Faits divers

Publié le 23 août 2019

Bohal. Le fuyard se croyait ivre: il traine un gendarme!

« Qu’est ce que vous lisez là? C’est n’importe quoi… », tonne le gendarme de la brigade motorisée en désignant l’écran de l’éthylotest à l’automobiliste. Quelques minutes plus tôt celui-ci a pris la fuite pour échapper au contrôle, en trainant un gendarme accroché à sa portière sur quelques mètres. Le contrôle effectué ce  vendredi en fin d’après-midi à Bohal par les gendarmes aurait pu se terminer par un drame, pour rien…

Les gendarmes étaient à peine installés sur le giratoire de Bel Orient lorsqu’un automobiliste se présente. Il est invité à souffler dans l’éthylotest qui montre la présence d’alcool. Aussitôt le conducteur accélère, trainant sur quelques mètres le gendarme accroché à sa portière avant de disparaitre. Il est rapidement identifié et son domicile localisé non loin de là. Les gendarmes n’ont aucune peine à la retrouver et à le ramener sur le lieu du contrôle initial. Il est vigoureusement mis face à la gravité de sa réaction par les gendarmes qui cette fois le soumettent au contrôle d’un appareil qui donne précisément son taux d’alcoolémie. L’homme balbutie quelques excuses, explique qu’il a paniqué. Et pour cause. Il venait tout juste de retrouver son permis qui lui avait été retiré quelques mois plus tôt également à la suite d’une alcoolémie.

« Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait. Vous êtes pris pour une alcoolémie et vous pensez que c’est la même chose que de renverser un gendarme? », sermonne le gendarme qui souligne la gravité des conséquences de ce comportement. Une réaction d’autant plus inappropriée que le contrôle révèle que le taux d’alcoolémie de l’automobiliste était proche mais inférieur au taux légal (0,25 mg). Mais la note est salée car l’homme fait l’objet d’une procédure pour refus d’obtempérer aggravé et mise en danger de la vie d’autrui et sera convoqué devant la justice…

De tels comportements sont apparemment en nette progression, constate Véronique Solère, directrice de cabinet du préfet, venue suivre ce contrôle effectué par les gendarmes de l’Escadron départemental de sécurité routière aux côtés de leur nouveau patron, le capitaine Patrice Barrière. Cette opération menée ce vendredi soir à Bohal ciblait particulièrement les conduites en état d’ivresse, l’usage de stupéfiants et les infractions au comportement: téléphone portable, défaut de clignotant… Au final, elle a permis de détecter deux défauts de contrôle technique, un refus d’obtempérer aggravé et une conduite sous l’empire d’un état alcoolique (0,75 mg/L). Elle s’inscrit dans les priorités fixées par le nouveau préfet qui dès sa prise de fonction a annoncé son intention de lutter contre l’insécurité routière.

D’ores et déjà, la multiplication de contrôles similaires à celui de Bohal est annoncé auxquels vont s’ajouter de nouvelles techniques de contrôles telles que la vidéo verbalisation, la verbalisation sans interception (un gendarme peut constater une infraction et verbaliser son auteur qui reçoit la contravention directement chez lui, sans avoir été arrêté), mais aussi les radars nouvelle génération qui permettent l’identification d’infractions autres que la vitesse (portable, non port de la ceinture de sécurité… ), ou le recours à l’image grâce notamment à la reconnaissance faciale. « Tout cela constitue une caisse à outils de plus en plus fournie qui nous permet d’être de plus en plus efficace contre les comportements dangereux au volant… », souligne le capitaine Barrière.

Et cette stratégie contre l’insécurité routière devait s’intensifier dans les prochaines semaines. L’enjeu est de taille: au 31 août on dénombrait 29 morts sur les routes du Morbihan, contre 23 l’année dernière. Autant dire que vous avez intérêt à réviser le code de la route et à utiliser le régulateur de vitesse et… à boire de l’eau!