Publié le 14 mai 2015

La Chapelle-Caro. Crématorium : le projet s’accélère

Une cinquantaine de personnes ont participé, mardi soir à la réunion publique organisée à La Chapelle-Caro autour du projet de création d’un crématorium sur la commune. Le conseiller départemental Gwenael Robin était présent. Pour l’occasion, Michel Guégan, le maire, avait invité un intervenant de marque en la personne d’un ancien maire-adjoint et conseiller général de Saint-Nazaire Maxime Batard et qui pendant 19 ans a été en charge des affaires funéraires de la ville.

C’est donc Robert Baudet, nouveau 1er adjoint de la Chapelle-Caro qui a rappelé le contexte du projet porté par la commune. « Il y a une certitude : il y a un besoin d’un tel équipement sur le secteur et La Chapelle-Caro occupe une position géographique centrale pour offrir un service de proximité… », explique Robert Baudet qui rappelle qu’actuellement il faut compter entre 45 et 70 minutes pour rejoindre un des crématorium existants. Il a donné les perspectives chiffrées de l’évolution de la crémation, une solution qui se développe de plus en plus : en 2017 elle devrait concerner 40 % de la population puis 50% en 2030.

Si l’année 2017 est prise comme référence, c’est parce qu’elle correspond à la date probable d’ouverture du futur crématorium de La Chapelle-Caro, trois ans d’études et de démarches administratives étant nécessaires pour un tel projet. Mais ces chiffres ont un intérêt pour mesurer la rentabilité du placement que pourraient faire les futurs actionnaires de la société d’économie mixte que souhaite créer La Chapelle-Caro pour mener son projet. Cette rentabilité serait de 4,30% en 2018, puis de 9,6% en 2019, 15,24% en 2020 pour plafonner autour de 23 % les années suivantes…

Maxime Batard a fait part de son expérience à Saint-Nazaire et notamment de la levée de boucliers qu’il a du subir de la part des sociétés funéraires. Les temps n’ont semble-t-il pas changé puisque mardi soir, un participant à la réunion a pris la parole pour démonter systématiquement les arguments plaidant en faveur du projet de La Chapelle-Caro. Il a fini par reconnaître « qu’il était du métier », sans vouloir donner le nom de l’entreprise qu’il représentait.

Donc, Maxime Batard a rappelé qu’après son ouverture, le crématorium de Saint-Nazaire avait connu une activité deux fois plus importante que celle qui avait été prévu sans pour autant faire baisser celle de Nantes. « Les familles ne veulent plus se déplacer à plus d’une demi-heure de chez elles et elles ne veulent pas non plus attendre 5,6 jours avant la crémation », a-t-il estimé. A Saint-Nazaire, c’est la formule de la concession qui a été choisie pour l’exploitation du crématorium. « C’est quelque chose que je ne referai pas, aujourd’hui… », souligne Maxime Batard selon qui les sociétés d’économies mixtes (SEM) sont désormais les solutions les plus prisées un peu partout en France.

C’est celle vers laquelle s’oriente justement La Chapelle-Caro en ouvrant le capital de cette SEM aux entreprises, aux collectivités mais aussi aux particuliers. Elle est constituée de 1200 parts de 200 euros chacune qui peuvent constituer un placement attractif, si l’on se réfère aux perspectives de développement (voir plus haut). D’ailleurs, les réactions de l’assistance laissent penser que cette SEM pourrait connaître un certain succès. Un des participants a d’ailleurs demandé à ce que des dispositions soient prises pour privilégier les placements locaux. « On va y réfléchir… », s’est engagé Michel Guégan. L’objectif de la SEM est de rassembler 240 000 euros, qui représentent 10% de l’investissement global que représente la construction du crématorium… Au cours de sa réunion de lundi sir, le conseil municipal de La Chapelle-Caro a décidé que le produit de la taxe de crémation serait partagé entre toutes les communes membres de la SEM au prorata de leur investissement.

Reste un dernier point qui est sans doute le risque majeur pour ce projet, c’est la concurrence de Ploërmel qui semble décidé à constituer un dossier. « Nous avons la volonté politique de se lancer dans cette opération et nous avons de l’avance. Si nous conservons cette avance, Ploërmel ne se fera pas… », analyse Michel Guégan qui souhaite que la SEM soit constituée avant l’été.

VIDEO. Le crématorium suscite des passions