Publié le 19 novembre 2015

Ploërmel. Statue de Jean-Paul II : une issue inattendue?

Le sort de la statue de Jean-Paul II pourrait échapper à la justice. C’est ce que craint la fédération des Libres Penseurs du Morbihan à quelques jours de l »examen par la justice des recours engagés conte le déménagement de cette statue.

L’affaire avait fait grand bruit au printemps. A cette époque, le tribunal de Rennes saisi par les Libres Penseurs ordonnait le déplacement de la statue au motif qu’elle portait atteinte au principe de laïcité établi par la loi de 1905.

« Ce n’est pas ce que nous demandions, précise Gérard Plantiveau, l’un des juristes des libres penseurs. Nous avons demandé que la croix ou l’arche de 10 mètres de haut soient retirés de l’espace public ».

Mais le tribunal a retenu l’obligation de déplacer le monument dans les six mois. Le maire de Ploërmel a fait appel de cette désicion et ce recours doit être examiné, mardi prochain 24 novembre au tribunal de Nantes. Ce jour-là en fait deux recours seront examinés. Celui qui porte sur la question de fond, à savoir la nécessité de déménager la statue et un second déposé par les Libres Penseurs qui demande l’application de la décision de Rennes dans le délais de 6 mois qui est désormais dépassé.

Or, peut-être que ni l’un ni l’autre de ces recours ne sera examiné. C’est ce que craignent les Libres Penseurs dont les avocats pensent que le tribunal pourrait invoquer « un moyen d’ordre public » pour rejeter les deux recours. Le procédé est un peu complexe mais s’il est mis en oeuvre, la statue de Jean-Paul II pourrait être sauvée du déplacement. En effet, il annulerait la décision prise au printemps par le tribunal de Rennes.

Ce n’est qu’une crainte pour l’instant, mais suffisamment précise pour inciter les Libres Penseurs à monter au créneau. « Nous ne lacherons rien, nous irons jusqu’au bout des procédures et nous allons monter d’un cran, avertissent-ils. De toutes façons la statue de Ploermel constitue et constituera toujours une attente à la laïcité. On en appellera à tous les laïcs s’il le faut ».

Prochaine étape mardi 24 novembre où le tribunal dira s’il demande ou pas ce fameux « moyen d’ordre public ». La décision sera mise en délibéré.