son métier, sa passion c’est de transmettre son savoir et cette vocation de moniteur, de « prof » a fait basculer sa carrière, sa vie. « Pendant 7 ans, j’ai travaillé dans un magasin comme vendeur. Mais j’aimais prendre le temps d’expliquer à mes clients comment faire un noeud, monter une ligne… Pour mon patron ce n’était pas assez productif. J’ai sympathisé avec un guide de pêche. Il m’a emmené avec lui et ça a été une révélation. C’est ça que je voulais faire… », raconte-t-il. Alors un jour, il a claqué la porte de sa boite pour remettre à l’heure les pendules de sa vie. Et le virage n’était pas facile à négocier. Car il fallait acquérir des formations, des agréments de moniteur, de pilote de bateau transportant des passagers… Mais aucun obstacle ne l’a arrêté. Et il y a 4 ans, enfin, il a largué les amarres pour donner sa première leçon. « A l’origine, je suis pêcheur. Je l’ai pratiquée depuis ma plus tendre enfance. Mais je me rends compte que c’est le fait d’apprendre quelque chose aux autres, de leur apporter des conseils qui vont leur permettre peut-être de prendre du poisson pour la première fois qui m’intéresse. C’est enrichissant sur le plan humain parce qu’on côtoie des tas de gens avec des personnalités différentes. Et puis, j’aime la nature, travailler en plein air ça n’a pas de prix. Regardez autour de vous, le Golfe, c’est magique… »

Soudain une exclamation brise le clapotis de la mer. Un bar s’est jeté sur le leurre d’Alicia. Il semble énorme. Après quelques minutes de lutte, il est remonté à bord en douceur. La jauge donne son verdict: 41 cm. Et non, pas de dérogation à la règle. Celui-là passera la soirée avec ses congénères. Quatre prises plus tard, toutes remises à l’eau, les 3 pêcheurs retrouvent la cale du petit port de Sarzeau. Bredouilles, mais épanouis et détendus. Promis, ils remettront ça et ce jour-là, c’est sur, les « gros » seront au rendez-vous…

Le téléphone sonne. Pour Mickaël Rio, la journée de travail s’achève, mais pas la saison. Elle se poursuit jusqu’en novembre. De quoi inculquer les bons gestes à de nombreux pêcheurs. Si l’aventure vous tente…

Contact:

Mickaël Rio, guide de pêche
téléphone au 06.87.52.61.32

mail: mickael.rio56@orange.fr