Oust à Brocéliande

Publié le 14 mars 2017

Malestroit. Frelon asiatique : attention danger!

Voici revenu le temps de mettre en place les pièges destinés à capturer les reines de frelons asiatiques avant qu’elles ne constituent leurs nids primaires, ces grosses boules blanches que l’on peut voir au sommet des arbres. Patrice Emeraud technicien à la FDGDON (Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles) est venu, lundi soir, animer une réunion à Malestroit pour lancer cette nouvelle campagne, en compagnie d’Alain Brogard, conseiller municipal référent pour le frelon asiatique. Mais cette réunion à laquelle participaient des représzentants de plusieurs communes alentours était aussi l’occasion de faire le point de la situation.

On retiendra de cet exposé une tendance qui se confirme d’année en année et qui mérite une vigilance extrême. Il y a en effet de plus en plus d’accidents liés à des piqûres de frelon asiatique. Celle-ci n’est pas plus dangereuse que celle d’un frelon européen, par contre elle est beaucoup plus douloureuse car le dard est plus long. Mais surtout, le frelon asiatique est beaucoup plus agressif que nos espèces indigènes quand on s’approche ou quand on touche le nid. Celui-ci renferme des milliers d’insectes qui s’abattent aussitôt sur l’agresseur. « C’est similaire à un nuage de grêle… », décrit Patrice Emeraud.

Ca, c’est pour l’attitude du frelon invasif. Mais le phénomène s’aggrave avec une évolution dans ses habitudes de nidification. On pensait qu’il faisait ses nids en hauteur. Or, on trouve de plus en plus de nids près du sol. Les experts pensent que dans son territoire d’origine la hauteur des nids était destinée à protéger le frelon de prédateurs. Ayant « appris » que sur notre territoire il n’a pas d’agresseur, il s’adapte et se rapproche du sol. On peut aujourd’hui trouver des nids dans les haies, dans les buissons, dans les coffrets EDF, sous les regards d’eau pluviale… Or, s’il ne se sent pas agressé, le frelon asiatique est très discret. Il peut donc faire un nid à quelques mètres d’une habitation sans que l’on s’en aperçoive. Il suffit qu’en taillant une haie on tranche un nid pour que l’accident se produise. « Il est désormais nécessaire d’intégrer ce risque dans la vie quotidienne et de vérifier systématiquement si une haie ne renferme pas de nids avant de la tailler…. », souligne Patrice Emeraud.

L’autre phénomène est le fait que le frelon asiatique envahit les zones urbaines d’une façon préoccupante car il y trouve une multitude de supports propices à l’implantation de ses nids. Vannes, Lorient, Pontivy… sont particulièrement touchées.

Comment lutter…

L’expérience menée dans le Morbihan de piégeage des reines au printemps semble porter ses fruits. Si on ne note pas une diminution du nombre de nids, par contre la progression semble se stabiliser. L’opération est donc relancée avec quelques modifications. Il est nécessaire qu’elle soit suivie par le plus grand nombre de personnes pour être pleinement efficace. « C’est un problème qui nous concerne tous… », souligne Patrice Emeraud.

La lutte contre le frelon asiatique prend plusieurs formes. Dès à présent, il est nécessaire de bien surveiller les abris de jardins, cabanons, auvents. C’est là que les reines vont créer des nids primaires. Il s’agit de boules blanches dans laquelle il n’y a qu’une reine. Il est donc facile de détruire l’ensemble sans trop de risques. Ensuite, les reines vont fonder les nids secondaires dans lesquels elles pondent pour donner naissance à de futures reines. Un tel nid peut en compter 5 à 600 dont 85 à 90 % mourront. Mais il en restera suffisamment pour que l’espèce prolifère. C’est donc à cette période pendant laquelle, les reines voyagent pour créer leurs nids qu’il faut poser des pièges. Jusqu’à l’année dernière on conseillait de piéger dès le mois de février. Cette année les spécialistes conseillent plutôt de piéger à partir de fin mars-début avril jusqu’à la fin du mois de mai.

La dernière étape ce sont les nids secondaires qui eux doivent être détruits par des professionnels, compte-tenu du danger. Désormais le Département ne prend plus en charge une partie du coût. Certaines communes verse des aides ou se sont équipées pour que la destruction soit faite par les services municipaux. C’est le cas du Val d’Oust et de Sérent…

Comment piéger

On peut acheter des pièges tout fait auprès de la FDGDON (moins de 8 euros) qui sont très pratiques. On peut aussi en fabriquer soi-même avec des bouteilles plastiques selon le modèle ci-dessous.

Pour avoir l’efficacité maximale, il est nécessaire de multiplier les pièges autour d’un nid qui n’aurait pas été détruit car les reines qui en sont issues vont chercher à s’installer dans un rayon d’un kilomètre autour de celui-ci.

Renseignements : sur le site de la FDGDON en cliquant ici

Comment réaliser un piège :