
Publié le 21 juin 2015
Missiriac. Comment gérer les espaces verts en respectant la nature
Connaissez-vous la « gestion différenciée des espaces verts »? C’est une technique d’entretien des espaces verts d’une collectivité qui prend en compte la nécessité de ne plus utiliser de produits phytosanitaires. La commune de Missiriac a décidé de se plier à cette méthode qui suppose un changement de mentalité. Or, Missiriac est déjà depuis très longtemps résolument engagée dans une démarche « zéro phyto ». Elle s’est donc engagée sans souci dans cette nouvelle voie sous l’égide du Grand Bassin de l’Oust que préside André Piquet. Elle est même la première commune à mettre en place ce plan de gestion.
Une technicienne de cet organisme, Lucette Gosselin, est venue passer deux mois dans la commune pour effectuer un véritable travail de terrain. Avec l’aide des employés municipaux de Missiriac, eux aussi très engagés dans le jardinage « propre », elle a recensé tous les espaces verts de la commune qu’elle a classés et cartographiés. En même temps, elle a décortiqué les pratiques d’entretien (tontes ou pas, à quel rythme…). Tout ça a donné naissance à un épais classeur qui a ensuite servi de base à une réflexion menée au niveau de la commune. « Il s’agissait de voir quels aménagements on pouvaient apporter en plus de ce qui était déjà fait pour améliorer la situation. Cela a débouché sur quelques aménagements tels que par exemple le retard de certaines tontes… », explique Lucette Gosselin.
Ainsi le territoire communal est divisé en quatre catégories qui chacune fixe les règles de son entretien. En voici quelques exemples : le code 1 correspond à un entretien intensif avec une tonte toutes les semaines ou les deux semaines et l’élimination de la « végétation spontanée », ce qu’on appelle les mauvaises herbes; le code 2 dans lequel les tontes ne reviennent que toutes les 2 ou 3 semaines et une végétation spontanée « maitrisée »; le code 3 dans lequel le rythme de la tonte devient mensuel, la végétation spontanée est favorisée tout en étant contrôlée dans son développement; le code 4 prévoit un entretien sommaire qui se limite à assurer la propreté des lieux, là on laisse faire la nature…
Reste à faire comprendre et à faire adhérer la population à cette nouvelle vision du jardinage -au sens large du terme- plus tolérante, à oublier les vieux repères qui voulaient que tout soit rectiligne, net, sans la moindre touffe d’herbes. Il faut juste poser un autre regard sur son environnement, se dire que finalement ce n’est peut-être pas si grave qu’il y ait une place pour les « mauvaises herbes ». Jean-Yves Laly, le maire de Missiriac, est optimiste. Depuis des années il a mis en pratique cette façon de faire dans les espaces verts de la commune. Les légumes s’y partagent les massifs fleuris et c’est plutôt joli. « Je constate qu’il y a déjà plein de gens qui spontanément prennent soin des espaces verts communaux et c’est rassurant. Et puis, mettre en oeuvre ces nouvelles pratiques, cela revient à créer du lien social. Les employés communaux discutent souvent avec les habitants à la recherche de conseils… », explique-t-il.
Côté pédagogie, la commune a été jusqu’à créer un espace destiné à faire voir au public ce que ça donnait concrètement. Ainsi, on peu voir quatre parcelles entretenues selon les règles de la gestion différenciée. Par la même occasion un clin d’oeil est fait aux petits animaux qui vont mieux se porter et qui font partie du cercle vertueux des écosystèmes préservés. Le crapaud, le hérisson, la chouette et autres oiseaux sont représentés dans leur habitat naturel et mis en valeur par le talent de Bernard Lecouey, cet artiste de Missiriac qui crée des sculptures à partir de matériaux de récupération que l’on peut voir un peu partout dans la commune.
Missiriac est donc devenu un modèle qu’André Piquet voudrait bien voir se répéter. » Je lance un appel pour que toutes les autres communes embrayent sur cet exemple », lance-t-il.
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