Vie Pratique

Publié le 14 septembre 2016

Morbihan. Appel à la mobilisation : et si on manquait de pompiers?

Et si on venait à manquer de sapeurs-pompiers?. La situation n’est pas alarmante mais tout de même des signaux passent à l’orange. Si rien n’est fait, une dizaine de casernes du Morbihan pourraient fermer, faute de recrutement suffisant. Ce sont évidemment les secteurs ruraux qui sont les plus menacés. Dans le Morbihan cette perspective prend une importance particulière, puisque 80 % des effectifs sont constitués de volontaires. Ils sont 2515 contre seulement 353 pompiers professionnels. « Le volontariat, c’est une force des sapeurs-pompiers et notamment dans le Morbihan. C’est un service qui est efficace et aussi moins coûteux pour la collectivité…. », souligne François Goulard, le président du conseil départemental, bien décidé à s’impliquer pour attirer l’attention du public et surtout relancer une campagne de recrutement permettant de répondre aux besoins des pompiers. Ainsi dans le Morbihan, les pompiers coûtent 55 euros par habitant contre une moyenne nationale de 81 euros.

Le sujet est d’autant plus vital qu’il se présente à un moment où la France traverse une situation de crise grave sur fond de menace terroriste et d’insécurité qui concerne tout le territoire. « La France a pris des mesures importantes comme le renforcement de la sécurité dans les lieux publics ou la mobilisation d’effectifs de sureté supplémentaires déployés en renfort sur le terrain. Mais dans le contexte général, avoir partout des sapeurs-pompiers volontaires, c’est un degré de sécurité supplémentaire. Ce serai surement plus efficace que de former les collègiens aux gestes de premier secours. Les pompiers sont des gens qui savent intervenir, comment réagir face à une situation de crise. Je m’étonne que l’Etat ne tienne pas ce discours…. », commente François Goulard.

Mais pourquoi le recrutement de pompiers volontaires semble-t-il marquer le pas? Pour le président du conseil départemental comme pour le président du SDIS (service départemental d’incendie et de secours) Gilles Dufeigneux, il ne s’agit pas d’une crise des vocations. C’est un autre phénomène de société qui est à l’origine de cette situation. En effet, les entreprises sont se plus en plus réticentes à avoir dans leurs effectifs des sapeurs-pompiers volontaires susceptibles de quitter leur poste de travail à tout moment pour partir en intervention. Les effectifs des entreprises sont de plus en plus tendus et elles peuvent de moins en moins se permettre ce genre de choses.

« Pourtant, avoir parmi ses employés un ou des pompiers volontaires, c’est une chance, dont on mesure l’importance le jour où un problème se présente… », souligne François Goulard. C’est donc une véritable campagne qui va être lancée sur le terrain par le conseil départemental et le SDIS pour convaincre les chefs d’entreprises du Morbihan de faciliter le passage au volontariat de leurs salariés. Pas moins de 14 réunions vont être organisées entre octobre et mars dans les cantons auxquelles seront conviés les chefs d’entreprises bien sur, mais aussi les maires, les chefs de centres, des volontaires. « Au cours de ces réunions nous allons expliquer l’intérêt d’avoir un salarié pompier dans son personnel, mais aussi rappeler aux entreprises qu’elles peuvent bénéficier d’un certain nombre d’avantages non-négligeables notamment sur le plan financier avec par exemple le reversement de la vacation due au pompier à l’entreprise moyennant le maintien du salaire. Nous espérons ainsi augmenter de 20% le nombre de pompiers volontaires dans le Morbihan… », précise Gilles Dufeigneux.

Enfin ultime précision : cet appel ne s’adresse pas seulement aux jeunes. « On peut devenir pompier volontaire à tout âge… », souligne le président du SDIS.