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Oust à Brocéliande

Publié le 15 septembre 2017

Guer. Les étudiants de Sciences-Po à l’école du terrain des Saint-Cyriens

Avec les conseils d’Alex, le capitaine en charge de leur formation, Mathilde et Hugues apprennent les « actes réflexes »

Saint-Cyr Coëtquidan. C’est là que sont formés tous les officiers de l’Armée de terre Française. L’école de la rigueur, du prestige, de l’excellence portée au plus haut niveau. Depuis des décennies « Coët » enseigne non seulement la stratégie militaire, mais surtout l’art du commandement. Diriger des hommes dans des conditions aussi rudes que celles d’un conflit demande des compétences, mais aussi des qualités humaines d’exception. Et Saint-Cyr/Coëtquidan c’est aussi un véritable laboratoire de recherches avancée à la recherche permanente du « toujours mieux ». Alors de ces générations d’officiers formés, Saint-Cyr a tiré une expertise de l’encadrement dont l’efficacité attire l’attention des entreprises par exemple.

Ce sont aujourd’hui les cadres du futur, notamment dans les secteurs touchant à la défense, qui viennent s’imprégner de ce savoir-faire. Il y a quelques mois, Saint-Cyr Coëtquidan a signé une convention de partenariat avec l’IEP (Institut d’Etudes Politiques) de Paris, autrement dit « Sciences Po ». Cet accord met en place un échange pédagogique inédit. Pendant un an, 5 élèves de Sciences Po sont intégrés au sein du 1er Bataillon de Saint-Cyr et vont suivre une formation purement militaire. Parallèlement, 5 Saint-Cyriens sont accueillis à l’IEP, également pendant un an.

Ces étudiants se verront décerner un double diplôme certifiant ce parcours original. « Nous avions déjà quelques échanges, mais c’est la première fois que nous mettons en place un tel partenariat… », confie le colonel Chevallier, chargé de la communication des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. Les premières recrues venues de l’IEP ont été accueillies il y a quelques jours à Saint-Cyr et ont découvert l’école du terrain. « Ils reçoivent la même formation militaire que les Saint-Cyriens. Ils passeront leur brevet de parachutiste, iront suivre un stage commando… », souligne le colonel Chevallier. « Ils vont commencer par  la formation de base de tous militaires à savoir l’acquisition des actes réflexes. Du simple soldat au général, tout le monde est passé par là… », souligne Alex, le capitaine responsable de la formation. Se déplacer, se poster, utiliser son armement… c’est ce triptyque qui constitue le socle de la formation qui se décline en onze actions. Mais ce stage militaire est aussi l’occasion de développer et de cultiver les valeurs de Saint-Cyr : le savoir-être, le savoir-vivre, le savoir-faire. Et c’est autour de ces valeurs que Saint-Cyr déploie cette stratégie managériale tout entière dédiée à l’humain qui séduit tant les entreprises mais aussi, visiblement, les toutes nouvelles recrues.

Un lourd sac sur le dos, Mathilde, 22 ans, s’arrête un instant. Originaire du sud de la Belgique, elle a tenté la sélection pour Saint-Cyr avec une idée bien précise dans la tête. « Posez votre sac, vous faites travailler vos lombaires inutilement… », recommande le capitaine. Un conseil qu’il pas besoin de répéter deux fois. Ces surdoués comprennent vite, très vite et laissent même leurs formateurs médusés par leurs capacités. « Je voudrais travailler dans le monde diplomatique ce qui suppose d’être en contact avec des militaires. Je pense que c’est important d’avoir une connaissance de ce métier afin de mieux se comprendre. C’est une question de crédibilité, de légitimité », explique Mathilde qui avoue n’avoir aucune connaissance du milieu militaire mais nourrir tout de même depuis longtemps une admiration pour Saint-Cyr.

A plat ventre à l’orée d’un sous-bois, Hugues observe une cible ennemie fictive. Ce savoyard de 24 ans n’a pas tenté la sélection pour faire carrière dans la défense. « Moi, ce qui m’intéresse, c’est d’acquérir une formation militaire complémentaire au cursus académique, le savoir-être… On se rend compte en étant là sur le terrain que les études universitaires ne nous donne pas forcément toutes les compétences nécessaires pour « commander », comme on dit ici. Pour nous ce sera « manager »… », précise Hugues, très impressionné par le savoir-faire militaire. « C’est étonnant la facilité avec laquelle ils arrivent à diriger un groupe de 30 personnes. Tout est construit, fluide. Et je suis étonné de voir qu’ils sont là, tout le temps, avec nous », lance le jeune homme qui goûte une autre façon de faire des études de haut niveau, en plein air.

Rendez-vous est pris dans quelques mois pour mesurer les effets de cette formation. D’ici là, il y aura eu beaucoup d’exercices, les sauts en parachute, la boue de la forêt amazonienne…

 

 

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