Publié le 25 septembre 2012

Jardins de rêve en ville

Depuis quelques années, les citadins ont ajouté une pièce de plus à leur logement: le jardin. Trentenaire, hyperactif, urbain… le jardinier des villes bouscule les stéréotypes. La passion du végétal gagne de nouvelles couches sociales. « C’est un phénomène frappant », constate Pierre-Alexandre Risser. Installé depuis 25 ans dans le Val-d’Oise, il s’est taillé une réputation de jardinier-paysagiste des villes qui dépasse les frontières de l’hexagone.

Auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, il fait partie de ceux qui contribue à faire naître sur les balcons, terrases et toits d’Ile-de-France, de véritables petits paradis végétaux. Il est l’un des acteurs de la révolution verte qui submerge nos grandes villes. « je travaille à moins de 15 minutes de la Porte Maillot… », constate-t-il. Plus qu’une mode, c’est un changement de mentalité bien plus profond auquel il assiste. « Aujourd’hui, pour les citadins, dans le choix d’un logement, l’aménagement du jardin est aussi important que la cuisine, et a la même priorité que le choix du canapé ou de l’écran plat », constate-t-il. Le paysagiste a du lui-aussi s’adapter à ces nouvelles exigences. Il ne suffit plus de planter côte à côte de jolies plantes. Ce professionnel doit comprendre comment vivent ses clients, ressentir leurs attentes. « C’est à nous de traduire ça en fleurs. Les gens ne peuvent pas choisir les plantes, car ils ne les connaissent pas. Aujourd’hui, on vend du rêve, du subjectif, du ressenti… », témoigne Pierre Alexandre Risser.
Jardin plaisir
Le jardin urbain devient un des nouveaux repères de la vie moderne avec de nouvelles exigences. « En ville, ces jardiniers-trentenaires mènent une vie trépidante, ils travaillent beaucoup. Alors ils veulent pouvoir vivre au milieu de la verdure, mais pas que ce soit une contrainte. Ils ne rechignent pas à jardiner, mais quand ils en ont envie. Ils veulent aussi pouvoir partir en week-end, aller au cinéma, jouer au golf… »
Un jardin de ville, c’est aussi le mobilier. « Oui, il y a un boom des meubles outdoor, mais malgré tout, cela reste un support, ce qui compte surtout ce sont les fleurs et les émotions qu’elles provoquent. Le jardinier urbain veut sentir, toucher. Il y a une très forte connotation du plaisir qui se renforce avec un fort développement du potager en ville. On installe de plus en plus de bacs ou des murs végétalisés qui permettent de cultiver des légumes », constate Pierre-Alexandre Risser.
Espace de liberté
Ainsi, ce petit espace vert, qui vient se nicher sur quelques mètres carrés de balcon ou de terrasse, a pris sa place dans les turbulences de la vie moderne. Du matin au soir, on appuie sur des boutons : le réveil, la radio, l’ascenseur et on vit dans des univers aseptisés où la climatisation assure une température égale qu’elles que soient la saison ou l’heure. « Tous ces gestes n’ont plus aucun sens, constate Pierre-Alexandre Risser. Dans le jardin, il n’y a pas de télécommande, s’il pleut ou fait froid, il faut enfiler un pull, une veste. L’être humain retrouve des sensations, son rythme biologique. C’est là où on peut fumer. Ca reste un espace de liberté, peut-être le dernier. Le jour où on pourra faire épanouir les fleurs en appuyant sur une télécommande, alors le jardin sera foutu! ».

Comment réussir son jardin

Si vous voulez creer votre jardin, sans faire d’erreurs, faites le tour des paysagistes, discutez avec eux, demandez leur des photos de leurs réalisations, explorez leurs sites internet jusqu’à ce que vous sentiez le courant passer.
L’UNEP (l’Union nationale des entreprises du paysage) vient de lancer un site qui recense, département par département tous les professionnels du secteur: www.expertjardins.com